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Un couple attend ensemble dans son appartement new-yorkais la fin du monde qui sera provoquée par un évènement inconnu à 4h44 le lendemain.
Cisco, un acteur talentueux, et sa compagne, Skye, artiste peintre, passent leurs dernières heures ensemble dans un loft à Manhattan avant la fin du monde, prévue le lendemain à 4h44. À mesure que les heures avancent dans la nuit, ils ressentent le besoin de se rapprocher l'un de l'autre, et de communiquer avec leur famille, alors que l'angoisse de la fin du monde imminente se fait de plus en plus oppressante.
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" 4h44 n'est pas un film de plus sur l'apocalypse, mais le plus beau jamais réalisé sur l'apothéose. "
" Douze ans après l'extraordinaire R'Xmas, le cinéaste ajoute une pierre de touche à l'édifice que constitue une des oeuvres les plus puissa
" Douze ans après l'extraordinaire R'Xmas, le cinéaste ajoute une pierre de touche à l'édifice que constitue une des oeuvres les plus puissantes et les plus aveuglantes du cinéma américain d'aujourd'hui (...) Le cinéma d'Abel Ferrara a toujours donné corps à une philosophie morale. Quel sens donner à nos actes si personne ne les voit ? Si Dieu est aveugle, la distinction entre le bien et le mal est-elle légitime ?
Ce questionnement quasi dostoïevskien est littéralement celui du spectateur qui assistait aux méfaits sans conscience d'un gangster luciférien (The King of New York), d'un policier corrompu et défoncé (Bad Lieutenant), d'un couple de petits bourgeois trafiquants de drogue (R'Xmas).
Dans 4 h 44, dernier jour sur Terre, l'imminence de l'apocalypse vient jouer à nouveau le rôle de cette boussole qualifiant les actions humaines. La fin du monde est pour les héros du film une manière de mise à l'épreuve de leur propre liberté. Continuer de faire une oeuvre d'art, se suicider, rompre sa propre décision de ne plus toucher à la drogue, tels sont, dans la nouvelle oeuvre de Ferrara, les choix laissés, parmi d'autres, à une humanité confrontée à sa propre fin.
Si Skye et Cisco ne sortent guère de leur appartement, celui-ci est néanmoins envahi par les images du monde. Ecrans de télévision, ordinateurs, téléphones portables laissent entrer un univers qu'il n'est plus besoin de visiter pour en recueillir les signaux les plus divers. Mais les différents registres visuels qui construisent le film ne forment qu'une partie d'un principe plus général : celui d'un tissage sensuel qui vire à l'abstraction plastique. Ferrara retrouve, dans ces ponctuations faites de fondus enchaînés et de chevauchements sonores, l'énergie singulière de son art. "
" Noyer la fin du monde dans une banale nuit d'errance new-yorkaise, c'est montrer que l'apocalypse est du domaine de l'ordinaire : la gran
" Noyer la fin du monde dans une banale nuit d'errance new-yorkaise, c'est montrer que l'apocalypse est du domaine de l'ordinaire : la grande question qu'on se pose avant la fin absolue, c'est celle du pari pascalien, et elle vaut pour toute l'existence. D'où les dehors quotidiens de ce crépuscule, et la monotonie de son compte à rebours : de toute façon, le monde contemporain est déjà apocalyptique par essence. Signalée par de petits événements familiers, plausibles, la débâcle humaine est d'autant plus glaçante (Dafoe aperçoit une silhouette qui se jette d'un immeuble, sans bruit, la ville en bas continue de grouiller).
A mesure que l'appartement, la ville s'éteignent, vidés des croyances et des idées, les maximes bouddhistes entendues depuis le début prennent leur sens (« the world is just a tiny image in your own mind ») : si le monde disparaît, c'est simplement parce qu'on cesse d'y croire. En prime, filmer l'hécatombe comme un psychodrame bourgeois, une sorte de sous-R'Xmas branché sur Skype, permet à Ferrara d'adresser quelques piques amères à ce microcosme, de regarder les amants comme des créatures pathétiques et paumées, enchaînées au matérialisme jusqu'au dernier souffle. Qu'il reste à cette humanité-là une poignée d'heures ou bien toute la vie, c'est la même chose : pour l'homme moderne, l'apocalypse, c'est tous les jours. "
"... 4h44 dresse, dans son rapport aux images, le constat d’une destruction du cinéma. A quoi rime, au final, cette profu
"... 4h44 dresse, dans son rapport aux images, le constat d’une destruction du cinéma. A quoi rime, au final, cette profusion d’écrans (télévision, ordinateur, téléphone portable, tablette tactile) ? A se demander si, pour l’auteur, tel n’est pas le vrai cataclysme : un monde où l’image n’a plus aucun sens, en ce qu’elle est devenue omnisciente et régit notre vie. Une profusion d’images, mais porteuses du même discours, qui anesthésient nos sens à tel point que le monde peut bien s’effondrer, nous continuerons à vivre de la même manière. Il n’y a pas à avoir peur de la fin du monde : nous y sommes. La saturation d’images est telle, dans 4h44, que l’on imagine celles-ci survivre à l’humanité. Qu’un écran sera là pour en diffuser la fin. A ces images schizophrènes, Ferrara oppose l’image-cinéma, comme cadre pour filmer l’humain. Le corps.
Le corps, amoureusement filmé, de sa femme, que celle-ci projette sur la peinture. Un corps généreux, qu’elle offre à l’art. Le corps angoissé de son alter ego, encore marqué par un passé autodestructeur. Tout comme son personnage dans le film, c’est Shanyn Leigh qui a demandé à Ferrara de laisser tomber les drogues. Il ne s’en cache pas, son impuissance physique face à cet amour a achevé de le convaincre. Bel hommage à sa dame, donc, que ce 4h44. Cette apocalypse apaisée est alors, surtout, la révélation d’un amour.
Amoureux, ces corps n’en entretiennent pas moins un rapport différent au réel. Alors qu’elle reste dans le cadre de l’appartement, lui, finit par en sortir. L’angoisse revient d’autant plus volontiers que l’extérieur est violent. Là, il voit un homme se jeter dans le vide, un autre se faire sauter la cervelle. Ailleurs, c’est le retour à ses vieux démons : l’héroïne et la coke. Cette confrontation entre un monde virtuel de plus en plus invasif (l’image) et une réalité crue, filmée brutalement, sans effets, parfois hors champ, nous rappelle un autre film apocalyptique saisissant : Kaïro de Kyoshi Kurosawa. L’oeuvre de Ferrara est pourtant plus optimiste (...) La fin de tout se termine sur le regard amoureux."
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