Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Trois chaudes après-midis d'été, retrouvailles et solitude. Les principaux personnages de «La Mouette» de Tchékhov, se retrouvent dans l'Allemagne d'aujourd'hui
Konstantin, jeune écrivain, partage avec son oncle une maison au bord d'un lac. C'est l'été et il fait chaud. Il retrouve alors sa mère, qui après une longue absence retourne à la maison, et Agnes, son amour de jeunesse. Un après-midi baigné de lumière suffit pour constater la solitude de chacun et son incapacité à établir des liens. Par rapport au cours d’une vie, cela n’a duré que quelques heures. Il fait moins chaud et le vent se fait sentir. Les principaux personnages de « La Mouette » de Tchékhov, se retrouvent ici, durant trois belles et terribles après-midi d’été.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Ce drame tchékhovien très sensuel fait se croiser pendant deux jours d’été les membres d’une famille éclatée et leurs proches. Les dialog
" Ce drame tchékhovien très sensuel fait se croiser pendant deux jours d’été les membres d’une famille éclatée et leurs proches. Les dialogues, d’une rare beauté, créent de véritables moments de grâce, des percées d’une pureté sidérante au milieu des ruines familiales. A découvrir absolument ! "
Amélie Dubois" ... rares sont aujourd’hui les films aussi lumineux que ceux de Schanelec (...) Ainsi, Marseille et Nachmittag peuvent bien être pris pou
" ... rares sont aujourd’hui les films aussi lumineux que ceux de Schanelec (...) Ainsi, Marseille et Nachmittag peuvent bien être pris pour ce qu’ils sont : des traités pratiques sur la façon dont la lumière tombe sur les choses ou les traverse. Sur la façon dont elle frappe les êtres, les éblouit et, ce faisant, les opacifie aux yeux des autres. Cela n’a rien d’arbitraire. Nous sommes au cœur du projet esthétique de Schanelec : dresser une barrière de clarté laiteuse entre ses personnages, un voile diffus où s’engluent leurs volonté et emportements. Un grand bain d’air dont l’épaisseur les freine et finit par les fixer. Un aquarium contre les parois duquel ils buttent. La faible profondeur de champ, souvent en vigueur, alliée aux partis pris de surexposition, achèvent de plonger l’environnent dans un même flottement vague (...)
Nachmittag, adapté de La Mouette de Tchékhov, s’ouvre sur ce qu’on devine être les répétitions d’une pièce de théâtre. Ce premier plan s’inscrit dans les quelques instants qui précèdent le début du jeu : allées et venues des quelques personnes présentes, scène nue, gradins vides. Une actrice quitte la salle et rejoint la scène. Elle se prépare, elle va jouer… on passe à autre chose : le film commence.
On tient peut-être dans ce plan introductif, dont l’agencement lacunaire va s’éclaircir par la suite, la raison du style de Schanelec : tout s’agence comme si chaque plan était pris du fond du décor. Les bords du cadre concentrent une bonne part de sa cruauté : ils piègent ou expulsent, ils tranchent, ils suppriment, mais jamais ne se font accueil ou refuge. Ils sont comme ces coulisses visibles sur certains plateaux, au-delà desquelles les personnages n’existent plus sans pour autant cesser d’apparaître.
Irène est actrice. Un après-midi d’été, elle se rend chez son frère Alex, en mauvaise forme, où vit son jeune fils Konstantin, auteur de théâtre veillant sur son oncle. La grande demeure entourée de verdure et bordée d’un lac accueille également les filles des voisins : Agnès, 19 ans, ancienne petite amie de Konstantin et sa petite sœur Mimmi qui partage son temps entre baignades et parties de cartes.
Cette petite troupe n’a plus grand-chose d’une communauté : l’habitude de se retrouver – qu’on devine – a cédé le pas à la fatigue, l’ennui et le désintérêt. Irène profite de ces retrouvailles pour présenter son nouvel amant à ses proches. Des échanges se configurent entre les différents protagonistes, au cours desquels chacun prend acte de sa solitude et de sa propre indisponibilité aux autres. Bien qu’il perce parfois ces nappes d’attente, de repos – d’agonie ? – et d’amer farniente, le passé émerge sourdement comme la survivance d’un rituel qui n’a plus lieu d’être, dans la mesure où il s’est vidé de tout désir de la part de ceux qui l’accomplissent encore. D’où ce sentiment que ces dernières retrouvailles sont celles de trop, la fois où chacun comprend qu’il ne pourra plus délivrer envers les autres, jusque dans ses propres mots d’amour, que des paroles de haine.
Chez Tchékhov, ce sentiment qu’un rituel était peut-être accompli pour la dernière fois s’accompagnait, pour la communauté en cause, de la douloureuse conscience de son inutilité. Fidèle en ce point à l’auteur, Schanelec situe son action au moment exact où le rituel, vidé de son sens, est devenu simulacre.
Plus personne n’y croit mais tout le monde s’y accroche lâchement, sans énergie. D’ailleurs, la seule qui semble y croire encore un peu, ou surestimer son importance – Irène, qui garde un soupçon d’amour dans le cœur – s’en prendra plein la gueule. Croyant à raison surprendre une tentative de suicide, elle se coupe en retirant des mains de son fils – sorte d’ange blond éthéré, distant au monde - la lame qu’il pointait contre lui-même. Elle se fait traiter de charogne par son frère, avant qu’il n’avoue se désintéresser d’elle peu à peu.
Et il faut voir à table comment les hommes lui parlent ! Elle concentre à son endroit toute l’hostilité de sa famille (deux hommes sans femme, soudés contre elle, la mère). C’est pourtant à elle que revient le dernier regard – le dernier mot ? – du film, posé sur un lac qui lui répond par la belle constance de sa sérénité et de son mutisme.
Quand, au début du film, Konstantin demande à son oncle Alex : « À quoi crois-tu ? », celui-ci lui répond : « À des moments isolés et souvent inattendus. ». Une belle figure de ponctuation suspendue qui ressemble à s’y méprendre au cinéma d’Angela Schanelec."
" Après Marseille, Angela Schanelec continue à creuser son sillon très singulier et de plus en plus minimaliste. Nachmittag (Après-midi) cul
" Après Marseille, Angela Schanelec continue à creuser son sillon très singulier et de plus en plus minimaliste. Nachmittag (Après-midi) culmine dans un plan-séquence où Schanelec (comédienne dans le film) raconte le bonheur d’avoir fait des kilomètres avec son enfant dans un sac kangourou, l’amour et la joie qu’elle éprouvait à trimballer son gamin dans tous les parcs de la ville de Paris où elle avait été invitée pour parler de ses films et de sa conception du cinéma.
Cette séquence est un long plan fixe, une merveille de précision et de finesse, qui arrive presque à la fin du film. Et cela sera la marque de la dramaturgie Schanelequienne : il se passait dans le dernier quart d’heure de Marseille plus de choses que dans le reste du film. Et ces choses que d’autres montreraient pour satisfaire le goût du sensationnel, Schanelec les laisse hors champ.
De la même manière, Nachmittag raconte une après-midi, l’été, en villégiature en lisière de la ville. Il fait chaud, personne n’est particulièrement porté sur la conversation, mais beaucoup de choses se disent, souvent sans égard pour l’autre.
Un cinéma brut, direct, où rien n’est adouci par un bruit d’ambiance ou une musique et rien n’est jamais illustré. Les relations humaines sont tranchées au bistouri du plan et du cadre. Tout est mis en scène comme si c’était la dernière après-midi où il y aurait eu encore une sorte de vie reliée à l’espoir et à l’illusion de l’existence d’une famille."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE