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Londres, années 1950. L' épouse d'un haut magistrat quitte une vie de luxe pour vivre un amour impossible avec son amant, un ex-pilote de la Royal Air Force.
Londres, années 1950. L' épouse d'un haut magistrat s'éprend follement d'un ancien pilote de la Royal Air Force. Mais son mari refusant de divorcer, elle doit bientôt choisir : le confort de son foyer ou la précarité qu'impose sa passion... Par l'auteur, esthète et mélomane, de "Distant voices", un grand mélo, à la fois brûlant et glacé, imprégné des chansons de l'époque.
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" Dans cet appartement sombre, on ne voit que la fenêtre. Elle sert à Hester de miroir pour contempler ce qu'elle est
" Dans cet appartement sombre, on ne voit que la fenêtre. Elle sert à Hester de miroir pour contempler ce qu'elle est devenue et d'ouverture sur le monde par où vont affluer ses souvenirs... Car il y a toujours eu du Proust chez Terence Davies. Le même amour de la forme, d'abord : longues phrases pour l'un, lents travellings pour l'autre. Et aussi une passion pour le temps perdu, retrouvé par la grâce de l'art. Dans ses films autobiographiques (Distant Voices, The long day closes), il semblait même possédé par le désir de recréer les bribes de son passé, avec la force du présent, pour mieux conjurer l'oubli et le néant...
On le retrouve, des années plus tard, égal à lui-même, à la fois timide et follement audacieux, dans cette adaptation d'une pièce de Terence Rattigan que son talent réussit à métamorphoser en tragédie. S'y côtoient, une fois de plus, son dégoût pour l'Angleterre corsetée, détestable, de l'immédiat après-guerre, où vouloir aimer et mourir librement étaient des crimes punis par la loi, et son amour éperdu pour les humbles, les exclus, les solitaires, toujours à la recherche d'une harmonie, fût-elle éphémère.
Il y avait, dans Distant Voices, et il y a toujours dans The Deep Blue Sea (« between the devil and the deep blue sea » équivaut à notre « de Charybde en Scylla »), ces pubs enfumés où les clients se mettent à chanter en choeur, soudain, un vieil air du folklore ou une chanson à la mode. Ils semblent, alors, unis par un lien invisible où se mêlent alcool et rêves déçus, et cette fraternité inattendue leur permet, semble-t-il, de supporter le quotidien qui les accable et auquel ils ne songent même pas à échapper...
C'est dans un de ces pubs pittoresques et consolateurs qu'Hester vient chercher son amant qui, parce qu'elle a voulu mourir pour lui, la repousse avec haine (...) The Deep Blue Sea, c'est la passion dans ce qu'elle a de plus ravageur et de plus absurde : une femme amoureuse d'un homme qui l'est moins. Histoire triste et banale, cent fois vue au cinéma, mille fois lue chez Racine, Tolstoï, Benjamin Constant et même Françoise Sagan. Dans Un peu de soleil dans l'eau froide, elle décrivait en quelques mots simples le bouleversement de son héroïne : « Elle l'aima dès qu'elle le vit »... Pareil pour Hester. Sans doute s'éprend-elle aussi violemment de ce jeune aviateur parce qu'elle voit ce qui les unit : tous deux sont morts vivants, elle mariée à un vieux juge poussiéreux, lui héros au chômage, surnuméraire dans un pays aussi triste que le mari de sa maîtresse. Elle se voit, aussi, dès la première minute, perdante face à ce qu'il est et restera toujours : un être léger, futile, inculte — « Je ne doute pas de ton courage, mais de ton esprit », lui assène-t-elle, dans un de ses rares accès de cruauté, alors que, dans un musée, il se moque d'une toile, du « bric-à-Braque », dit-il dans un rire...
Mais cet homme lui a révélé la passion. L'amour physique, bien sûr. Mais aussi la révolte et le don de soi. Parce qu'il admire leur imprudence, leur impudence aussi, leur mépris des règles morales et sociales, Terence Davies est toujours du côté des femmes (...) Ce que Terence Davies parvient à faire exprimer à Rachel Weisz, au petit matin, alors que son amant s'apprête à la quitter, ses souliers à la main, tel un ado pris au piège, est stupéfiant. On ne voit que ses silences et ses regards qui créent un vrai suspense : tiendra-t-elle ou pas ?... Jusqu'au moment où, l'homme disparu, elle s'effondre, enfin. Et la musique s'élève, enfle comme dans un film sentimental d'autrefois et ce concerto de Samuel Barber transforme définitivement le mélo en opéra ardent... La beauté, chez Terence Davies, tient au mouvement permanent : les personnages semblent constamment muer sous nos yeux. Peut-être l'amant d'Hester agit-il ainsi pour la sauver d'elle-même. Le mari d'Hester, qu'on avait pris pour le gros bébé de son atroce maman, devient cet être généreux, pantelant d'amour pour celle qui l'a quitté. Et c'est le même amour sans faille, au-delà du temps, que révèle, lors d'une courte scène, cette logeuse qu'on avait d'abord crue infâme, prête à dénoncer à la police amours illicites et suicides intempestifs... Tout étonne dans ce film qui glace autant qu'il brûle."
" Davies est précieux, mais il sait transcender son fétichisme rétro (pour l’époque de son enfance)
" Davies est précieux, mais il sait transcender son fétichisme rétro (pour l’époque de son enfance) en approfondissant la dimension sensuelle et charnelle sur laquelle le cinéma de cette époque déposait un voile pudique (...) Sensibilité, sensualité, insatisfaction, déchirement romantique sont formidablement exprimés par Rachel Weisz, qui n’a jamais été aussi belle et tragique (c’est incontestablement son meilleur rôle)..."
" Adapté d'une pièce d'un dramaturge démodé, Terence Rattingan, évoquant une époque
" Adapté d'une pièce d'un dramaturge démodé, Terence Rattingan, évoquant une époque à jamais effacée par les années 1960 - l'immédiat après-guerre en Angleterre -, réalisé par un réactionnaire (au sens esthétique) avoué, Terence Davies, ce film bouleverse malgré (ou peut-être à cause de) son ancrage dans le passé.
Cette puissance dramatique tient en grande partie à Rachel Weisz. Elle incarne Lady Hester Collyer (...) Le prénom de l'héroïne - emprunté au personnage central de La Lettre écarlate, de Nathaniel Hawthorne - ne laisse aucun doute sur la cause de sa déchéance. Hester a commis le péché d'adultère (...)
Entrelaçant retours en arrière et chronique minutieuse des derniers moments d'un amour, le scénario que Terence Davies a tiré de la pièce de Rattigan, baigne dans l'atmosphère crépusculaire de ces années qui suivirent la victoire de 1945. Londres est encore un champ de ruines, le rationnement n'est pas seulement une contrainte mais un mode de vie. Si l'on veut se suicider au gaz, il faut prévoir assez de pennies pour le compteur à pièces.
On retrouve dans The Deep Blue Sea cette sensation de la contrainte sociale qui écrasait les personnages des premiers films de David Lean à l'époque de Brève rencontre. Le paradoxe de Terence Davies, développé dans ses films autobiographiques, réside dans l'irrépressible nostalgie que suscite chez lui le souvenir de cette période (il est né en 1945). La caméra de Florian Hoffmeister, son chef opérateur, caresse délicatement la lèpre des façades, la lumière étonnamment douce entraîne du côté du rêve (...)
En suivant Hester jusqu'au bout, en observant son époux et son amant (sans oublier les personnages secondaires, la logeuse et le médecin radié qui représentent la populace), on peut discerner dans The Deep Blue Sea, non seulement le portrait d'une société à bout de souffle, mais aussi les premiers signes d'un retour à la vie."
" Tourné en vingt-trois jours, The Deep Blue Seaest un film compact, qui reconfigure complètement la structure dramaturg
" Tourné en vingt-trois jours, The Deep Blue Seaest un film compact, qui reconfigure complètement la structure dramaturgique pour mettre en valeur sa tension névralgique. La pièce en trois actes, se déroulant sur une seule journée (matinée, après-midi et soirée) et dans un lieu unique (un appartement exigu dans une demeure victorienne), devient un film à la forme éclatée. Présent et passé se mêlent sans cesse, d’un simple et doux fondu ou d’un lent mouvement travelling, pour souligner la confusion d’une héroïne au bord du gouffre.(...)
Terence Davies travaille sur des équivalents cinématographiques pour rendre compte de l’atmosphère produite par la pièce, et non reconstituer son contenu. La douceur du filmage en 35 mm atténue les traits des visages pour les maintenir dans un flou léger. La photographie intimiste ne craint pas les zones d’ombre profonde, qui semblent toujours placer les personnages à la limite de l’obscurité environnante comme aux portes de la folie. L’ampleur et la lenteur des mouvements d’appareil traduisent le flottement d’émotions ambivalentes. Cette fine recherche formelle fait de The Deep Blue Sea un film éblouissant de cohérence..."
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