Gilles Marchand, "passionné par tout ce qui touche au sommeil et aux rêves"
A propos de ce polar noir, le réalisateur aime à citer une phrase de Theodor Reik, un psychanalyste ami de Freud,1
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Qui est le mystérieux docteur Philipp ? Isabelle le croise, la nuit, dans les couloirs de l'hôpital. Doit-elle le craindre ? Ou se laisser séduire ?
Isabelle, jeune élève-infirmière, fait un stage dans le service de chirurgie où travaille sa cousine Véronique. La nuit, dans les couloirs du grand hôpital, elle croise le docteur Philipp. Prise de vertige, elle s'évanouit devant lui. Dans les jours qui suivent, alors que ses malaises se répètent, Isabelle est de plus en plus intriguée par ce chirurgien qui semble hanter l'hôpital, de jour comme de nuit, et qui s'intéresse de près à ses troubles. Elle est persuadée qu'il cache quelque chose.
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" Bien supérieur aux cinq films français présentés en compétition officielle, à l’exce
" Bien supérieur aux cinq films français présentés en compétition officielle, à l’exception du beau film d’André Téchiné, Les Egarés, le seul à tenir son rang, on a surtout retenu du premier film de Gilles Marchand son lien de parenté avec Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll, dont il était le scénariste. Comparaison abusive et faussement écrasante quand il s’agit de reprocher au second de ne pas être comme le premier, alors que ce trait constitue sa qualité essentielle. Pourtant, c’est à un autre film dont Gilles Marchand a été le scénariste (Ressources humaines de Laurent Cantet) auquel on pense surtout.
Dans Qui a tué Bambi ? le décor de l'usine est remplacé par celui d'un hôpital, théâtre d’une relation trouble entre une jeune élève infirmière (Sophie Quinton, bel alliage de timidité angélique et de détermination) et un chirurgien (Laurent Lucas).
Très vite, le film bascule dans la terreur sociale, engendrée par l’écart de statut et de condition qui oppose les deux personnages. Jusqu’à quel point, au nom de la vérité à divulguer, l’infirmière peut-elle prendre le risque de s’affronter à son supérieur ? Comment à partir d’un emploi précaire (un stage avec embauche à la clé) créer une situation d’effroi manipulée par le médecin ? Un postulat réaliste, celui de la déstabilisation d’un sujet fragile hanté par la peur de mal faire son travail, se transforme en un conte fantastique moderne.
Au lieu de faire comme si elle n’avait rien vu, pour ne pas faire d’histoires ni avoir de problèmes dans son travail, l’héroïne de Gilles Marchand a le courage de voir la réalité en face et, seule parmi tous, en assume les conséquences. Dans cette fable du loup et de l’agneau, l’appartenance au genre, loin de distraire ou de desservir le propos, en décuple la portée."
" Bonne surprise: un premier film français rigoureusement écrit, qui s’amuse de choses horribles et n’a pas
" Bonne surprise: un premier film français rigoureusement écrit, qui s’amuse de choses horribles et n’a pas honte de montrer du style (...) Dans ce théâtre de la cruauté dont l’enjeu est mortel, le suspense est une question de dosage des forces : d’un côté, l’obstination de l’infirmière novice (Sophie Quinton, une vraie découverte) représente une réelle menace.
Face à elle, un méchant de cinéma idéal : incarné avec une séduction ténébreuse par Laurent Lucas, le docteur Philipp est un monstre glacé (...) Non content de posséder toutes les clés, il n’aime rien tant que forcer les serrures, symboliquement ou non. Isabelle est pour lui une proie idéale : il commence par l’humilier en l’appelant Bambi; il poursuit en la dominant au cours d’un jeu d’esprit (la scène est mémorable); il parvient même à entrer dans sa tête lors d’une opération chirurgicale qu’il pratique comme une forme alternative de viol.
L’utilisation d’une photo très précise exploite à merveille le potentiel inquiétant de runivers médical avec ses manifestations (uniformes, seringues, drogues, chirurgie) et les fantasmes qui y sont associés. Si le film présente des faiblesses, elles sont liées à la nature un peu frivole de ce genre d’exercice. Mais il procure un plaisir devenu rare..."
" ... tout en maintenant le suspense, le cinéaste étire le rythme de la narration, gomme les effets; évite les si
" ... tout en maintenant le suspense, le cinéaste étire le rythme de la narration, gomme les effets; évite les silences pesants sur-signifiants, et s’en tient finalement à une extrême rigueur (...) Sur les décors ensuite : l’élément central, quasi unique est l’hôpital, totalement déréalisé, sorte de cube isolé, posé sur une pelouse et flanqué d’un parking. A l’intérieur, une étrange impression de vide déshumanisé (on voit peu de soignants, encore moins de malades, aux antipodes du cliché naturaliste de la fourmilière),à laquelle s'ajoute la prédominance outrancière du blanc, d’un blanc immaculé, luminescent. Métaphore, possible de l’écran de cinéma, ou de l’espace mental dé projection des rêves et des fantasmes.
Ce qui nous ramène à nos questions initiales (Voit-on vraiment ce que l’on voit ?), et, finalement, à la liberté laissée au spectateur d'interpréter le film qui lui est proposé. Qui a tué Bambi ? appelle la participation de son spectateur, son association, presque sa coproduction. Ce qui, au fond, est une des caractéristiques de toute œuvre vivante, Mais le film de Gilles Marchand en fait une donnée essentielle à sa propre substance, notamment grâce à sa forme pure et abstraite, et à quelques clins d’œil amusés. Comme cette séquence, où les personnages inventent un jeu - «- Devinez quel a été mon rêve de la nuit dernière » - dont le protagoniste, qui semble en maîtriser le déroulement avec ses questions, en ignore en réalité les règles. Ou comme le choix même du titre du film, qui brouille a priori les pistes.
Voilà donc un objet cinématographique qui procure bien du plaisir, et qui permet à ce plaisir, sans cesse, de se transformer, de se renouveler. Qui atué Bambi ? est un film aussi ludique que généreux. Pas si courant pour s’en priver.
" Il y a, dans ce film, une initiation non seulement professionnelle, puisque la jeune femme est en formation, mais encore personnelle.
" Il y a, dans ce film, une initiation non seulement professionnelle, puisque la jeune femme est en formation, mais encore personnelle. La petite fille suit un parcours: la maison des femmes, puis l’hôpital-château dont on découvre les sous-sol inquiétants, enfin la forêt; et chaque étape est l’occasion d’apprendre quelque chose. Mais n’est-ce pas le propre du conte? Perrault n’hésitait pas à conclure ses récits par un avertissement en direction des jeunes filles (...) Gilles Marchandriî tente de répondre à ^ la grande question qui ouvre le film : comment annoncer la ^ mort d’un proche à des parents; comment nommer la mort, surtout lorsqu’on est innocent. Qui a tué l’adulte? Qui a tué l’enfant (le bambi) qui est en moi ?"
Yannick Lemarié" Frissons dans les couloirs blancs d'un hôpital si moderne qu'on croirait un blockhaus imaginaire. Est-ce d'ail
" Frissons dans les couloirs blancs d'un hôpital si moderne qu'on croirait un blockhaus imaginaire. Est-ce d'ailleurs un rêve ou un cauchemar éveillé ? Une jeune infirmière croit savoir que le beau docteur au regard intense, est la tache noire dans ce tableau. N'endormirait-il pas ses patientes pour en abuser ? Premier long-métrage, du scénariste de Harry, un ami qui vous veut du bien, ce suspense oscille entre la peur d'avoir compris un secret et la peur d'avoir soi-même imaginé l'inimaginable... Conçu comme un égarement dans un labyrinthe, le film risque aussi de nous perdre au passage (...) mais certaines séquences établissent si fortement un lien visuel entre la crainte et le désir, l'envie de connaître le mal et celle de l'éviter, que l’équilibre se rétablit. Au spectateur d'avoir surtout envie de se laisser mener. "
Philippe Piazzo" Qui a tué Bambi ? emprunte au thriller quelques-unes de ses figures classiques, mais les plonge dans une ambiance cotonneuse,
" Qui a tué Bambi ? emprunte au thriller quelques-unes de ses figures classiques, mais les plonge dans une ambiance cotonneuse, lynchienne. C'est aussi un film sur la psyché trouble d'une jeune fille. Inclination malsaine pour ce qui va vous détruire ; inclinaison, aussi : voir le monde à l'oblique, le réel déformé. Pour exprimer ce dérèglement, Gilles Marchand se pose des questions de pure mise en scène. Comment filmer une femme qui fuit dans un long couloir ? Comment faire sentir une présence ambiguë ? Les réponses sont souvent les bonnes, comme ce plan magnifique que Jacques Tourneur n'aurait pas renié : entrée par effraction dans le bureau du docteur, Bambi plonge la main dans un tiroir obscur. Dans cette opacité-là, magnifique, c'est le puits sans fond de l'inconnu qu'on devine."
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