Cinélatino à Toulouse — Che Sandoval et le Chili, sens dessus-dessous
Il a 27 ans. Son film de fin d'études, Te creís la más linda, a fait le tour des festivals. Avec Soy mucho mejor q1
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Dans un village de Vendée, le jeune maire socialiste rêve d'édifier un vaste complexe culturel. Mais il faut abattre un arbre centenaire, et le ton monte...
À Saint-Juire, petit village du sud de la Vendée, le jeune maire socialiste ambitionne de faire construire dans le pré communal un complexe culturel et sportif de grande envergure. Apprécié des locaux, l'enfant du pays réussit à trouver les crédits nécessaires grâce à ses relations au Ministère de la Culture. Mais bientôt les opposants se font connaître et le ton monte. Il faudrait abattre un arbre centenaire, le béton polluerait le paysage... Heureusement, les enfants sont là. Une fable politique, drôle et même musicale, qui détonne dans la filmographie de l'auteur de "Ma nuit chez Maud" et "Le Genou de Claire".
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L’arbre, le maire et la médiathèque est moins un théâtre d’idées qu’un théâ
L’arbre, le maire et la médiathèque est moins un théâtre d’idées qu’un théâtre de la parole vaine. Il y a du Barthes chez Rohmer, dans sa manière d’épingler nos «mythologies» contemporaines, il y a aussi du Flaubert dans son goût pervers pour les lieux communs qu’énoncent impavidement ses personnages. «On se croirait au Café du commerce», remarque d’ailleurs l’un d’entre eux au moment où l’on va soi-même le penser. Et si les fragments du discours amoureux laissent ici la place aux fragments du discours politique, il s’agit toujours de pointer la faillite du langage (a fortiori du double langage qu’est le discours électoral), l’écart irréductible entre la parole et son peu de prise sur la réalité. [...]
De Rohmer on connaît l’obstination à faire vertu de la nécessité en transformant l’économie de moyens en économie narrative, le talent à intégrer des incidents de tournage à des films au demeurant très écrits sous les dehors de l’improvisation. Mais il y a quelque chose de presque oulipien dans la façon dont le cinéaste retourne ici la contingence à son avantage pour se donner des contraintes finalement stimulantes. La disponibilité des acteurs a ainsi imposé un tournage étalé sur près d’une année, et la règle (une seule fois rompue) des scènes à deux personnages où chacun essaie de convaincre l’autre du bien-fondé de son point de vue. De même, chaque séquence semble pasticher un «genre»: sotie gidienne, satire politique, comédie de salon, scène de la vie parisienne, pastorale, fantaisie musicale, reportage télé (avec interviews des habitants du village improvisées pour de vrai, celles-là, et avec maestria, par Clémentine Amouroux).
Malgré cette totale liberté de ton et d’allure, Rohmer, c’est vrai, n’a jamais paru plus près, depuis Pauline à la plage, de l’autoparodie. La présence de Fabrice Luchini et surtout d’Arielle Dombasle, en romancière de salon ultraparisienne, n’est pas étrangère à cette impression. Mais avec Dombasle, actrice-limite et géniale(chez Rohmer en tout cas) dans sa manière de faire corps avec la sottise de ses personnages (sans distance flatteuse du type: regardez comme je suis plus intelligente que mon rôle), nous tenons la quintessence du comique rohmérien, cette corde raide où l’on ne sait plus si le ridicule est intentionnel ou involontaire. [...]
Petit film enchanteur, dont la facture volontairement amateur dissimule à peine une rare malice, une subtilité presque introuvable dans le cinéma d’aujourd’hui.
" C'est un film-surprise (...) Bien entendu, le cinéma politique selon Rohmer est un peu spécial (...) bien qu'i
" C'est un film-surprise (...) Bien entendu, le cinéma politique selon Rohmer est un peu spécial (...) bien qu'il ne s'agisse plus d'un projet sentimental mais politico-culturel, il continue d'étudier le rôle du hasard dans sa réussite ou son échec. Le titre exact est, d'ailleurs : L'Arbre, le maire et la médiathèque ou les sept hasards. Où la situation se complique, c'est qu'il n'est pas sûr que ces sept hasards déterminent vraiment le dénouement. Mais certains personnages le croient, qui s'en désolent ou s'en réjouissent. Quant à nous, nous pouvons, à la sortie, en discuter à perdre haleine, si nous avons l'esprit aussi vif et la langue aussi bien pendue qu'un héros rohmérien. Si nous avons... : proposition subordonnée circonstancielle de condition. C'est précisément ce type de proposition qu'explique à ses élèves, en prologue du film, l'ineffable, l'inénarrable, l'inimitable Fabrice Luchini, promu instituteur du village.
Après cette leçon de grammaire, apparaît dans un carton le titre du premier chapitre. Il y en aura sept, du genre : « Si Julien, après sa défaite, ne s'était pas brusquement épris de la romancière Bérénice Beaurivage... », « Si Blandine Lenoir, rédactrice au mensuel Après, demain, n'avait pas, par inadvertance, en voulant enregistrer l'émission de France Culture, débranché son répondeur... », « Si Véga, la fille du maire, n'avait pas malencontreusement envoyé son ballon sur le chemin où passait par hasard Zoé, la fille de l'instituteur... »
Le projet de Julien (...) n'a pas l'heur de plaire à l'instituteur écolo, amoureux d'un saule centenaire. Ni même à Bérénice (...), qui hait les parkings. Julien a bien le soutien d'une journaliste (...), mais... Ou plutôt, il l'aurait eu, si... Si, toujours si.
Une fois de plus, chez Rohmer, c'est la forme qui nous comble. C'est la forme qui remet les pendules à l'heure et sert de pierre de touche : qu'est-ce qui est important ? Qu'est-ce qui est vraiment vrai ? L'image est si belle, les cadrages sont si parfaits et les couleurs si fraîches qu'il en sourd comme une sérénité. Nous voilà dans les conditions idéales pour jauger le nécessaire et le superflu, les apparences et la réalité.
La beauté est nécessaire. Les apparences peuvent être trompeuses. On peut rire à gorge déployée de Bérénice, caricature de Marie-Chantal, s'extasiant sur les salades, les vaches et les moutons (...) mais, derrière le ridicule, la vérité point. C'est vrai que les réflexions de Bérénice sont souvent étrangement pertinentes. Elle a même le génie de mettre le doigt sur la faille. Le malheureux architecte, auteur du projet, va s'en apercevoir très vite. Dans la bouche du héros rohmérien, la parole agit comme un scalpel entre les doigts d'un chirurgien. Mais la vérité est-elle unique ?..."
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