Jennifer Baichwal : " C’est vous qui regardez, pas nous qui vous obligeons à voir"
Partant des magnifiques fresques photographiques d'Edward Burtynsky, la réalisatrice met en question les conséquen1
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Voyage en Chine avec le photographe canadien Edward Burtynsky, qui observe les effets de la pollution et de l'industrialisation sur les paysages naturels.
La cinéaste Jennifer Baichwal accompagnée du célèbre photographe canadien Edward Burtynsky, pointent du doigt la transformation radicale des paysages et des sites chinois que remodèlent les rigueurs de l’industrialisation et les aspirations à la modernité.
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" Comment l'industrie métamorphose-t-elle la nature ? Le photographe américain Edward Burtynsky a cherché la réponse au pays de la démesure
" Comment l'industrie métamorphose-t-elle la nature ? Le photographe américain Edward Burtynsky a cherché la réponse au pays de la démesure : la Chine. Cinéaste canadienne, Jennifer Baichwal l'a suivi dans ce périple au coeur de sites colossaux : du pharaonique barrage des Trois-Gorges aux énormes chantiers de cités en devenir. Comme le photographe, habile à puiser dans cette réalité de titan la matière de tableaux surréalistes (voir ces ouvriers chinois aux uniformes jaune poussin, alignés les uns derrière les autres comme des rangées d'objets), la réalisatrice sait parfaitement nous faire voir dans ces paysages méconnaissables l'uniformisation qui est la clef de voûte de l'industrie moderne.
Impeccablement cadré, le gigantisme industriel se déploie ainsi dans sa vraie dimension. Face à cette inquiétante beauté, on pense à la géométrie cauchemardesque de Notre pain quotidien, autre documentaire qui, pour parler de la mécanisation du secteur agroalimentaire, pariait également sur la perfection plastique. Mais alors que le film de Nikolaus Geyrhalter était quasi muet, Paysages manufacturés se veut plus didactique. Et loin de se contenter d'illustrer le travail d'un photographe, la cinéaste creuse son propre sillon en filmant, par exemple, les gestes d'automates d'ouvriers à la chaîne. Au-delà des ravages du productivisme sur l'environnement, elle dénonce ainsi l'aliénation d'une autre nature, humaine celle-là."
" On a un peu du mal à croire que ce documentaire et l’œuvre du photographe dont il traite aient une vocation écologique. En fait, il y a de
" On a un peu du mal à croire que ce documentaire et l’œuvre du photographe dont il traite aient une vocation écologique. En fait, il y a deux films enchevêtrés : le premier sur Burtynsky, qui arpente des régions industrielles de Chine (mais aussi d’Inde et des Etats-Unis) – où il prend des photos monumentales avec des assistants –, ou qui présente son travail lors de conférences et expositions. Le second film adopte plus ou moins son point de vue, mais sans sa médiation. Et hormis quelques moments bénis – l’incroyable scène où le photographe dirige, tel Cecil B. DeMille, une masse d’ouvriers en uniforme –, la présence de Burtynsky n’apporte pas grand-chose. Ses photos elles-mêmes envahissent le cadre entier, et les paysages filmés par la caméra sont plus éloquents. Voir le plan d’ouverture, vertigineux travelling latéral longeant d’innombrables rangs de travailleurs assemblant des objets ménagers. Il y en a bien d’autres, dans des mines, carrières, chantiers de démolition, décharges de pneus, où tout est à l’aune du gigantisme chinois. L’effet produit n’est pas tant écologique qu’esthétique ; une poésie des décombres et des déchets qui n’est pas si éloignée dans son principe de celle d’un peintre plutôt décadent du XVIIIe siècle, Hubert Robert, auteur d’imposants tableaux de ruines. De même, lorsque Burtynsky photographie des miséreux travaillant dans un environnement toxique, on devine que son credo politiquement correct est un alibi et que c’est la beauté de ces visions dévastées qui le fait vibrer. Tout comme l’Autrichien Geyrhalter quand il filme superbement Tchernobyl (Pripyat) ou bien les industries alimentaires (Notre pain quotidien). Il faudrait oser avouer le plaisir qu’on peut prendre au spectacle des désastres infligés par l’homme à la planète. Souvenons-nous de l’envoûtant ballet de champignons atomiques de Docteur Folamour."
Vincent Ostria" Un premier plan sidérant : huit minutes durant lesquelles la caméra glisse sur les allées d’une usine en pleine activité. Pas de commentai
" Un premier plan sidérant : huit minutes durant lesquelles la caméra glisse sur les allées d’une usine en pleine activité. Pas de commentaire, pas de musique. Juste l’instant industriel où l’homme n’est plus qu’un point de détail perdu dans le paysage. Le film fait écho aux photographies du Canadien Edward Burtynsky que la cinéaste a suivi en Chine. D’une galerie d’art à la région des Trois-Gorges où s’est construit le plus grand barrage du monde (prélude à un désastre annoncé), c’est à la fois un voyage insolite, une enquête passionnante et une réflexion sur le pouvoir ambigu des images. Pas un tract donc, mais une oeuvre où la sensibilité artistique, le social et la politique sont indissociables, redéfinissant ainsi notre place : moins celle d’un spectateur que celle d’un être concerné par l’humanité. "
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