Franck Vion : "Un âne dans un monde de chevaux"
À l'occasion de My French Film festival, universciné vous propose de découvrir les français qui font parler dans l1
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Edmond n’est pas comme les autres. Lorsque des collègues l’affublent d’un bonnet d’âne, il s'épanouit dans sa nouvelle identité. Mais avec les autres...
Edmond n’est pas comme les autres. Petit homme discret, marié à une femme attentionnée et employé efficace, il n’en ressent pas moins pleinement sa différence. Lorsque des collègues, par moquerie, l’affublent d’un bonnet d’âne, il a soudainement la révélation de sa vraie nature. Et s’il semble s’épanouir dans sa nouvelle identité, celle-ci creuse toutefois entre lui et les autres un fossé d’incompréhension, qui va s’élargissant jusqu’à devenir infranchissable... Nommé aux César 2013 dans la catégorie Meilleur film d'animation, et Prix du Jury pour un court-métrage du Festival international du film d'animation d'Annecy en 2012.
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"Frank Dion n’en est pas à sa première critique de notre société. Monsieur COK traitait d&
"Frank Dion n’en est pas à sa première critique de notre société. Monsieur COK traitait déjà de l’exploitation ouvrière, de la désindustrialisation, des monstrueux hommes d’affaires… Edmond était un âne expose lui l’ennui, la monotonie de nos vies. Après tout, la vie d’Edmond ressemble à la notre : nous nous levons, nous nous rendons au travail, nous exécutons ce que nous avons à faire, puis nous rentrons, et enfin nous dormons. Tout ça sans la moindre raison. Edmond accepte cette vie, ne la remet pas en question, jusque sa révélation. Cette vérité, qui va finalement le mener à la mort, lui procure une joie, passagère, puisque vite réprimée et non-tolérée. Edmond semble parfaitement normal, jusqu’à ce qu’il découvre cette vérité, car il est dès lors considéré comme différent, marginal, à partir du moment où il commence à trouver le véritable sens de sa vie. Les autres ne l’acceptent plus, qu’il s’agisse de ses collègues qui le charrient toute la journée, de l’Etat, qui l’enferme, le catégorisant comme fou, ou encore du monde, de la nature, qui, par l’intermédiaire de la pluie, lui tombe sur la tête."
"Edmond était un âne traite avant tout d’un trouble de l’identité. Notre héros ne se fait remarquer par personne, y-compris lui-même, qui n’arrive pas à se voir dans son propre reflet. Il est pourtant, comme dit sa femme, un « être différent », par sa taille notamment. Edmond est petit, ce qui prouve sa faiblesse, vis-à-vis des autres, du monde et de lui-même. L’animal, dans lequel il se « réincarne » est d’ailleurs l’âne, le symbole de la moquerie – le bonnet d’âne se référant quant à lui à l’humiliation, la honte. Suite à sa révélation, il va pourtant tenter de s’affirmer, d’imposer sa véritable identité. A la manière de Martin Luther King, dont le portrait est accroché au mur de son appartement, il va essayer de rentrer dans le rang, malgré sa différence, que personne ne tolère. Il use de tous les moyens légaux, comme le sit-in (moyen de contestation fréquemment utilisé par les disciples de Luther King), devant le refus de lui accorder une nouvelle carte d’identité qui indiquerait sa différence. Il assume cette nouvelle identité, se rendant au travail comme si de rien n’était, malgré l’intolérance de ses collègues. Finalement, ne trouvant pas sa place dans ce monde, Edmond préfère le quitter par le suicide. La seule chose que le monde retient après sa mort n’est pas sa différence ou sa détresse, mais l’image qu’il laisse à l’agence, dans laquelle il s’est tué un après-midi – Frank Dion livrant ainsi une ultime critique de notre société, ramenant toujours tout à l’intérêt."
" Edmond était un âne, un des court-métrages de l’année (nommé, entre autres, aux Césars 2013), séduit, par les thèmes qu’il aborde, mais aussi par son style, sombre et poétique. On s’attache, un peu par pitié, au personnage d’Edmond, malgré sa banalité, sa différence et ses faiblesses. Frank Dion, restant dans la lignée de L’inventaire fantôme et de COK, signe une troisième œuvre poétique et critique, maîtrisée et réussie."
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