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Un petit village du Yorkshire en 1947. L'Angleterre a gagné la guerre mais les tickets de rationnement restent en vigueur et le précieux bacon se fait rare...
Dans un village du Yorkshire, en 1947, les tickets de rationnement restent en vigueur malgré la fin de la guerre et le précieux bacon se fait rare. Lorsqu'un banquet s'organise pour fêter le prochain mariage de la princesse Élisabeth, on découvre que le porc engraissé clandestinement a disparu ! Deux ans après "Drôle de missionnaire", le trio Maggie Smith, Denholm Elliott et Michael Palin (l'un des célèbres Monty Python) se reforme pour une comédie sociale typiquement british. En sélection officielle-Un certain regard au Festival de Cannes 1985.
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Présenté au dernier Festival de Cannes dans la section « Un certain regard » après sa sortie à Londres en février 85, A private function (P
Présenté au dernier Festival de Cannes dans la section « Un certain regard » après sa sortie à Londres en février 85, A private function (Porc royal) est le premier long métrage de Malcolm Mowbray qui a fait ses classes à la télévision britannique (pour laquelle il a réalisé plusieurs téléfilms), après être passé par la « National Film School », un cursus qui tend à devenir classique chez les cinéastes britanniques contemporains et qui, par ailleurs, s’avère bénéfique : on peut attribuer en grande partie le renouveau (relatif) du cinéma anglais à cette école, créée en 1971, et à la télévision (surtout Channel 4) dont le rôle est devenu déterminant depuis quelques années.
L’action du film se situe dans une petite ville du Yorkshire, en 1947, une année difficile pour les Britanniques : ils manquent de tout et les files d’attente devant les magasins d’alimentation, les boucheries, rendent le climat ambiant plutôt morose. Pour se procurer du bacon, cette institution de la cuisine anglaise, il faut en passer par le marché noir, si bien, qu’excédés, certains sujets de sa Majesté décident de se livrer à l’élevage clandestin du porc, traqués par les inspecteurs du ravitaillement pouvant fondre sur les fraudeurs à toute heure du jour et de la nuit.
A partir de cette toile de fond, Alan Bennett a bâti un scénario à rebondissements comiques : une truie clandestine, Betty, élevée en cachette par quelques notables de la ville, est knidnappée par un couple souffrant davantage de ne pas être invité aux réceptions chics que de carences en protéine animale : lui, est pédicure, elle, professeur de piano (c’est Maggie Smith, plutôt bien, très bien même dans le rôle). Tout finira par s’arranger sauf pour la pauvre Betty que l’affection des deux compères - on s’y attache à ces bêtes - ne réussira pas à arracher à son destin.
Les gags, pas toujours d’un grand bonheur, baignent dans les eaux grasses du scatologique : Betty, atteinte de dyarrhée chronique, envahit la bande son de la musique de ses pets, répand ses excréments liquéfiés dans l’appartement du pédicure, et à maintes reprises, les protagonistes rappellent au spectateur, à l’aide de grosses mimiques, que ça pue.
Si j’ai ri comme tout un chacun à ces gags, l’intérêt principal du film me paraît plutôt résider dans le parti pris de Mowbray de filmer cette farce comme s’il s’agissait d’une histoire d’espionnage ou de clandestinité « sérieuse ». Un seul exemple, la filature de l’inspecteur : elle est traitée sur un registre dramatique avec les plans « classiques» du genre, propres à entretenir un suspense et un climat d’anxiété, très souvent, il respecte les lois du genre et les utilise comme une espèce de contrepoint par rapport au comique de l’histoire.
J’ai été très sensible également à ce mélange d’ennuis et de désespoir qui aboutit en fin de compte, et malgré le comique de la situation, à plonger le film dans une profonde tristesse et contribue à rendre une atmosphère de grisaille généralisée.
J’aurais souhaité en revanche que Mowbray se montre moins frileux dans sa mise en scène ; il pouvait très bien maintenir le parti pris que j’ai cru voir dans son film, tout en faisant preuve d’un peu plus d’audace et de hardiesse. En quoi Porc royal est typique du « nouveau » cinéma anglais, si l’on en juge par les films de ces dernières années : les scénarios sont le plus souvent inspirés et passionnants, la mise en scène, en revanche, paraît un peu timorée.
Cela dit, n’oublions pas qu’il s’agit d’un premier film, qu’il est rempli de qualités et donc laisse bien augurer de la carrière de Mowbray. On attend le suivant.
