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Ana s'apprête à se marier. Mais son père se suicide face à son départ. A travers un miroir, son spectre ne cesse alors de hanter la jeune femme...
Sur l'île de Madère, Ana vit avec son père dans un manoir et découvre l'amour. Mais son père se pend le jour de ses noces devant le grand miroir du salon. Ana fuit alors le domicile familial, mais le spectre du défunt ne cesse de la hanter au fil de ses nouvelles aventures de jeune femme émancipée... Un drame fantastique et érotique signé par le maître prolifique de la série B, Jesus — alias Jess — Franco et l'un de ses meilleurs films où son amour du jazz (et du sexe) installe un climat à la fois hédonique et transgressif.
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Le montage original espagnol était resté jusqu’à présent inédit en France. (...) Une aubaine puisq
Le montage original espagnol était resté jusqu’à présent inédit en France. (...) Une aubaine puisqu'il s’agit probablement de l’une des plus belles œuvres de son auteur. Une poésie surgissant d’UNE VIERGE CHEZ LES MORTS-VIVANTS, nimbé d’instants où le fantastique fait doucement irruption, à la manière de LA COMTESSE NOIRE – dont l’ile de Madère était déjà le lieu où se déroulaient ces digressions de la réalité.
On se situe ici plus dans un drame psychologique mâtiné de fantastique aux confins de la psychanalyse. Un complexe d’Electre en voie mortifère, sorte de rêverie d’une promeneuse solitaire à des années lumières des délires sexuels du MIROIR OSBCENE version française. Une œuvre existentialiste ? (...) le spectateur réalise qu’il tient devant ses yeux une véritable pépite filmique.
En fait, AL OTRO LADO DEL ESPEJO possède une écriture cinématographique d’une finesse étonnante et d’une direction d’acteurs au diapason ; Si l’on omet l’ignoble Wal Davis et un Howard Vernon manquant de naturel, on constate d’abord qu’Alice Arno est avant tout une actrice remarquable. Au même titre que Françoise Brion, et que sans effeuillage, elle possède une présence vibrante à l’écran. Jesus Franco semble débarrassé de ses tics parfois énervants : ses zooms et cadrages hasardeux, entre autres. Ici, c'est avant tout les qualités techniques qui sautent aux yeux.
L’escapade de l’héroïne, oscillant entre des milieux jazz et bourgeois, renforce quelque peu sa schizophrénie plutôt que d’échapper à l’image d’une famille qu’elle souhaite oublier. Débarrassé des oripeaux érotico-mercantile de la version française, le film gagne en épaisseur et en sérieux. En filigrane, une théâtralisation du macabre.
La symbolique religieuse (critique ? mythologie contemporaine ?) diffuse des éléments fascinatoires, en opposition directe avec le père incarné par un Howard Vernon paternaliste et prompt au catholicisme. La dernière image renforce ce statut aliénant d’une femme en proie à une figure masculine trop présente. Cette scrutation du monde des apparences se rapproche inexorablement de VENUS IN FURS, UNE VIERGE CHEZ LES MORTS-VIVANTS voire même VAMPYROS LESBOS et son mannequin venant à la vie.
L’éditeur Artus régale les amateurs de Jess Franco d’une nouvelle salve de trois films rares et réussis r&
L’éditeur Artus régale les amateurs de Jess Franco d’une nouvelle salve de trois films rares et réussis réalisés par le fantasque réalisateur espagnol : Les Inassouvies (1970) d’après « La Philosophie dans le boudoir » de Sade (...), Die sieben Männer der Sumuru (1969) serial pop tourné au Brésil et adapté de Sax Rohmer (l’auteur des « Fu Manchu », dans la même veine feuilletonesque) et surtout une perle précieuse dans la filmographie pléthorique de Franco, Le Miroir obscène (...)
On sait que Franco, tributaire des contraintes du cinéma d’exploitation européen, dut souvent transiger avec les exigences des producteurs et distributeurs pour lesquels il livra de nombreuses séries B et Z réalisées en France, en Espagne, au Portugal, en Suisse ou en Allemagne. Ces films exploités dans différentes versions selon les pays et les périodes furent souvent l’objet de remontages, victimes de la censure mais surtout de l’opportunisme des marchands de films prêts à rajouter ou enlever du sexe selon les territoires et les attentes du public.
