Óscar Ruiz Navia : " Je montre Cali aux spectateurs du futur"
VIDEO | 2015, 7' | Fiction aux airs de documentaire, Los Hongos promène une caméra légère dans les faubourgs color1
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Ras est ouvrier dans le bâtiment le jour et graffeur la nuit. Mais il se fait renvoyer après avoir volé des pots de peinture et va errer dans la ville.
Dans la journée, Ras est ouvrier dans le bâtiment. Tous les soirs après le travail, il tague des graffitis sur les murs du quartier dans l’est de Cali (Colombie). Ras n’a pas dormi depuis longtemps et commence à rêvasser en plein jour. Quand il vole plusieurs pots de peinture pour finir une immense fresque murale, il est renvoyé. Sans le sou, il arpente la ville à la recherche de Calvin, son ami graffeur qui fait des études d’art et veille avec amour sur sa grand-mère.
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" (...) Écrire au présent, c’est donc évidemment prendre en compte ce qui agite le monde, mais c’est surtout – aujourd’hui plus que jamais –
" (...) Écrire au présent, c’est donc évidemment prendre en compte ce qui agite le monde, mais c’est surtout – aujourd’hui plus que jamais – observer comment un événement particulier opère un reflux à la surface du globe. Ruiz Navia articule ainsi enjeux globaux et locaux (le Printemps arabe renvoie par exemple à un contexte électoral à Cali), sans jamais s’en servir pour asséner un discours, mais encore une fois à travers une logique d’imprégnation qui se propage à l’intérieur des personnages. Ces tissus de correspondance – entre les personnages, les lieux, les influences de chacun – ne cherchent pas à faire émerger du sens (comme le ferait un film choral), mais tout simplement à peindre, tel les graffeurs, cette jungle urbaine, et la circulation qui s’opère en son sein, tout en mettant à distance les représentations conventionnelles de la violence en Amérique du Sud.
Le récit – au sens de progression dramatique – se trouve alors régulièrement suspendu, presque congédié, par un savant montage qui invite le spectateur à absorber une matière qui s’assimile par moment à un rêve éveillé. C’est encore une fois en s’imprégnant du présent, en se tenant sur le seuil entre veille et sommeil, que chacun pourra aller au bout de sa propre expérience du film. En basculant dans la somnolence, le dormeur – tel Calvin et sa grand-mère dans une très belle scène où ils partagent le même lit – n’aura plus qu’à se laisser guider par la matière sonore qui l’entoure, très travaillée chez Ruiz Navia, et qui en fait un cousin éloigné d’Apichatpong Weerasethakul. Ce sont dans ces points de suspension dans le montage que Los Hongos trouve ses plus belles échappées, et nous emmène jusqu’à un point culminant, avec cet arbre fantastique qui vient clore le film. C’est un arbre de rêve pour les deux adolescents, c’est celui qu’ils ont peint sur un mur, tout droit sorti de leur imagination et qui vient se matérialiser dans le réel. Rêve et réel deviennent alors une manifestation concrète où l’on ne sait plus lequel émane de l’autre. "
" Les quatre cents coups de Ras, jeune graffeur, avec son copain Calvin, dans la ville de Cali (Colombie). Autour de ce jeune bohème limite
" Les quatre cents coups de Ras, jeune graffeur, avec son copain Calvin, dans la ville de Cali (Colombie). Autour de ce jeune bohème limite délinquant se déploie un tableau bigarré de la vie urbaine, diurne et nocturne, dans un pays en plein bouillonnement social, économique et politique. Un panorama complet qui dépasse l’aspect pop version latino, pour aborder de nombreux aspects de la vie locale, y compris les élections ou la télévision. On peut trouver, à la limite, que le champ envisagé est trop vaste pour un seul film, mais, en même temps, cette vue en coupe de la société colombienne convainc justement grâce à son ébouriffante variété – traduite sur un mode imagé par la grande fresque que Ras et ses amis sont en train de peindre. "
Vincent Ostria" (...) Les deux ados Ras et Calvin apportent donc leur personnalité décisive à la coloration douce du film, ils forment un duo en balade la
" (...) Les deux ados Ras et Calvin apportent donc leur personnalité décisive à la coloration douce du film, ils forment un duo en balade laid-back, l’un sur son skate, l’autre juché sur un vélo, pas un sou en poche, mais toujours habile à voler des pots de peinture sur les chantiers afin de tapisser les murs de la ville de grandes fresques street art. Cali est en effervescence électorale, un nouveau maire, plus jeune, pourrait prendre la ville. On voit deux mondes coexister, la sous-culture urbaine des concerts alter remplis de fracas hip-hop et la forte influence de l’Eglise, omniprésente au côté des gens de pouvoir, cherchant à influer sur les votes par des discours émollients.
Il y a une manière de montrer les différentes générations, non pas en lutte mais confrontées aux mêmes difficultés face à un cruel manque de liberté et de moyens, qui n’empêche pas pour autant de décrire comment les uns et les autres ne s’accordent pas sur les solutions à leurs problèmes.
Ras et Calvin sont tous deux fascinés par une vidéo des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre dans les rues du Caire pendant le printemps arabe. Ils veulent en faire une peinture sur un mur. La police les frappe, eux aussi, bien qu’il s’agisse là d’un acte politique de faible intensité. La question de la liberté revient sans cesse mais Navia imagine moins la rébellion qu’il ne cherche une forme d’harmonie. Si bien que le film est entièrement mystérieux, quoiqu’investi d’un souci d’informer ou de dire la vérité - car la tension entre la protestation et la passivité ne peut s’y résoudre qu’en une longue et hypnotique rêverie sur le devenir. "
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