Alors qu'il poursuit ses études secondaires à Sfax puis celles supérieures à Tunis, il devient un membre assidu du ciné-club Louis Lumière. En 1966, lors d’un stage à l’Idhec pour la télévision tunisienne, il rencontre le mouvement étudiant. Il milite avec la jeunesse en Mai 68 à Paris, et c'est alors qu'il adhère au mouvement « Perspectives ».
En 1968, l’Idhec est fermé; il part à Bruxelles pour étudier à l’INSAS, école libre du cinéma. En 1972 il y obtient son diplôme de fin d'études avec un court métrage, "Duel". La même année, il entame son activité professionnelle comme stagiaire sur Rendez-vous à Bray d'André Delvaux. Dès son retour en Tunisie 1972-73, il fréquente la Télévision Tunisienne (RTT). Mais son engagement politique est sévèrement puni. Il est jugé et condamné par la Cour de sûreté de l’État de Tunis, où il sera emprisonné de 1973 à 1979 pour avoir adhéré au Groupe d’études et d’action socialiste tunisien.
En 1983 il rencontre le producteur et distributeur tunisien, Ahmed Attia fondateur de Cinétéléfilms, avec qui il va nouer une longue et riche collaboration de travail. « L’homme de cendres », son film fondateur est révélé à Cannes en 1986. Le succès est international.
De 1985 à 1996, le cinéaste s'implique en tant qu'auteur dans toutes les productions de Cinétéléfilms, reconnu dans le monde entier pour son talent. En 1990, il obtient le Prix présidentiel du Cinéma en Tunisie pour Les Sabots en or.
A la fois scénariste pour Moufida Tlati (Les Silences des palais, 1992, La saison des hommes, 1997) ou pour Férid Boughédir (Halfaouine, 1989) films qui ont rencontré un grand succès international, Nouri Bouzid est aussi poète. Il est l'auteur de plusieurs recueils (Les Pêcheurs) dont certains ont été mis en musique et chantés par Anouar Brahem.
A partir de de 1994, Nouri Bouzid s'engage dans la création d'une école de cinéma à Tunis, l’EDAC où il enseigne. Il signe son retour au cinéma en 2001 avec Poupées d'argile et depuis réalise de nombreux films dont Making of qui provoque une polémique.
En 2013 sort en France Millefeuille, qui met en scène deux amies (l'une voilée, l'autre pas) au coeur de la "révolution tunisienne".
Ci-dessous : Nouri Bouzid nous parle de quelques films clés de sa cinéphilie, disponibles en vod sur Universciné.