Il s’intéresse notamment au conflit irlandais et tournera d’ailleurs, en 2002, Bloody Sunday. Ce film magnifique, relatant les événements sanglants survenus le dimanche 30 janvier 1972 à Derry, en Irlande du Nord, lui vaudra l’Ours d’Or à Berlin.
Il avait démarré sa carrière de cinéaste avec Resurrected en 1989, était repassé à la télévision où il avait tourné des fictions, avant de revenir au grand écran neuf ans plus tard avec Envole-moi.
Le choc Bloody Sunday fait de Greengrass un homme très courtisé par Hollywood il signe le deuxième et le troisième volet de la saga Jason Bourne avec Matt Damon : La Mort dans la peau (2004) et la Vengeance dans la peau (2007).
En 2006, Paul Greengrass réalise Vol 93, sur l’acte de courage des passagers de l’avion qui, le 11 septembre 2001, détourné par les terroristes, aurait dû s’écraser sur Washington.
Après avoir exploré à la fois la veine documentaire et l'efficacité spectaculaire hollywoodienne, le cinéaste est devenu un maître du renouvellement de ces genres en leur insufflant les qualités de l'un et de l'autre. En 2010, Greenzone, sur l'implication de la CIA dans la guerre en Irak, de nouveau avec Matt Damon, impose ses qualités d'auteur. C'est un grand film d'action, saisissant comme un documentaire à vif, dont les implications politiques renouent avec le cinéma américain engagé des années 70.