Né à Athènes, Panos H. Koutras se lance dans des études de cinéma à la London International Film School, où il réalise son premier court-métrage The Belch Of Lydia Von Burer, puis s’autorise une échappée parisienne en fréquentant les bancs de la Sorbonne. Entre 1985 et 1995, il multiplie les aller-retours entre les deux capitales et se revendique l'influence de Robert Bresson, John Waters, Vincente Minnelli ou encore Andy Warhol.
En 1995, il fonde à Athènes sa propre société de production 100% Synthetic Films et se lance dans l’écriture de son premier long métrage : quatre ans plus tard, L’attaque de la moussaka géante fait figure d’Objet Filmique Non Identifié, culte pour ceux qui apprécient sa filiation avec le cinéma d’Ed Wood. Au-delà d’une intrigue surréaliste, le réalisateur laisse déjà poindre ses thèmes de prédilection : satire d’une société grecque conservatrice et surmédiatisée ; valorisation des marginaux, à commencer par les homosexuels et les transsexuels, ce qui confère au film une dimension très queer et lui vaut d’être sélectionné dans un grand nombre de festivals de films gays et lesbiens, à Londres et San Francisco.
En 2004, Panos H. Koutras opère un changement radical de genre avec Alithini Zoi (inédit en France), mélodrame où un jeune homme fortuné affronte un passé familial trouble. Entre un incendie qui ravage l’Acropole et la critique de l’hypocrisie des nantis, le cinéaste continue de creuser un sillon qui lui est cher. Sélectionné au Festival International du Film de Toronto, Alithini Zoi est salué par le Prix de l’Association Grecque de la critique au 45e Festival International du Film de Thessalonique. Pour autant, en choisissant d’inscrire l’intrigue de Strella dans l’univers transsexuel, Panos H. Koutras se heurte à la frilosité des producteurs grecs. Entièrement autoproduit, son troisième film a pourtant été sélectionné au Festival du Film de Berlin.