En 1991, sort son premier film A Idade maior avec Maria de Medeiros.
Elle lui offre un autre beau rôle dans son second long-métrage Tres Irmãos (Deux frères, ma sœur, 1994), qui lui vaudra le prix de la meilleure actrice au festival de Venise.
Après un court-métrage pour la télévision Amor Não me Engana (1996), elle tourne Os mutantes qui confirme son univers sombre. Enfances douloureuses et familles disloquées sont ses thèmes de prédilection. Présenté à Cannes dans la sélection « Un certain regard », Os mutantes lui ouvre une reconnaissance internationale et rencontre au Portugal un immense succès critique et public.
Son quatrième film Agua e sal (l’Eau et le sel, 2001), histoire d’une famille qui se déchire en bord de mer, est un écho troublant à un drame personnel : le conflit qui l’oppose à son ex-mari, le cinéaste indépendant américain Jon Jost, qui l’accuse d’avoir enlevé leur fille Clara, laquelle joue d’ailleurs dans le film.
En 2003, elle réalise un documentaire A favor de claridade (Pour la clarté) sur l’artiste plasticien Pedro Cabrita Reïs, pour représenter le Portugal à la 50ème Biennale de Venise, et en 2004 Cold Water, court-métrage faisant partie d’un projet coordonné par Zentropa, « Visions of Europe ».
Dans Transe (2006), elle révèle un talent sensoriel qui enrichit la rigueur de sa mise en scène pour suivre la descente aux enfers d’une jeune émigrante russe piégée par la prostitution. Le film est présenté à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs.
Camille Taboulay