Terence Davies : "La musique est complètement intégrée à la texture du film"
... Et ce n'est pas étonnant lorsque l'on connait la place que tenaient la musique, la radio, les comédies musical1
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Liverpool, années 1950. Au rythme des chansons qui traversent une vie, l'histoire d'une famille et un portrait impressionniste de la classe ouvrière britannique
Liverpool, années 1950. Au rythme des chansons qui traversent une vie, l'histoire d'une famille et un portrait impressionniste du mode de vie traditionnel de la classe ouvrière britannique. Un film autobiographique de l'un des plus brillants cinéastes anglais, travaillant sur la mémoire et la musicalité du cinéma. Prix de la critique internationale au Festival de Cannes en 1988
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" Voici un film qui ne ressemble à aucun autre. (...) une merveilleuse leçon de joie de vivre. En même temps un documentaire social lucide
" Voici un film qui ne ressemble à aucun autre. (...) une merveilleuse leçon de joie de vivre. En même temps un documentaire social lucide et une manière de comédie musicale du pauvre qui prouve qu’en Angleterre aussi tout peut commencer et finir par des chansons. Et qu’on peut y tourner encore de sacrés bons films."
" une étonnante réussite cinématographique, originale et forte. Un voyage au cœur d’une époque et d’une société sans doute pas vraiment dép
" une étonnante réussite cinématographique, originale et forte. Un voyage au cœur d’une époque et d’une société sans doute pas vraiment dépassée. Vies sans espoirs mais tissées de menues joies, destins tout tracés mais le plus souvent assumés sans aigreur... (...) un extraordinaire bouquet d’interprètes, tous inconnus, tous (sauf celui du fils) venus du théâtre, tous choisis avec une sorte de génie, tant leur physique colle à leur personnage."
" Distant Voices, Still Lives (littéralement, « Voix lointaines, vies immobiles »), ce n’est pas vraiment un film. Plutôt une impression. U
" Distant Voices, Still Lives (littéralement, « Voix lointaines, vies immobiles »), ce n’est pas vraiment un film. Plutôt une impression.
Une impression forte : présenté au dernier festival de Cannes, le long-métrage de Terence Davies remporte le grand prix de la critique. Davies, 43 ans, n’en revient pas. Nous non plus. Son œuvre est un bijou rare, une pierre précieuse. Noire, dure, mystérieuse, splendide.
Le réalisateur raconte sa propre enfance. Il n’avance aucune histoire. Juste des scènes, rangées dans un ordre vaguement chronologique : la vie ordinaire d’une famille ouvrière. Les images n’ont, le plus souvent, aucun rapport avec celles qui les précèdent ou les suivent. « C’est un jeu, explique Terence Davies. Si l’image et le son marchent ensemble, un des deux est superflu. Hitchcock disait cela. Depuis quatre-vingt-dix ans que le public va voir des films, il connaît les conventions de mise en scène. Quand un spectateur entend des violons langoureux, il sait qu’il doit écraser une larme. C’est un réflexe. Ça n’a aucun intérêt. » Son parti pris, c’est de bousculer la grammaire traditionnelle du cinéma, sans verser dans l’intellectualisme ni voiler l’émotion brute. Son génie, c’est d’être parvenu à ses fins."
" Distant Voices, pour les mots qui n’arrivent pas à sortir, qui restent en travers de la gorge, pour la distance qu’il faut arriver à pre
" Distant Voices, pour les mots qui n’arrivent pas à sortir, qui restent en travers de la gorge, pour la distance qu’il faut arriver à prendre un jour avec les criailleries blessantes entendues dans l’enfance, dans le pavillon de la rue à côté, loin de tout. Still Lives pour les vies bloquées, condamnées d'avance, des membres d’une famille prolote catholique d’Angleterre dans les années cinquante, des vies tout de même, qui leur paraissent tranquilles quand ils peuvent souffler. (...)
Premier chapitre : Distant Voices. Le film se tient souvent sur le pas de la porte du pavillon. Les personnages y sont encadrés, comme sur les photos de famille. Quand le seuil de la violence verbale et physique est dépassé à l’intérieur de la maison, le seuil de la porte est un refuge pour respirer un peu, cracher sa haine, se confier à sa meilleure amie, sangloter. (...)
Deuxième chapitre : Still Lives. (...) Ils se retrouvent, aux mariages, aux baptêmes, au pub du coin, et ils chantent. Ils chantent a cappella, à gorges déployées, hommes et femmes, alors en harmonie. Les paroles des chansons populaires sont leur langage.
Elles parlent du bonheur de se réunir, de la douleur d’être séparés, des infortunes de l’amour. Les chansons disent la vérité. Les femmes se mettent ensemble pour lancer ces paroles aux hommes, se grisant de musique. Elles triment, elles subissent, elles chantent. (...)
