Gianfranco Rosi : "Il me faut des mois pour sortir ma caméra"
VIDEO | 2014, 7' | Lion d'Or au Festival de Venise 2013, film d'ouverture du 36è Festival Cinéma du Réel, Sacro GR1
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Confessions d'un tueur de cartel narco-trafiquant mexicain, expert en torture et kidnapping. Par le réalisateur de "Sacro Gra" et "Fuocoammare".
Rencontre avec un tueur du cartel des narco-trafiquants mexicains. Expert en torture et en kidnapping, bourreau de centaines de personnes, il eut d'abord une vie professionnelle dans les forces de police locales. Au moment où la caméra s’apprête à recueillir son témoignage, c’est un fugitif recherché par ses anciens patrons, prêts à payer 250 000 dollars à qui le ramènera mort ou vif. La tête masquée, il livre les confessions détaillées de vingt ans de sa vie... Un documentaire incroyable, aussi controversé que multi primé : Prix Fripesci à la Mostra de Venise 2010, Prix Doc/it du meilleur documentaire italien de l'année, Prix du meilleur film aux Festivals DocLisboa 2010 et DocAviv 2011.
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" El Sicario, Room 164 (2010), a pas mal fait parler de lui à travers son parcours en festival. Il s’agit du témoignage d’un haut gradé du t
" El Sicario, Room 164 (2010), a pas mal fait parler de lui à travers son parcours en festival. Il s’agit du témoignage d’un haut gradé du trafic de drogue à Ciudad Juárez, au Mexique. Pendant vingt ans, il a servi le cartel, pratiquant assassinats ciblés, enlèvements, tortures jusqu’à saturation. Constamment sur ses gardes, gavé d’alcool et de cocaïne, il décide de devenir clean. Commence alors pour lui une descente aux enfers. Ses collègues se moquent de lui, il est rétrogradé, le boss ne lui confie plus que des tâches humiliantes de ramassages de petites dettes dans des bourgades lointaines… Le type décide alors de prendre la fuite avec femme et enfants, déclenchant aussitôt un contrat contre lui et sa famille.
A l’image, il parle, le visage caché sous un voile noir, un cahier posé sur les genoux, dessinant des croquis ou écrivant des phrases au fil de son récit émaillé de scènes horrifiques. Il est notamment question du traitement réservé à des traîtres qui sont plongés vivants dans de l’eau bouillante, les parties brûlées étant découpées à vif par des médecins avant retour dans le bouillon. Le narcotrafiquant repenti, tombé en religion (la vida loca devient la mala vida, la belle vie contre la mauvaise), implique dans ses propos un Etat mexicain intégralement corrompu et une police gangrenée par les cartels : sur 200 diplômés dans une promotion, 50 sont des élèves financés, choyés dès le lycée par la mafia.
«Cet homme, je l’aime bien d’une certaine manière, et c’est ce que je déteste le plus dans ce film», déclarait le cinéaste dans un entretien à un webzine. Le trouble suscité un peu partout par El Sicario, Room 164 tient à ce mouvement de répulsion-adhésion que provoque le caractère volubile puis franchement exalté de la crapule en fuite. On découvre chez lui le terrifiant désir de soumission à une autorité, d’abord aux ordres du «patron», puis du seigneur J.-C."
" Au témoignage saisissant de ce criminel longtemps condamné au silence répond la force d'un dispositif dont la modestie n'a d'égale que l'e
" Au témoignage saisissant de ce criminel longtemps condamné au silence répond la force d'un dispositif dont la modestie n'a d'égale que l'efficience dramatique. Un carnet qu'il tient ouvert et sur les pages duquel il accompagne ses propos de notes, de schémas et de dessins explicatifs. L'expression de sa main courant sur le papier remplit ainsi une fonction visuelle que son regard dissimulé ne peut assurer. Et l'on s'étonne du caractère cinématographique de ce documentaire sans visage, éprouvant mais d'une belle évidence."
A l'origine de ce documentaire, primé à la Mostra de Venise : un long article du journaliste Charles Bowden, paru en mai 2009 dans Harper's Magazine. Le témoignage d'un sicario, tueur à la solde d'un narcotrafiquant mexicain, que le documentariste Gianfranco Rosi a convaincu de se confier anonymement devant sa caméra. « Je vais te raconter vingt ans de ma vie au service du cartel », lui glisse le criminel au début du tournage.
Le visage caché derrière un voile noir et la voix subtilement déformée, il a choisi de se confier dans une banale chambre d'hôtel où il a torturé et assassiné des dizaines de personnes, selon des procédés qu'il expose avec une précision d'orfèvre. Car c'est en spécialiste qu'il nous raconte son métier, nous explique comment les « narcos » l'ont recruté à la sortie de l'école de police, comment fonctionne l'organisation, qu'il a servie avec un zèle constant, comment on assassine sa victime sans la soumettre à un stress inutile ou, au contraire, par quels moyens on exacerbe sa souffrance, sans la laisser fuir dans la mort ; comment les actes criminels se sont succédé dans sa vie, facilités par une consommation effrénée de drogue ; comment s'est effacée en lui toute forme d'empathie, voire toute sensibilité. Comment il a finalement fui cette machine de mort et s'est trouvé un tout autre royaume et d'autres lois, une autre autorité, une autre clandestinité, dont un sicario risque de l'arracher d'ici peu pour gagner les 250 000 dollars promis en échange de sa vie.
Au témoignage saisissant de ce criminel longtemps condamné au silence répond la force d'un dispositif dont la modestie n'a d'égale que l'efficience dramatique. Un carnet qu'il tient ouvert et sur les pages duquel il accompagne ses propos de notes, de schémas et de dessins explicatifs. L'expression de sa main courant sur le papier remplit ainsi une fonction visuelle que son regard dissimulé ne peut assurer. Et l'on s'étonne du caractère cinématographique de ce documentaire sans visage, éprouvant mais d'une belle évidence."
" ... le témoignage stupéfiant d'un ex-sicario, ou tueur à gages. Vingt ans d'expérience, que le repenti raconte en dessinant : comment les
" ... le témoignage stupéfiant d'un ex-sicario, ou tueur à gages. Vingt ans d'expérience, que le repenti raconte en dessinant : comment les trafiquants embauchent directement à l'académie de police, comment les unités officielles transportent des tonnes de cocaïne, se chargent des enlèvements, inventent des tortures inimaginables (retirer trois couches de peau pour faire parler... (...) remarquable et incroyable."
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