Genre humain éternel et incorrigible ! Pour être absolument certain de le faire se tordre de rire, il faut lui raconter l’histoire de la se
Genre humain éternel et incorrigible ! Pour être absolument certain de le faire se tordre de rire, il faut lui raconter l’histoire de la seule vraie Sainte-Trinité qui vaille : le pipi, le caca et le boudin, étant entendu que cette dernière métaphore culinaire cache (à peine) les affaires intimes, les choses du sexe : le cul en somme.
Malcom Mowbray l’a bien compris qui a provoqué le premier fou-rire d’un festival de Cannes qui en manquait singulièrement : sa Fonction privée (A Private function) a laissé une salle littéralement pantelante, où des ombres véloces se pressaient vers les toilettes (c’était moins une), où d’autres partaient à la renverse, pleurant de rire, se cachant les yeux, ne voulant plus voir ça, s’effondrant par terre ou tapant du poing sur des voisins qui n’avaient même plus la force de crier encore.
Il faut dire que le scénario donne dans la grande dégueulasserie : il y est essentiellement question de Betty, une bonne grosse truie frappée par une chiasse torrentielle que se disputent les habitants de Dales, charmante bourgade du Yorkshire, au lendemain de la seconde guerre mondiale. En 1947, fait historique, la Grande-Bretagne voit proliférer le marché noir. Aussi, le porc, même très cochon, ça n’a pas de prix : il est interdit d’en consommer une seule oreille qui ne soit pas dûment numérotée par les services d’inspection des marchandises. Bravant les lois, un groupe de notables véreux qui organise un banquet en l’honneur du mariage princier célébré à Londres décide d’en engraisser clandestinement un.
C’est précisément ce goret-là que Gilbert Chilvers, pédicure confus et mal assuré, va dérober sous la pression de sa femme : elle voit dans l’appropriation de l’animal le moyen définitif de devenir membre à part entière de la bourgeoisie locale en organisant elle aussi un repas pour ses pairs. Mais, premièrement, pour cause de rhubarbe, la truie souffre d’incontinence fécale ; deuxièmement, Chilvers s’éprend d’elle ; troisièmement, sa belle-mère demeurée fout -elle aussi- sa merde en s’inquiétant des odeurs ; quatrièmement, sa femme l’insulte parce qu’il ne parvient pas à tuer Betty, et finalement, tout se conclut dans le non sens absolu (hélas? Betty sera mangée).
Ce délire scato, Malcom Mowbray l’a voulu distingué et si l’on s’esclaffe, c’est avec classe et raffinement. Son humour est britishissime : des trognes definitly anglaises (c’est-à-dire pincées et perfides mais toujours dignes), des dialogues furieux mais récités comme s’il s’agissait d’un thé à Buckingham, des gags d’une crudité à couper le souffle mais filmés avec désinvolture, et surtout, des acteurs de génie qui commettent les pires vulgarités avec un air de ne jamais y toucher. Et merde !
La renaissance du cinéma anglais se confirme et s'articule autour d'un thème unique qui a fonction de commandement. Que tout film soit l'occ
La renaissance du cinéma anglais se confirme et s'articule autour d'un thème unique qui a fonction de commandement. Que tout film soit l'occasion de brocarder la société hypocrite. Porc Royal, au-delà du pittoresque, est parfaitement inscrit dans cet acte de foi. 1947. Une petite ville du Yorkshire et des notables qui ne rêvent que de banquets mondains dans une Angleterre où régnent le rationnement et le marché noir. On y élève en cachette un porc. Il sera le plat majestueux couronnant des agapes particulières : celles qui célébreront le mariage d'Elisabeth et de Philipe.
Mais il y a l'envers de la médaille. Pour le couple que forment un fade pédicure et une professeur de piano, le cochon sera l'instrument de la vengeance et du chantage. Evincés (pour non représentativité) de la party par les notables ils vont kidnapper l'animal et ainsi contribuer à l'engloutissement du potentat fragile.
Le film de Malcolm Mowbray vaut surtout par la galerie de personnages qu'il présente. Comme sortis d'un bain d'acide, ils s'offrent tels les caricatures mortifiées d'une société surannée. Une bourgeoise pincée, faux-cul et jalouse, une grand-mère parano, un gros bourgeois, un flic vicieux et une indic nymphomane sont les purs joyaux de cette galerie.
Dans le théâtre de marionnettes de Malcolm Mowbray, il n'y a aucune chance de rédemption. La bêtise est toujours gagnante quand bien même serait-elle amidonnée. Il n'y a que des vaincus dans une société glorieusement stupide. Ici la métaphore a le profil d'un superbe cochon. Ou l'art et la manière d'appeler les choses par leur nom.
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