VIDÉO [13', 1968] Un soir d'avril 1968, la projection du film À bientôt j'espère dans l'usine de textile Rhodia, consacré à la grève qui y a éclaté en mars de l'année précédente, est suivie d'un débat pour le moins animé... et prophétique. "Romantiques" pour certains, Chris Marker et Mario Marret, les deux réalisateurs, sont questionnés par l'assistance sur leur place, leur rôle et cette distance insoluble entre artistes et ouvriers. Face à ce constat, partagés par tous, la nécessité de permettre à ceux qui luttent de faire leurs propres films s'impose. Déjà amorcée par la réalisation de quelques films ouvriers, l'idée avait fait son chemin et avait déjà abouti à la création des Groupes Medvedkine de Besançon et de Sochaux, deux collectifs constitués de techniciens de cinéma et de travailleurs. Intitulée La Charnière, la bande sonore présentée ici est un montage de quelques unes des interventions entendues ce soir-là.
Entretien
Chris Marker : "Le film que vous souhaitez, mes enfants, c'est vous qui le ferez."