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Le quotidien d'une chorale unique en son genre, composée d'octogénaires qui parcourent le monde pour interpréter tubes punk, soul et hard rock.
Le quotidien de Young@Heart, une chorale unique au monde. Avec une moyenne d’âge de 80 ans, ses chanteurs se consacrent à un répertoire inattendu composé de tubes punk, soul et hard rock. Dirigée par Bob Cilman, la troupe se promène depuis plusieurs années dans le monde et puise dans ce défit fait à l’âge et aux conventions une énergie et un plaisir sans cesse renouvelés.
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" Dès le début, on sait qu’on n’est pas là pour rigoler. Les seniors de la chorale d’I Feel Good ! ont plus de 80 balais au compteur, mais i
" Dès le début, on sait qu’on n’est pas là pour rigoler. Les seniors de la chorale d’I Feel Good ! ont plus de 80 balais au compteur, mais ils préfèrent chanter du Clash, du James Brown ou du Nirvana plutôt que les 1 000 Colombes de Mireille Mathieu. Le sujet (en or) aurait pu verser dans le docu pathos ou voyeuriste façon Incroyable Talent. Mais le documentariste brosse, avec pudeur et humour, des portraits de papys rockeurs, qui, au-delà de leur énergie communicative, veulent chanter jusqu’à leur dernier souffle. La force d’I Feel Good ! ne tient pas aux prouesses vocales. Le film montre surtout comment ces octogénaires s’arrangent avec la vieillesse et la solitude, la maladie et l’ennui. Docu-spectacle incroyable (mélange de clips, de concerts et d’interviews), film entraînant (vos pieds vont gigoter sous les sièges), I Feel Good ! a remporté le prix du public dans tous les festivals où il est passé. On comprend pourquoi."
Gael Golhen" D'une chorale de vieillards du Massachusetts, on n'attend rien d'exaltant sinon les rengaines souffreteuses de Sinatra ou de Bing Crosby.
" D'une chorale de vieillards du Massachusetts, on n'attend rien d'exaltant sinon les rengaines souffreteuses de Sinatra ou de Bing Crosby. Première surprise : les chanteurs octogénaires de l'ensemble Young@Heart ne s'époumonent pas sur Fly me to the moon ou Little Drummer Boy, mais sur d'improbables reprises de punk ou de soul signées James Brown, les Ramones ou Sonic Youth. Idée farfelue et ressort comique anachronique que l'on doit à Bob Cilman, l'énergique quinqua qui dirige la chorale depuis sa fondation, en 1983.
Musicalement parlant, on est loin d'un choeur de professionnels : les voix déraillent, chantent faux, à contretemps une fois sur deux. Ce qui contribue à rendre ces papys et mamies encore plus sympathiques. L'autre surprise du documentaire, qui suit les répétitions dissipées et la tournée américaine 2006 de la formation, c'est la lucidité des choristes sur le rôle de bêtes de foire qu'ils acceptent sans broncher. Et même avec humour. " Tu as vu la lumière blanche ? " demande un grand-père à un autre qui a échappé de peu à la mort. " J'ai refusé de regarder ", répond l'autre en éclatant de rire."
" Le film a été tourné en 2006, au moment où Bob Cilman, maintenant quinquagénaire, tente d'ajouter quelques titres au répertoire de Young@H
" Le film a été tourné en 2006, au moment où Bob Cilman, maintenant quinquagénaire, tente d'ajouter quelques titres au répertoire de Young@Heart. Il a choisi I Feel Good, standard que James Brown créa alors que les membres de la chorale étaient encore de jeunes adultes, Schizophrenia, un titre du groupe avant-gardiste Sonic Youth et une chanson un peu méconnue d'Allen Toussaint, Yes We Can Can (dans les mois qui ont suivi le tournage, ce titre est devenu l'hymne de la campagne de Barack Obama, ce qui dit sans doute quelque chose de l'acuité musicale de Bob Cilman).
Très vite, le film se fait plus grave, prend une épaisseur, liée à la force artistique de la chorale et à la vie quotidienne de ses membres. On se rend compte que le projet de Cilman n'est pas de distraire des vieillards qui s'ennuient. Il leur offre des oeuvres qui sont toutes susceptibles de se redéployer lorsqu'elles sont interprétées par les voix chevrotantes ou voilées des solistes de Young@Heart. Posée par une femme de 90 ans, la question Should I Stay or Should I Go ? ("Je pars ou je reste ?") ne résonne pas de la même façon que dans la bouche d'un punk de 30 ans. Soutenus par des musiciens professionnels, les chanteurs trouvent une manière de s'approprier ces titres rock.
Et ces moments de musique (l'un des plus beaux est l'interprétation du Forever Young de Bob Dylan devant des détenus) deviennent le contrepoint du quotidien des chanteurs. On se doute bien que les membres fondateurs de la formation sont partis depuis longtemps, et, pendant les quelques mois du tournage, la mort a aussi exercé ses droits.
On sent alors que le metteur en scène est en proie à des tentations contradictoires, entre fuite et voyeurisme. Stephen Walker trouve une juste distance, et son film devient une réponse un peu hésitante, mais finalement positive à la question : "Y a-t-il une vie avant la mort ?"."
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