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Kelly, ancienne prostituée, vient chercher une rédemption dans la petite bourgade de Grantville, mais l’horizon s’assombrit quand surgit un flic véreux.
Véritablement enragée, Kelly, prostituée, se bat violemment avec son proxénète, lui reprend l’argent qu’il lui avait « prélevé », se remaquille, réajuste sa perruque et décide de quitter ce milieu glauque et honteux pour toujours. Deux ans plus tard, on la retrouve en maman respectable dans une petite ville américaine, loin de son tumultueux passé, l’horizon s’assombrit quand surgit un flic véreux qui connaît son passé...
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"Le génie de Samuel Fuller repose sur ses excès, son choix de flirter avec le ridicule pour traquer l'émotion.
"Le génie de Samuel Fuller repose sur ses excès, son choix de flirter avec le ridicule pour traquer l'émotion. Police spéciale, où il mêle le romantisme le plus pur et la brutalité la plus folle, est la parfaite illustration de son aplomb (...) Dans ce mélo noir, Fuller ose tout. Scènes hospitalières et chansons enfantines douces à pleurer, citations de Goethe ou de Byron, gondoles filmées à Venise, procès de la pédophilie, et une autre grande scène d'hystérie quand Kelly fait bouffer de l'argent sale à une maquerelle. Il crée un incroyable personnage de femme à la fois sensible et plus dure à cuire que quarante tueurs. Dans le rôle, Constance Towers, sorte de Tippi Hedren qui saurait crever les yeux des oiseaux, est impressionnante. Ange poursuivi par un trop lourd CV, elle repart à la fin, comme tout bon héros de western. Personne ne l'oubliera à Grantville. Nous non plus."
Guillemette Odicino" Célèbre pour sa séquence inaugurale où une prostituée (Constance Towers) perd sa perruque lors d&
" Célèbre pour sa séquence inaugurale où une prostituée (Constance Towers) perd sa perruque lors d’une violente dispute avec son proxénète et exhibe un crâne totalement chauve, The Naked Kiss est en apparence un film policier plus classique, mais qui aborde des sujets tabous comme la perversion sexuelle et délivre une critique féroce de la société américaine. Le film fait preuve d’une audace presque suicidaire. Son échec entraînera la rupture entre Fuller et les studios hollywoodiens et l’exil du cinéaste en Europe (...).
Samuel Fuller, symbole d’indépendance et d’invention artistique, devint ensuite un modèle pour plusieurs générations de cinéastes-cinéphiles, de Godard à Tarantino et Jarmusch en passant par Wenders et Moullet."
" ... Fuller a choisi la sublime Constance Towers, il l'a empruntée à son ami John Ford (le Sergent noir, 1960), il l
" ... Fuller a choisi la sublime Constance Towers, il l'a empruntée à son ami John Ford (le Sergent noir, 1960), il lui a donné une allure plus blonde encore, plus frigide, que dans le chef-d'oeuvre terminal freudien de Ford, ce chef-d'oeuvre qu'il admirait tant. The Naked Kiss est un crescendo, une montée implacable, un mauvais orgasme. Dans le climax du film, Constance Towers découvre sous ses lèvres le baiser froid du tueur, un baiser nu (naked), un baiser de fer (le titre de travail était The Iron Kiss), celui du pédophile qui l'avait utilisée sans qu'elle le sache pour rabattre des petites filles. A la fin du film, elle enlève sa perruque, elle est chauve. Elle lui défonce la tête avec le combiné téléphonique. Samuel Fuller m'avait raconté la scène en 1963, à Hollywood, devant le tableau noir qui lui servait de story-board. Il racontait comme un dieu, c'était mieux que le film. Il mimait, criait, roulait des yeux, c'était hallucinant. Le film n'est pas mal, c'est tout."
Louis Skorecki"... Voilà pour l’instant un scénario d’une invraisemblable naïveté. On nage en pleine fiction.
"... Voilà pour l’instant un scénario d’une invraisemblable naïveté. On nage en pleine fiction. Fuller n'a pas peur du ridicule. Il accentue à plaisir ie climat de féérie. Il allume le sourire des enfants, il fait jouer les lumières les plus douces. L’image, de toute beauté, bascule soudain dans la fraîcheur du souvenir. Nous voici transportés à Venise, sur une gondole. La réalité est un rêve. Les enfants paralysés oublient îeurs béquilles et se lancent dans une ronde imaginaire.
Mais le réveil est proche. Une horreur sans nom vient briser l'illusion avec une telle brusquerie, une telle violence, que l’on ne « réalise » pas tout d’abord. Le prince charmant s’écroule aux pieds de l’héroïne. Il a été abattu par le coup de téléphone blanc qu’elle vient de lui asséner (Non, Fuller n’a pas peur du ridicule !). Son sourire luisant dissimulait une âme perverse, démente. Le beau jeune homme romantique était un désaxé nuisible. L’irruption de la violence et de la folie brise le bonheur, saccage l'innocence. Fuller va aux extrêmes. Il souligne un excès pour rétablir l’équilibre par un excès contraire. Il joint ie trivial et le sublime avec une promptitude effarante, comme un chef-d’orchestre apaisant la houle d’une symphonie et suscitant d’un geste l'éclair des cuivres.
Au mépris de toute vraisemblance psychologique, ce petit Américain à ia tignasse grisonnante ressuscite avec une force inconnue la grandeur du mélodrame, il n'a pas peur du ridicule et il a cent fois raison. Dans mélodrame, iI y a mélodie. Mâchonnant son cigare, éclatant du rire fou qui masque sa bonté, il pèse de tout son poids sur son clavier, jouant des notes simples, élémentaires, « barbares » dirait Godard, faisant naître l'émotion dramatique à l’état brut, multipliant les contrastes, faisant passer les personnages de l’infâmie à l’innocence, de l’innocence à l'infâmie, faisant passer le spectateur du rêve au cauchemar, du cauchemar au rêve, écartant prodigieusement les pôles de la réalité et de l’imaginaire : son film est un poème."
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