La Troisième vie d'Agnès Varda
VIDEO | 2015, 15' | Agnès Varda enfin palmée ! Les European Films Awards lui ont offert, en décembre 2015 un prix1
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"C’est un album de quartier, ce sont des portraits stéréo-daguerréotypés, ce sont des archives pour les archéo-sociologues de l’an 2975." (Agnès Varda)
"Daguerréotypes n’est pas un film sur la rue Daguerre, pittoresque rue du 14e arrondissement, c’est un film sur un petit morceau de la rue Daguerre, entre le n°70 et le n°90, c’est un document modeste et local sur la majorité silencieuse, c’est un album de quartier, ce sont des portraits stéréo-daguerréotypés, ce sont des archives pour les archéo-sociologues de l’an 2975. C’est mon Opéra-Daguerre." Agnès Varda
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" La cinéaste et sa petite équipe s’introduisent chez les commerçants comme des souris qui se font les plus discrètes possible. "Je dis bien
" La cinéaste et sa petite équipe s’introduisent chez les commerçants comme des souris qui se font les plus discrètes possible. "Je dis bien petite équipe. Ni Nurith (la chef-op), ni Christote qui faisait la régisseuse et la scripte, ni moi n’atteignons 1 m 54." En enregistrant les histoires personnelles du boucher ou du boulanger, leur origine provinciale, leur installation à Paris, leur travail, leur retraite, Varda façonne aussi bien une série de portraits en mouvements qu’elle dévoile des possibilités romanesques. Chaque porte de magasin franchie entr’ouvre aussi une riche matière à fiction, les murs, les étals, les regards et les gestes racontant autant de souvenirs et de traces de vie que les paroles des affables commerçants.
Circonscrite à son bout de trottoir, Varda inventait là un authentique "cinéma de quartier" en redonnant éclat, tendresse et saveur au quotidien le plus prosaïque et routinier qui soit : le coin de la rue. Aujourd’hui, Daguerréotypes apparaît aussi comme un document précieux sur un Paris malmené par vingt ans de chiraquie. Encore que, si les commerçants du film ont disparu, la rue Daguerre section Varda, tel un village gaulois, a relativement bien résisté aux légions de spéculateurs immobiliers…"
" Daguerréotypes est un film d’amour. Ni passéisme, ni nostalgie rétro… Les provinciaux verront à quel point ces fameux parisiens leur resse
" On sait, ou on ne sait pas, comment Agnès Varda a fait son film. Sans sortir de chez elle. Ou en allant aussi loin qu’il faut pour aller
" On sait, ou on ne sait pas, comment Agnès Varda a fait son film. Sans sortir de chez elle. Ou en allant aussi loin qu’il faut pour aller chercher le pain, le lait, le bouton à remplacer et le fil pour coudre. On a dépensé des tonnes et des tonnes de pellicule à faire des films sur Paris, ses grands monuments, ses rues pittoresques mais on n’a rarement eu l’idée de filmer ce qui se passe sous les fenêtres de tout le monde, dans les rues que rien ne signale à la curiosité des amateurs de pittoresque classé. Si l’on veut savoir aujourd’hui à quoi ressemblait la rue de Paris des années 1930, il faut aller chercher ça dans les films de fiction, où l’on peut toujours découvrir un bout de trottoir intéressant derrière la silhouette de Ginette Leclerc et dans les reconstitutions coûteuses des studios (exemple, le Paris de Sous les toits de Paris) (...)
Agnès Varda est allée chez le boucher et chez la mercière et elle leur a demandé la permission de planter sa caméra chez eux. Certains ont dit oui, d’autres n’ont rien voulu savoir. Ceux qui voulaient, elle les a filmés tantôt comme au cinéma vérité, en les enregistrant scrupuleusement, tantôt en leur tirant franchement le portrait, en chiadant la composition, à la naïve, et en " tirant le portrait " de leur décor. Il en résulte qu’on voit les choses les plus prosaïques d’un œil tout neuf, que le génie des objets familiers vous saute aux yeux (...)
Daguerréotypes n’est pas un documentaire. C’est un film d’auteur, d’artiste qui est allée voir des gens qui n’ont pas de tendresse particulière pour les artistes, qui se sont rendus compte que le cinéma était aussi un travail et qui sont sortis un moment de leur silence majoritaire. Ce n’est pas rien. "
" « Agnès, la daguerréotypesse » (c’est ainsi qu’elle signe), a réussi le plus beau des « daguerréotypes ». Quatre-vingt-cinq mètres de la
" « Agnès, la daguerréotypesse » (c’est ainsi qu’elle signe), a réussi le plus beau des « daguerréotypes ». Quatre-vingt-cinq mètres de la rue Daguerre — sa rue — filmés avec respect, pudeur, tendresse. Dix petits commerces, de la boulangerie à la mercerie, de la boucherie à l’auto-école...
(…) Il y a le pittoresque, bien sûr : une boutique où l’on enseigne l’accordéon, une merveilleuse mercerie d’autrefois, qui eût fait le bonheur de Nicole Védres (1) et s’intitule Au Chardon bleu. Mais derrière le pittoresque, il y a surtout l’effroyable lassitude d’une vie à l’horizon si limité. Et peu à peu, ces visages fermés, hostiles, âpres, voilà que nous les découvrons émouvants.
Mais les visages, mais les regards ne sont pas tout. Agnès Varda a mis quatre mois à monter son film. Et par l’intelligence de ce montage, elle nous fait découvrir ce qui conditionne ces quelques spécimens de la majorité silencieuse.(…) Quelle part de rêve ont-ils tué en eux, ces hommes, ces femmes, qui ne plaisantent pas avec l’argent dur à gagner, pour qui le feu ne sert qu’à cuire le pain et les couteaux à découper les beefsteacks ?
Les rêves, ils les ont si bien refoulés qu’ils affirment, de bonne foi, n’en point faire. Et quand l’un d’eux évoque ses songes, il raconte seulement les soucis qu’il ressasse avant de s’endormir... Vies sans rêves, vies recluses, vies dont ils ont soigneusement — eux ou la vie précisément — gommé toute espérance ? Pas tout à fait. Dans leurs yeux si tristes, parfois passe une Sueur, un rêve jamais avoué."
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