Stéphane du Mesnildot et les dérapages de Matsumoto
VIDEO | 2016, 16' | Dans R100, dernière facétie filmique d'Hitoshi Matsumoto, un père de famille pimente son quoti1
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Un samurai sans sabre est condamné à mort par un seigneur, à moins de relever un défi : faire naître un sourire sur le visage du jeune prince...
Kanjuro Nomi est un samurai sans sabre, répudié par tous et errant misérablement sur les routes avec sa fille depuis qu’il a refusé de combattre. Tombé entre les mains d’un seigneur aux désirs excentriques, il est condamné à mort, à moins de relever un ultime défi : faire naître un sourire sur le visage triste du jeune prince. Chaque matin, pendant 30 jours, il met donc en scène un nouveau spectacle.
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" On serait tentés de comparer Hitoshi Matsumoto à Takeshi Kitano parce que tous deux ont un parcours similaire : des débuts dans le manzai
" On serait tentés de comparer Hitoshi Matsumoto à Takeshi Kitano parce que tous deux ont un parcours similaire : des débuts dans le manzai (une forme de comédie qui se pratique en duo), la consécration à la télé qui a fait d’eux des stars, puis le passage au cinéma. La ressemblance s’arrête là, Matsumoto pratiquant une forme d’humour inédit, mélange de pantomime inquiète et de délire surréaliste extravagant.
Après deux films restés inédits en France, il met un peu d’eau dans son saké et vise un public plus large avec ce Saya Zamuraï, où cohabitent douceur et cruauté, humour et tristesse, spectacle public et drame intime. Mais, passé une mise en place un peu mécanique, rien n’est jamais prévisible, ainsi que le révèle la relation entre le père et sa fille de 8 ans : autant le samouraï édenté est immature et incapable, autant sa gamine est volontaire et fait avancer l’action. Et plus le personnage paternel échoue, plus il s’attire la sympathie d’une population qui, contre toute attente, prend fait et cause pour lui.
Jusqu’à présent, Matsumoto avait toujours joué le rôle principal dans ses films, exploitant son talent burlesque proche de celui de Buster Keaton. Cette fois, un empêchement l’a obligé à se faire remplacer par un comédien occasionnel, ancien SDF, qui incarne idéalement le samouraï cabossé. Loin d’être répétitifs, ces sketches représentent un catalogue varié des différentes formes d’humour japonais. Matsumoto, c’est sa grande force, arrive à surprendre en provoquant simultanément le rire et les larmes. "
" L'humour qui caractérise le film est ainsi un mélange de comique visuel et de satire apparente des codes des productions cinématographique
" L'humour qui caractérise le film est ainsi un mélange de comique visuel et de satire apparente des codes des productions cinématographiques nipponnes "à costumes". Les gags y ont une nature particulière, ambiguë. Il leur faut, pour coller au portrait du personnage et à la direction que prend le récit, être à la fois originaux et navrants, inventifs et débiles.
On sait que, parfois, plus désolante est la trouvaille et plus efficace en est la force comique. Mais, progressivement, la répétition burlesque laisse la place à une dimension à la fois plus émouvante (l'homme va-t-il échouer et devoir se supprimer ?) et plus morale. La fille du héros, après avoir méprisé son géniteur, samouraï sans dignité, jusqu'à l'encourager à se suicider tout de suite, tente de l'aider dans son entreprise burlesque. Le récit dévie ainsi progressivement vers une sorte de fable morale à l'issue inattendue.
Saya Zamuraï, derrière l'apparente frivolité de son propos, constitue une réflexion plus profonde, peut-être, sur le spectacle lui-même. Le pitoyable héros du film de Matsumoto rejoint, en effet, la condition qui était celle du cinéaste lui-même, soit celle d'un amuseur public contraint, tous les jours, de distraire un public avec des idées à l'incertaine qualité.
C'est peut-être là la clé de ce qui ressemble au mariage bizarre d'un conte zen avec un film de Laurel et Hardy. "
" Drôle, touchant, terriblement inventif. Plongez-vous sans tarder dans le monde poético-burlesque de Matsumoto ! "
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