Jos Stelling, né à Utrecht en 1945, est un cinéaste autodidacte.
Après avoir tourné deux documentaires et septs films de près de deux heures en huit et seize millimètres, il met huit ans à réaliser son premier film, Marieken van Nieumeghen, adaptation d’un miracle de la littérature hollandaise médiévale. Jos Stelling réunit un groupe d’amis les week-ends pour tourner ce qu’il appelle un documentaire du Moyen-Age. Il rassemble les invalides et les personnes âgées, leur retire leurs prothèses et leurs fausses dents, les habille de haillons et organise une beuverie dans une grange délabrée, boueuse, au milieu de porcs égarés. Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme qui a vécu avec le diable pendant sept ans et qui est secourue par la Vierge Marie.
Marieken van Nieumeghen a été montré en sélection officielle à Cannes en 1975, exploit inégalé pour un film hollandais. Son film suivant, Elckerlyc ("Tous les hommes"), s'inspire aussi d'une pièce médiévale du même nom. Tourné sur plus de trois semaines dans un château du XIIIe siècle près de Gand, c’est un film plus modeste dans sa conception et sa réalisation.
Son projet suivant, Rembrandt Fecit 1669, remporte des prix à Asolo et Cork, mais il reconnaît alors qu'il doit apprendre à diriger ses acteurs et avec De Pretenders, il surprend la critique comme son public. Ce long-métrage se penche sur le week-end de l’été 1962, au moment du suicide de Marilyn Monroe. Dans le snack d’un quartier populaire en Hollande, un groupe de jeunes est occupé à faire des plans pour le futur que peu d’entre eux réaliseront. "J’ai choisi cet événement car il marque pour moi la fin des ''attitudes'' des années 50 et le vrai début de l’esprit des années 60."
Il réalise son film suivant, L'Illusionniste, adaptation libre du thème de Caïn et Abel, en collaboration avec Freek de Jonge, un artiste de café-théâtre très populaire aux Pays-Bas. Le film reçoit en 1984 Le Veau d'Or, pour la meilleure fiction hollandaise.
C’est dans un poste de surveillance isolé que se passe L’Aiguilleur. La vie paisible d’un aiguilleur dévoué se trouve dérangée alors qu’une femme descend d’un train par erreur. Cette comédie poétique sur le désir refoulé et une passion déferlante est à nouveau un succès international, récompensée par le prix du Jury des Journées du Cinéma Hollandais, le prix du public à Sao Paulo et Fantasporo.
Il tourne ensuite Le Hollandais volant sélectionné en compétition pour le Festival de Venise en 1995 et un court-métrage pour le programme ‘Contes Erotiques’ de la chaîne de télévision allemande WDR. En dehors d'être l'un des réalisateurs hollandais les plus originaux, Jos Stelling y a fait énormément pour la vie culturelle à travers l'enthousiasme qu'il a mis à créer et organiser 'Les Journées du Cinéma Hollandais'. Ce Festival a lieu tous les ans sous son patronage à Utrecht, en septembre. Il est également le propriétaire d’un cinéma ‘Art et Essai’ de deux salles, sous ses bureaux, au coeur de la ville.