Cinélatino 2014 - Sebastián Sepúlveda : qu'est-ce que la dignité d'un être quand une société décide de l'exclure ?
Pour son premier long-métrage de fiction, Les Sœurs Quispe, le jeune réalisateur chilien s'est inspiré d'un fait...
Buenos Aires 1977. La junte a pris le pouvoir depuis un an. Un jeune homme est emmené de force dans un centre de détention clandestin et connait l'Enfer.
Buenos Aires, 1977. Claudio, jeune gardien de but, est enlevé, séquestré et interrogé à la "Maison Seré", centre clandestin de détention. Il n'a aucun nom à livrer, est apolitique, mais est pourtant torturé. Comment résister ? Une évasion se prépare en compagnie d'autres détenus... Un huis clos politique et noir d'après l’histoire vraie de Guillermo Fernandez et de Claudio Tamburrini, filmé par l'un des meilleurs jeunes cinéastes argentins.
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" C'est une maison isolée "dont le site architectural rappelle l'Europe du XIXe siècle". Une villa un
" C'est une maison isolée "dont le site architectural rappelle l'Europe du XIXe siècle". Une villa un peu biscornue, parfaite pour un film d'horreur. Mais voilà, la villa Seré a existé, et la description citée ci-dessus est tirée d'une des pages du site argentin www.nuncamas.org, consacré à la mémoire des victimes de la dictature qui ensanglanta le pays de 1976 à 1983.
La villa Seré était un centre de détention clandestin, où l'armée de l'air torturait les suspects qu'elle avait enlevés. Contrairement à d'autres centres de détention comme l'école de mécanique de la marine, la villa ne servit que peu de temps puisqu'elle fut fermée et détruite en 1978, quelques semaines après l'évasion de quatre détenus. L'un d'eux, Claudio Tamburrini était joueur professionnel de football, gardien de but de l'équipe d'Almagro. Dénoncé sous la torture par un militant qui le savait apolitique et voulait gagner du temps pour ses camarades, Tamburrini n'avait rien à avouer, mais son seul statut de victime des tortionnaires en faisait un témoin gênant.
Le 24 mars 1978, à l'initiative d'un codétenu, Guillermo Fernandez, menacé d'une exécution imminente, Tamburrini réussit donc à fuir la villa Séré, nu, en pleine nuit. Réfugié en Suède, il y écrivit le récit de sa détention et de son évasion.
Israel Adrian Caetano est l'un des jeunes (38 ans) pères fondateurs du nouveau cinéma argentin. Il est passé de la chronique sociale (Bolivia) au film noir (Un ours rouge). Cette attirance pour le cinéma de genre lui a fait adopter un parti pris radical quand il a voulu adapter le livre de Tamburrini. Le décor reconstitué de la villa Seré et l'isolement sensoriel des détenus (qui ne purent jamais voir leurs bourreaux, si bien qu'à ce jour on ignore encore l'identité de ces derniers) lui ont paru correspondre aux figures du film de terreur contemporain.
Les avantages immédiats de cette méthode sont évidents : le spectateur est aspiré dans un univers terrifiant à la suite de ces jeunes gens précipités dans la même tragédie, qu'ils soient militants ou apolitiques. La violence qui leur est faite est traduite sur l'écran (sans être représentée dans ses détails sanglants), et l'engagement physique des acteurs parachève ce processus d'identification (...) la rançon de cette efficacité spectaculaire (...) suscite des réactions réflexes plutôt qu'une réelle empathie, sans parler d'une réflexion évacuée.
C'est la première fois qu'un réalisateur de la génération de Caetano filme directement l'horreur de la guerre sale d'il y a trente ans, et Buenos Aires 1977, tout en affirmant la nécessité de l'entreprise, en démontre aussi les périls. "
" ... Sur l’écran, le juge lui donne trois jours pour parler, faute de quoi il sera exécuté. « E
" ... Sur l’écran, le juge lui donne trois jours pour parler, faute de quoi il sera exécuté. « En réalité, il m’avait donné dix jours. » Reste que l’ultimatum servira de déclencheur : Guillermo Fernandez décidera de s’évader de la Maison Seré, sinistre centre de torture clandestin sous la dernière dictature argentine (1976-1983).
Dans Buenos Aires 1977 , il interprète le rôle du juge qu’il a eu en face de lui à l’époque. « Une satisfaction énorme, une revanche. La tension était particulière à ce moment-là sur le plateau. Ça a été un clin d’œil à la vie » , raconte l’ancien rescapé, voix grave, souriant et les yeux parfois humides.
Buenos Aires 1977 (...)raconte l’évasion de quatre jeunes, séquestrés et torturés durant six mois. Des faits réels relatés par l’un des survivants, Claudio Tamburrini, dans « Paso libre, la fuga de la Mansion Seré » , le livre qui a inspiré le film.
En compétition au 59e Festival de Cannes, Buenos Aires 1977 est un thriller psychologique, huis clos entre bourreaux et victimes dans une ancienne demeure bourgeoise de la province de Buenos Aires. Deux étages, un jardin, des fenêtres aux volets fermés en permanence.
Toujours filmée de biais, à moitié cachée, la « Mansion Seré » est monstrueuse et inquiétante. « C’est comme ça qu’on la voyait, sous le bandeau qui nous cachait la vue. Le traitement de l’image et des couleurs relève presque de la peinture. » Le film suggère plus qu’il ne montre. La musique, haletante, reproduit un souffle accéléré. La lumière va et vient dans un univers fantasmagorique. La caméra donne à voir ce que les prisonniers entraperçoivent, la bande-son restitue ce qu’ils entendaient.
« A Seré, il y avait un escalier en bois qui menait au premier étage. Celui de la maison louée pour le film faisait le même bruit. J’ai vécu là-bas en ’voyant’ grâce à mes oreilles » , raconte Guillermo Fernandez, qui a également servi de conseiller pendant tout le tournage.
Guillermo a 19 ans quand il est arrêté. Il est inscrit en droit et milite chez les Montoneros, le mouvement armé issu du péronisme. Il distribue des tracts et imprime un journal. Il fêtera ses 20 ans dans la Maison Seré.
Ce que veulent les tortionnaires : des noms, des dates, des lieux, car des attentats seraient en préparation. Pas de politique dans le dernier opus de Caetano, mais « une histoire de survivants, échappés de l’enfer » , explique le réalisateur. Pour Guillermo, « une tranche de vie » .
Claudio Tamburrini expliquait en quoi Buenos Aires 1977 était novateur au quotidien Pagina 12, lors de la sortie du film en Argentine il (...) :
« Jusqu’ici, les films sur la dictature dénonçaient. Ce cinéma racontait les conflits entre deux groupes, ceux qui portaient un uniforme et ceux qui avaient les mains liées et qu’on torturait. Il y a eu de très bons films. Mais il fallait montrer et raconter d’autres combats, nécessaires à la mémoire collective : les combats propres à chaque camp. Ce dernier aspect est très bien décrit dans le film de Caetano. »
Dans Buenos Aires 1977 , jalousie, aigreur, lâcheté n’épargnent ni les gardes ni les prisonniers..."
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