Ainsi les nombreux films de Franco produits par Robert de Nesle au début des années 70 connaissent plusieurs versions et retitrages débiles, avec hélas des caviardages d’inserts soft ou hard, tournés ou pas par Franco lui-même. Artus nous permet enfin de découvrir dans de bonnes conditions la version espagnole « originale », c’est-à-dire conforme aux intentions de Franco d’un film sorti en France par de Nesle sous le titre Le Miroir obscène (et aussi sous le titre alternatif Le Miroir cochon – sans commentaire – avec des scènes hard additionnelles fort heureusement expurgées par Artus) : Al otro lado del espejo, « de l’autre côté du miroir » tourné en Espagne en 1973.
C’est un film auquel Franco tenait beaucoup et on le comprend. Ce scénario initié dans les années 60 avec la collaboration de Jean-Claude Carrière compte parmi les meilleurs du cinéaste, et raconte une histoire dont le point de départ n’est pas sans lien de parenté avec Viridiana et Tristana de Luis Buñuel.
Un veuf austère de la bourgeoisie catholique espagnole se suicide le jour des noces de sa fille adorée, Ana, désespéré à l’idée de la perdre. La jeune femme s’enfuit du domaine familial, abandonne son fiancé et mène une existence dissolue dans le monde de la musique, incapable de vivre une relation sentimentale normale. Elle est assaillie de visions durant lesquelles elle assassine avec un couteau les hommes qui la courtisent, hantée par le fantôme de son père pendu dans son bureau, et qui lui apparaît dans le reflet d’un miroir. Elle découvre horrifiée que les meurtres de ses prétendants sont bien réels, et sombre dans la folie, essayant à son tour de se donner la mort. Des flashbacks suggèrent au spectateur que Ana fut abusée sexuellement dans son enfance par son père incestueux.
Dans ce film beaucoup plus sobre et sérieux que d’habitude, Franco se rapproche effectivement de la virulence d’un Buñuel, ne sacrifiant pas pour autant à son goût du jazz – un longue séquence de jam session constitue l’un des morceaux de bravoure – de l’érotisme (la très jolie Emma Cohen ne nous cache rien de son corps, marques de coups de soleil incluses.) et des digressions humoristiques. Le père monstrueux est interprété par Howard Vernon, ami fidèle de Jess Franco. Le cinéaste instaure une atmosphère lourde et obsédante digne des meilleurs récits fantastiques, et démontre une nouvelle fois ses talents de filmeur et de conteur (...)
Il faut donc le conseiller aux contempteurs de Jess Franco qui prétendent que le cinéaste a connu une longue dégringolade après ses premiers films fantastiques en noir et blanc, car Al otro lado del espejo est une œuvre ambitieuse qui montre de quoi l’auteur de Vampyros Lesbos, trop souvent accusé de complaisance et de bâclage était réellement capable quand il pouvait tourner un film dans de bonnes conditions, avec des partenaires respectueux de son travail et de ses intentions.
Lorsque Jess Franco envisage de tourner Al otro lado del espejo (1973), il vient de réaliser un nombre assez conséquent de fi
Lorsque Jess Franco envisage de tourner Al otro lado del espejo (1973), il vient de réaliser un nombre assez conséquent de films d’exploitation de bas étage dont il sait pertinemment qu’ils ne marqueront guère l’histoire du cinéma. Conscient de son réel potentiel, largement sous-exploité jusque-là, Jesus Franco écrit donc un scénario entièrement basé sur les relations incestueuses entre un père et sa fille par-delà la tombe (...)
Lorsque l’on visionne la version espagnole originale, on se dit que Franco tenait là très certainement son chef d’œuvre personnel. Effectivement, le réalisateur met de côté sa tendance à filmer des nymphettes pour un oui ou pour un non et propose une intrigue solidement charpentée autour d’un personnage féminin qui ne parvient pas à se défaire de l’emprise paternelle, notamment depuis le suicide de ce dernier.
Bercé d’une ambiance vaporeuse, à mi-chemin entre rêve et cauchemar, Al otro lado del espejo atteint parfois des sommets d’émotion, largement amplifiés par l’utilisation d’une superbe musique d’Adolfo Waitzman. Certes, le réalisateur s’attarde parfois un peu trop longuement sur les déambulations de son héroïne (on pense quand même beaucoup aux meilleurs films de Jean Rollin durant la projection), mais il tire le meilleur de ses acteurs et des faibles moyens à sa disposition.
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