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Jakob, nouvel inscrit, erre dans les couloirs labyrinthiques de l'institut Benjamenta, délabré et moribond, en tentant de percer les mystères de ses occupants.
L'institut, délabré et moribond, est une école de formation pour majordomes auxquels est perpétuellement enseignée la même et unique leçon. Jakob, qui vient de s'inscrire, erre parmi les couloirs labyrinthiques, essayant de percer les mystères de la vie des occupants de cet étrange établissement...
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Une fois la porte de l’Institut Benjamenta franchie, vous laissez derrière vous le rationnel (...) on découvre un monde imaginaire sur le d
Une fois la porte de l’Institut Benjamenta franchie, vous laissez derrière vous le rationnel (...) on découvre un monde imaginaire sur le déclin, un sorte de songe en voie d'extinction.
A la série des frères inspirés (Taviani, Coen. Dardenne...), il faut désormais adjoindre les frères Quay, Stephen et Timothy, Américains vivant à Londres (...) Pure fantasmagorie, librement adaptée d’un roman du grand écrivain suisse Robert Walser, Institut Benjamenta hypnotise. C’est un univers cotonneux de somnolence où l’on murmure plus que l’on ne parle, où les mots inutiles sont proscrits. Qui sont ces pensionnaires ? Des « zéros », idiots ou extralucides, on ne sait. Parmi eux se détache Jakob, frêle et taciturne, qui livre ses impressions en voix off sur les mœurs bizarres du lieu, sur sa lente désaffection. Errant curieux, il explore cette grande maison de poupées aux contours incertains, aux escaliers dérobés, qui cache des objets étranges et des pièces interdites, dont l'une mène à une forêt.
Le temps, les personnages, paraissent engourdis. On plonge dans une léthargie morbide, mais aussi curieusement paisible. El si ce monde de la claustration, ce règne de l’infra-sensible, ouvrait sur une forme possible de salut harmonieux ? Difficile de le dire, tant le film tient à protéger sa part d’ésotérisnie, un peu gratuite par moments, contrebalancée vers la fin par des explications pour le coup trop psycliologisantes. Mais la facture de cette féerie, teintée parfois d’érotisme, témoigne d’une esthétique résolument originale. Tout ici est bricolé, détaillé, orné avec un soin infini ; de l’image crayeuse au son étouffé, du décor dédalée à la splendide partition musicale de Leszek Jankowski (mixte de valse, comptine, free jazz..Grâce aux frères Quay, on pourra désormais dire qu’on a traversé les limbes."
" Dans cet institut, les jeunes gens apprennent l’art d’être laquais, heureux de surcroît de ne devenir que des zéros régulés par l’esprit d
" Dans cet institut, les jeunes gens apprennent l’art d’être laquais, heureux de surcroît de ne devenir que des zéros régulés par l’esprit de servitude. Ce lieu envoûtant, dont le directeur, ogre forcené, est secondé par une jeune sœur qui hésite entre la princesse et la sorcière, va être bouleversé par l'arrivée de Jakob, vite absorbé par les mystères de ce monde parallèle. Un film construit comme un vertige, visuellement prodigieux, mystique et érotique à la fois, qui interprète avec une grande intelligence ce roman de Robert Walser que Kafka aimait tant. Seul, sans doute, l’univers si singulier et inventif des frères Quay (à voir aussi en avant-programme, les courts-métrages d’animation de ces jumeaux de la côte Est des Etats-Unis) permettait"
François-Guillaume Lorrain"Qu'est-ce ? Une adaptation, paraît-il, et des plus effrontées : l'Institut Benjamenta de Robert Walser, rien que ça. Et par qui donc ? Le
"Qu'est-ce ? Une adaptation, paraît-il, et des plus effrontées :
l'Institut Benjamenta de Robert Walser, rien que ça. Et par qui donc ? Les frères Stephen et Timothy Quay, deux parfaits inconnus, même ici, en France, terre cinéphile parfois bien ingrate et aux reconnaissances parfois bien tardives. Et d'où cela provient-i l? A la fois d'Amérique, où ces jumeaux-cinéastes sont nés, et d'Europe, où ils vivent, sont produits et dont ils sont imbibés. Et ça ressemble à quo i? Alors là, joker!
Car on pourra décrire la chose avec toutes les ressources impressionnistes que l'on voudra, on ne sortira pas de cette quadrature du cercle: Institut Benjamenta ne ressemble à rien de connu. C'est d'abord filmé comme on peint, avec une caméra qui se transmute ouvertement en pinceau quand ça lui chante, jusque dans la calligraphie de certains sous-titres par exemple, lorsque le texte (on devrait dire: le son) est allemand, ce qui n'est pas toujours le cas puisqu'on y entend aussi de l'anglais, du français et de l'italien. L'image est en noir et blanc poudreux, capiteux, et procède par voyages effilochés, nappes d'éther subites, blocs doux de folie grave. Parmi les fantômes qui remuent au bord du cadre émerge bientôt la figure de Jakob von Gunten, héros zarbi entre tous, et sa cruciale devise: «Je ne permettrai jamais à quelqu'un de me sauver" et je ne sauverai, moi-même, jamais personne.» Nous voilà prévenus.
Nous sommes donc dans la pension pour jeunes hommes tenue par Lisa et Johannes Benjamenta, couple dominateur de Thénardier germano-alpestres. On y forme des majordomes, de façon que ces serviteurs soient aussi proches que possible du zéro humain absolu. Pour ce faire, on y inculque une leçon unique, «toujours répétée, encore et encore», et on laisse les pensionnaires errer dans l'infini de couloirs labyrinthiques, seuls avec leur idiotie et leur misère.
Sur ce, et après avoir oscillé avec le film de la nausée à l'extase, on pourrait assez facilement avancer qu'Institut Benjamenta ne ressortit pas au cinéma, ou aux deux-trois idées banales que l'on s'en fait paresseusement: il appartient en fait à ces films-hypothèses qui n'ont cessé de venir en ronger les critères. Du haut de son petit tabouret baroque et branlant, le cinéma bricolé des frères Quay est en effet fondé à nous poser les plus vieilles, et les meilleures questions de cinéma. Celles qui concernent les forêts vierges de sa puissance expérimentale. Celles qui touchent à son dogme réaliste. Celles qui éjectent, aussi, le spectateur de sa place convenue.
Si l'on devait absolument chercher un cinéaste ayant exploré des territoires esthétiques voisins des Quay, on trouverait probablement le Hollandais planant Eric De Kuyper, dont on croit reconnaître parfois les motifs bohèmes et neurasthéniques en façade, et qui meublait, lui aussi, ses divagations d'une boulimie artiste outrecuidante. On trouve ainsi dans Institut Benjamenta non seulement du cinéma expérimental, mais aussi de la danse (magnifique ballet des serveurs), du théâtre, de la photo et de l'animation, bien sûr, puisque c'est le premier don des fumants jumeaux. Et aussi quelques belles idées, telles ces ultimes images embuées qui rappellent davantage la fin réelle de l'écrivain (retrouvé mort dans la neige) que les dernières pages de son livre.
Entre morphine et morphing, les frères Quay pratiquent en fait un cinéma en chambre, alchimisé dans la splendide liberté autarcique de leur gémellité, puisque, c'est bien connu, les jumeaux emmerdent le monde: ils n'en ont pas besoin. Alors, trouver le bon chemin et ouvrir la bonne porte par laquelle entrer dans leur film n'est pas toujours chose évidente, mais, pour peu que l'on s'abandonne à leurs jeux abstraits, Institut Benjamenta peut nous porter vers des paradis imaginaires luxuriants. Car même la façade rococo est en papier mâché, il faut la fracasser: elle cache un ésotérisme burlesque, bien moins sérieux qu'il n'en prend l'air.
Oui, l'irréalisme des Quay est absolu, irrécupérable, pandémique. Mais il est ironique et humain, comme cet imbécile et merveilleux Jakob aux yeux bandés, se demandant s'il ne vivrait pas, en vérité, «un conte de fées»."
" (...) une douce fantasmagorie, un cauchemar éthéré d'une grande perfection plastique, où les clairs-obscurs en noir et blanc recèlent des
" (...) une douce fantasmagorie, un cauchemar éthéré d'une grande perfection plastique, où les clairs-obscurs en noir et blanc recèlent des mystères insondables, où les humains ont un comportement aussi absurde que chez Kafka et Beckett (...)"
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