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8 décembre 2012. Jarvis Cocker et de son groupe Pulp donnent le dernier concert de leur ultime tournée dans leur ville natale : Sheffield.
8 décembre 2012. Une pierre blanche dans l'histoire de l'outsider le plus chic du rock anglais. Jarvis Cocker et de son groupe Pulp donnent le dernier concert de leur ultime tournée dans leur ville natale : Sheffield. L'histoire d'une journée presque ordinaire dans cette ville moyenne du Nord de l'Angleterre où les poissonniers remplissent leur étal, où les vendeurs de journaux alignent les éditions de The Star titrant sur Pulp, où les fans de 7 à 77 ans se racontent passionnément leurs souvenirs avant l'ouverture des portes et où les membres du groupe sentent la pression monter.
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" Echobelly, Supergrass, Radiohead, Elastica, Belly, Mansun, Gene, Manic Street Preachers et évidemment Suede, Blur et Oasis. De 1992 à 1998
" Echobelly, Supergrass, Radiohead, Elastica, Belly, Mansun, Gene, Manic Street Preachers et évidemment Suede, Blur et Oasis. De 1992 à 1998, la Britpop raviva le patriotisme musical inscrit dans l’ADN des Britanniques, nation de classes, dominée a priori par une élite écrasante, mais, en fait, intrinsèquement populaire dans sa culture du quotidien qui soude la nation bien plus que l’improbable Royauté.
L’avènement de Pulp en 1995 avec le tube " Common People ", réflexion bien vue sur le système des classes et hymne aux "boozers" de la classe ouvrière, tube européen imparable, aurait pu être un nouvel ersatz de cette vague intarissable de jeunes surexcités à la conquête des charts de Radio 1. Sauf que Pulp galérait depuis la fin des années 70 et n’avait pas le même âge que celui des autres formations en vogue à l’époque.
Nonobstant le fossé des générations, le groupe commença à marquer cette époque mythique avec des tubes, "Common People", donc, "Disco 2000", "Do you remeber the first time", des chocs épiques à la classe glam d’un David Bowie (le décadent "This is hardcore"), des albums mythiques (His N’ Hers, Different Class, This is Hardcore...).
Leur séparation en 2001, puis la reformation inespérée au début des années 2010 pour une série de concerts attendus comme le Messie, ont fait couler beaucoup d’encre, notamment autour de la présence charismatique du dandy dégingandé, Jarvis Cocker, figure glorieuse de la scène pop-rock britannique qui ne pouvait pas rester une simple " common person ".
Le documentaire, né de la rencontre entre le cinéaste, Florian Habicht et Cocker, lors de la diffusion du précédent long du réal, évoque le retour sur scène, au bercail, du groupe. Un concert à Sheffield, patelin natal, cité industrielle sinistrée, abandonnée par la Dame de Fer, condamnée à une inéluctable misère et au repli sur soi, alors que le chômage et la misère frappaient le bas-peuple de plein fouet. Aussi, ce sont bien cette ville et ses citoyens qui sont les véritables protagonistes de ce document qui se fait le miroir d’un environnement au déterminisme de classe prégnant dans lequel le groupe baigne depuis sa création. Les générations et les âges, les gueules aussi, se côtoient jusque dans les arènes qui accueillent la formation (l’âge improbable de certains fans peut faire sourire, alors que les plus jeunes autochtones fredonnent des airs bien-connus adulés par le père).
Avec pudeur, la caméra grand écran, au cadrage toujours épatant, s’immisce dans un microcosme ouvrier, à la porte des supermarchés, devant les étals à poissons, dans ces maisons de retraite d’une ville vieillissante, Jarvis n’avait-il pas chanté "Help the Aged" ? Cet attachement aux pensioners, ces retraités qui, jadis, étaient comme nous, des jeunes qui fumaient, buvaient comme des trous ou sniffaient de la glu pour paraphraser l’un des vers de la chanson, est plus que jamais pertinent dans ce film sur la Vie, la mort et les supermarchés. Tout est dans le titre. Évitant le piège du cadeau nostalgique pour fans, consistant à alterner les interviews du groupe, celles des fans et les morceaux chantés sur scène, Pulp, le film, altruiste, écoute la vie des autres, leurs épisodes parfois misérables, mais réveillés par la lumière d’un groupe à la tonalité pop revigorante.
Pour toutes ces raisons, Pulp, A Film About Life, Death & Supermarkets... est un documentaire musical majeur, véritable témoignage, historique et ethnologique, d’un Royaume Uni à l’agonie, qui a dû se construire des héros, dans le foot et la musique, qui leur ressemblaient comme pour mieux affronter les réalités sociales décevantes des années 80. "
" Les mauvais documentaires musicaux font défiler célébrités et éminences grises pour chanter les louanges de leur sujet d'étude. Ou tentent
" Les mauvais documentaires musicaux font défiler célébrités et éminences grises pour chanter les louanges de leur sujet d'étude. Ou tentent de balayer une carrière de plusieurs décennies en quatre-vingt-dix minutes chronologiques, façon Wikipédia. Deux clichés pris à rebrousse-poil par ce film, qui parvient à saisir l'essence de Pulp, le groupe le plus chaleureux des années britpop, en se concentrant sur une seule journée : celle de leur ultime concert, en décembre 2012, dans leur ville natale de Sheffield. Et, surtout, en ne donnant la parole qu'aux fans : ceux que Jarvis Cocker, le délicieux dandy chanteur du groupe, nomme, dans son tube planétaire "Common People", les " gens simples ".
La force de Pulp, c'est en effet d'avoir su si bien parler à (et de) cette working class, du vendeur de journaux au poissonnier, d'une équipe de foot féminine à une chorale du troisième âge. Tous les membres du groupe en sont issus et en ont bavé avant de connaître un éphémère succès au mitan des années 1990. Une mamie groupie de la première heure a d'ailleurs cette réplique, frappée au coin du bon sens du Yorkshire : " J'ai toujours préféré Pulp à Oasis, car leurs textes sont meilleurs. "
De fait, leurs chansons sont joyeusement impudiques : il y est question de la première fois où on se retrouve en slip devant son amoureux ("Underwear") ou du jour béni où, enfermé dans un placard, on a épié sa soeur fricoter avec le voisin (Babies). Les paroles, traduites à l'écran, semblent s'incarner à travers les histoires, bien réelles, racontées par les fans. De la ravissante infirmière et mère célibataire d'Atlanta qui s'est saignée pour faire l'aller-retour en quarante-huit heures au jeune musicien androgyne qui dit préférer se faire agresser à Sheffield plutôt qu'à Londres, car, chez lui, il est sûr de connaître son agresseur... Des fans intelligents, sensibles, désillusionnés sur l'amour, et qui savent les bienfaits de la pop pour soigner les blessures sentimentales. "
" En général, les documentaires consacrés aux pop et rock-stars arrivent après la bagarre, comme pour entériner le concept connu sur les éto
" En général, les documentaires consacrés aux pop et rock-stars arrivent après la bagarre, comme pour entériner le concept connu sur les étoiles mortes visibles des siècles après leur disparition. Dans le cas de Pulp ce n’est pas entièrement vrai, mais on n’est pas loin de la célébration posthume.
Ce n’est qu’après avoir splitté en 2003 et s’être reformé brièvement en 2011-2012 que ce groupe phare de la britpop, sous l’impulsion de son leader, Jarvis Cocker, s’est lancé dans le tournage du film. Le prétexte étant le concert d’adieu du 8 décembre 2012 dans leur ville natale de Sheffield. Mais quoique le film soit émaillé de nombreux extraitsde ce concert et d’anciens clips, et quoique Jarvis Cocker y figure en bonne part,avec son nouveau look “lunettu et barbu”, style prof de philo seventies, le film rend essentiellement hommage aux fans du groupe. Ceci étant au diapason du tube de Pulp, "Common People", fil rouge du film, tant par son sujet que par ses paroles, formidable chronique du quotidien(et satire de la bourgeoisie) britannique.
Démonstration éclatante que Pulp est issu du peuple et en est le porte-parole et le chroniqueur. Après, on peut considérer que c’est également un film pour les fans, ou du moins pour les connaisseurs, car si de nombreux éléments du passé de Pulp affleurent ça et là, ce n’est pas une réelle biographie. Mais est-ce si important ?
L’essentiel étant cette belle obstinationà nous plonger dans la vie de cette ville moyenne, naguère grand pôle sidérurgique, et bien sûr important creuset musical. Un rare exemple de documentaire consacré à une pop-star (Cocker) qui n’est pasrivé sur le nombril de cette star (infiniment modeste), ni même sur sa musique, mais tente de les replacer dans leur contexte originel, humain avant toute chose. Empathique et enchanté… "
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