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À travers les écrits de l’écrivain noir américain James Baldwin, Raoul Peck propose un film qui revisite les luttes sociales et politiques des Afro-Américains.
À travers les propos et les écrits de l’écrivain noir américain James Baldwin, Raoul Peck propose un film qui revisite les luttes sociales et politiques des Afro-Américains au cours de ces dernières décennies. Y sont racontés les assassinats de Martin Luther King Jr, Medgar Evers, membre de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et Malcolm X. Le cinéaste revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, les trois assassinats précités, et se penche sur la recrudescence actuelle de la violence envers les Noirs américains... Nommé pour le prix du meilleur documentaire aux Oscars 2017.
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Ce militantisme cinématographique assumé tranche avec le syndrome de la « bonne distance » qui touch
Ce militantisme cinématographique assumé tranche avec le syndrome de la « bonne distance » qui touche une vaste frange de la création documentaire. L’actualité frappante du texte de Baldwin est désespérante (on en est encore là), autant que son intelligence est profondément vivifiante : nous avons des armes pour lutter.
Camille BuiDeux semaines après sa diffusion sur Arte (lire Télérama nº 3510), le brillant documentaire de Raoul Peck sur la q
Deux semaines après sa diffusion sur Arte (lire Télérama nº 3510), le brillant documentaire de Raoul Peck sur la question raciale aux Etats-Unis sort en salles. Avec pour seul commentaire les mots incisifs de l'écrivain noir James Baldwin, le cinéaste haïtien signe un réquisitoire choc contre le déni de l'Amérique blanche, mais aussi un vibrant appel à la fraternité.
Isabelle Poitte, 13/05/2017En 1979, James Baldwin, l’auteur de Harlem Quartet, écrivain écœuré par le racisme régnant aux Etat
En 1979, James Baldwin, l’auteur de Harlem Quartet, écrivain écœuré par le racisme régnant aux Etats-Unis, se met à écrire un scénario de trente pages. Il forme le vœu de revenir sur les meurtres de ses amis Medgar Evers, Martin Luther King et Malcolm X, tombés sous les balles. Le film ne se fera jamais.
L’Haïtien Raoul Peck (Lumumba) reprend le projet en y ajoutant des événements plus récents (le meurtre de Trayvon Martin, entre autres). Et c’est poignant, magnifique : l’intensité du film, la rage calme, la maîtrise de l’image rendent cette œuvre plus proche d’un essai que d’un documentaire.
I Am Not Your Negro a été victime, sur internet, d’une abjecte campagne raciste, le présentant comme "outil de propagande anti-Blancs". Preuve que le film vise juste.
Dans le dernier et magnifique film de Jeff Nichols, Loving, qui met en scène un couple américain mixte mythique, le premier &
Dans le dernier et magnifique film de Jeff Nichols, Loving, qui met en scène un couple américain mixte mythique, le premier à avoir fait condamner un Etat qui s’opposait à leur mariage, il y a une très belle scène. Le mari blanc parle dans un café avec ses amis noirs. Ces derniers comprennent rapidement qu’il n’est pas raciste, bien sûr, mais aussi qu’il n’a strictement aucune idée de ce qu’est être un Noir au quotidien dans l’Amérique ségrégationniste…
On pourrait dire que le film de Raoul Peck, né à Port-au-Prince en Haïti, part de là. Parce que l’écrivain James Baldwin, qui est au cœur du film, lui, sa pensée, ses écrits, ses interviews filmées, mais aussi parce qu’il fut l’ami de Martin Luther King et de Malcolm X, part lui aussi de ce fait, du quotidien : “La plupart des Blancs que je croise ne sont pas racistes. Mais ils doivent se demander pourquoi ils ont besoin d’avoir un nègre. L’avenir de l’Amérique dépend de la réponse qu’ils donneront à cette question.” “Je ne suis pas votre nègre”, ajoute-t-il.
Tout est là, dans l’intelligence d’un homme qui met les Blancs face à l’histoire des Noirs en Amérique et qui les somme de se poser des questions. Le film de Raoul Peck est admirablement monté, à partir d’archives incroyables, parfois difficiles à supporter, dont la plupart semblent inédites. En une heure et demie, Peck fait le tour de la question noire aux Etats-Unis, raconte l’histoire de l’esclavage, de l’abolitionnisme, de la lutte des Afro-Américains pour obtenir l’égalité des droits.
C’est une histoire violente (elle l’est toujours aujourd’hui, malgré les mandats d’Obama), bien évidemment, et le film met tout en œuvre pour que le spectateur puisse se mettre à la place d’un Noir qui vit aux Etats-Unis, face à l’humiliation, aux lynchages, à l’injustice permanente qui fait, comme le dit Baldwin – magnifique figure aux paupières tombantes qui lui donnent un air triste –, que l’on poursuit et met en prison un Noir quand il déclare “la liberté ou sinon la mort”, alors qu’on loue le Blanc qui fait de même…
Le documentaire de Peck, dont les fictions sont moins convaincantes, est passionnant de bout en bout. Les voix off de Samuel L. Jackson, en VO, et de Joey Starr, en VF, sont tout aussi splendides l’une que l’autre. Et donnent envie de lire ou relire James Baldwin, auteur un peu oublié aujourd’hui. Déjà diffusé sur Arte, mais enfin en salle, I Am Not Your Negro est une totale réussite.
Qu’importe si vous l’avez déjà vu sur Arte fin avril ! Prenez un parent ou une amie par le bras, et amenez-les vo
Qu’importe si vous l’avez déjà vu sur Arte fin avril ! Prenez un parent ou une amie par le bras, et amenez-les voir le documentaire consacré par le cinéaste haïtien Raoul Peck (1) à l’écrivain américain James Baldwin, Im Am Not Your Negro. Parce que, non content d’être une introduction accélérée aux mots d’un immense écrivain, trop peu connu en France, dont la pensée limpide s’est attaquée aux fondements du racisme aux Etats-Unis, c’est aussi un film de cinéma - et sur le cinéma -, décortiquant la manière dont, depuis son enfantement, Hollywood a perpétué le mythe d’une pureté blanche et aidé à fabriquer la figure du «nègre»,exutoire à la violence rentrée qui travaille le pays.
Son point de départ est un ensemble de notes laissées par Baldwin, mort en 1987, en vue de l’écriture d’un livre qu’il comptait consacrer à trois leaders des droits civiques aux Etats-Unis, tous assassinés dans les années 60 : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King. Moins dissemblables que l’histoire a bien voulu le laisser croire, ils étaient amis de Baldwin et ont surtout, à la fin de leur vie, convergé dans leurs luttes, attaquant les inégalités sur la base du système de classe plus que de «race». Racontant les destinées des trois leaders, et puisant dans les écrits de Baldwin, dont le brillant The Devil Finds Work consacré à Hollywood, Raoul Peck les juxtapose à des scènes d’actualités, notamment du mouvement Black Lives Matter, démontrant que la pensée de l’écrivain a gardé sa pleine vérité. Et notamment lorsqu’il énonce ceci : que le racisme constitutif de la nation américaine resterait son pire ennemi, tant que les mensonges fondateurs du pays (massacre des Indiens, esclavage des Noirs) ne seraient pas confrontés. Et que la figure du «nègre» inventée par la culture dominante blanche (car blanc, ici comme ailleurs, est synonyme de pouvoir) a servi à masquer la schizophrénie du pays, le grand vide émotionnel en son cœur, voué à une consommation toute-puissante et anesthésiante. Le problème noir est un problème américain, martèle Baldwin. En maltraitant les siens, un pays tout entier s’avilit.
Le propos, qui renverra chacun à son imaginaire, parfois douloureusement, est développé par un montage habile : aux scènes insoutenables d’humiliations subies par une jeune fille noire se rendant, après les lois de déségrégation, dans une école blanche, Peck interpose des séquences joyeuses et idiotes de films de l’époque, où les Blancs s’amusent entre eux, où les Noirs n’apparaissent qu’aux marges, en position servile. Des films parfois connus du spectateur et souvent vus dans l’assurance inconsciente de sa propre supériorité, désormais regardés avec les yeux d’un enfant noir grandissant à Harlem dans les années 30, dans la terreur de ses concitoyens. L’ensemble fait de l’élection d’Obama un heureux accident, et de celle de Trump l’accomplissement d’une destinée manifeste dévoyée.
Si le film est captivant, c’est aussi parce qu’y apparaissent des extraits d’émissions télévisées où Baldwin, extraordinaire orateur, brille d’élégance et d’intelligence, son doux parlé staccato, sa manière faussement nonchalante vous désillant les yeux d’un coup sec. Ces séquences font regretter l’âge d’or de la télévision, livrant une critique implicite de l’entertainment contemporain : qui, aujourd’hui, inviterait ce genre de penseur à discourir, aussi longtemps, avec une telle liberté ?
Baldwin revit. Documentaire parfait sur les luttes pour les droits civiques des Afro-Américains au XXe siècle, émaill&e
Baldwin revit. Documentaire parfait sur les luttes pour les droits civiques des Afro-Américains au XXe siècle, émaillées par les assassinats de Medgar Evers, Malcolm X, et Martin Luther King. Ces trois hérauts de la déségrégation aux États-Unis sont au cœur d’un livre inachevé de James Baldwin (Remember this House), qui a fourni à Raoul Peck l’essentiel de la narration (par la voix de Samuel Jackson) de ce mélange d’images d’actualité, d’interviews et de discours de l’écrivain black. Une manière de rappeler que les acquis restent précaires.
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