Quand la lumière est revenue dans la salle du Palais Croisette, le public était aussi ému que les acteurs du film, installés au balcon. (...) Les acteurs, hommes et femmes-orchestre, puisqu’ils accomplissent la bande-son à voix nue, donnent beaucoup d'eux-mêmes dans ce film, retenus, sans jamais s’épancher, se laisser aller dans le mélo consolant. Entre deux flashes-back, entre deux scènes douloureuses, ils se reprennent, s’arrêtent et sourient courageusement, prenant la pose comme une équipe sportive avant un match difficile. El la reconstitution années cinquante, teintes assombries et pittoresque effacé avec un soin maniaque, ne les enrobe jamais dans le cliché, les laisse sans défense, d’une justesse à frissonner.
C’est un film chantant, un blues incarné. Ces Blancs pauvres se réconfortent avec les airs dont se consolaient les Noirs américains. C'est l’histoire d’Anglais blancs qui vivent comme des Noirs, sur le pas de leur porte."
" Un cinéaste est né : Terence Davies, qui va reconstituer à l'intonation et au geste près, le douloureux puzzle de son enfance à Liverpool
" Un cinéaste est né : Terence Davies, qui va reconstituer à l'intonation et au geste près, le douloureux puzzle de son enfance à Liverpool. C'est ainsi qu'un mélodrame familial s'achève en œuvre d'art.
Le couloir d'un petit appartement. Il est sept heures du matin mais la mère est déjà debout, depuis longtemps sans doute : « Eifeen, Maisie, Tony, levez-vous vite ! Vous allez être en retard... ». Dans la pièce où elle est entrée sans que la caméra la suive, on l'entend entonner un de ces airs tristes qui rendent pourtant la vie si belle : « I get the blues when it's raining » (J'ai le blues quand il pleut).
La caméra n'a toujours pas bougé. Elle fixe cet escalier comme si elle attendait quelque chose. Et son attente est si intense que ce plan banal devient peu à peu bouleversant.
Soudain, des rires, des bousculades résonnent : des petits fantômes invisibles et rieurs semblent dévaler les marches... Comme saisie par ces voix du passé, la caméra s'anime. Elle glisse le long du couloir. Puis, s'étant retournée, elle fixe la porte d'entrée, derrière laquelle on devine la rue et la lumière et la vie. Par cette porte qui, de loin, ressemble à un écran de cinéma, les souvenirs du réalisateur vont pouvoir s'engouffrer.
Car à quarante-trois ans, pour son premier long métrage, Terence Davies est parti à la recherche de son enfance à Liverpool. A la recherche de cette mère au visage tendre et résigné. A la recherche de ce père détestable et détesté, capable du pire et, plus rarement, du meilleur.
A quoi ressemble une vie restituée par la mémoire ? A des brisures, à des éclats qui l'apparentent à un puzzle mystérieux. Les souvenirs se bousculent devant la caméra de Terence Davies : cruels (le visage tuméfié de la mère rouée de coups par son mari), saugrenus (l'oncle Ted passant son temps à couper le courant électrique devant sa famille ahurie !) ou tragiques (la silhouette du père, défait par la maladie, murmurant en guise d'excuse à son fils cette simple phrase : « Je n'avais pas compris »)...
Et c'est tout un monde qui surgit alors sur la pellicule de Terence Davies comme il sortait, jadis, de la tasse de thé de Marcel Proust. Un monde qui pourrait être déprimant. Misérabiliste. Insupportable. Mais à aucun moment, Terence Davies ne verse dans la noirceur, ni dans la complaisance. Sa mise en scène fait naître une émotion à son image : simple, sobre. Dans une église, Eîleen, Maisie et Tony, tout petits encore, entourent leurs parents dans la lumière des cierges. Un travelling lent et doux sort de l'ombre, s'attarde sur cette fugace impression de bonheur et se fond à nouveau dans l'obscurité. Et l'on a l'impression alors d'un instant privilégié, une .parenthèse dans le cours immuable du temps.
Et puis, il y a la musique, Que serait Distant Voices, Still Lives sans les chansons qui rythment la vie de ses principaux personnages ? On songe à Radio Days, bien sûr. Maïs les héros de Woody Allen, chaleureux et tendres, se contentaient d'écouter à la radio les « standards » de leurs chanteurs bien-aimés. Les personnages de Terence Davies les chantent eux-mêmes. « A cappella ». Un peu partout et, surtout, dans ces pubs où ils se retrouvent les jours de fête. Hommes rougeauds engoncés dans leurs costumes sombres, femmes au bord du gouffre, serrées les unes contre les autres, tous, ils chantent. Jeunes ou vieux, beaux ou laids, tyranniques ou généreux, ils chantent, sans fin.
Et c'est leur cœur qui passe dans ce chœur permanent. Et leurs voix deviennent des armes pour lutter contre le sort qui les accable..."
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