Son premier court en 35 mm, El derrer instant (1988) est sélectionné dans de nombreux festivals. En 1989, il obtient une bourse du gouvernement catalan pour aller étudier à Paris où il travaille avec le cinéaste expérimental et poète Marcel Hanoun, l’assistant sur son film Otage (1989).
Il réalise d’autres courts (El Celador, 1990 et La Maglana, 1991), puis, en trois jours, tourne un premier long expérimental El cielo sube (le Ciel monte, 1991). Il a à peine 21 ans.
Mais c’est avec son second long-métrage, L’Arbre aux cerises (1998), que son cinéma libre et contemplatif, en osmose avec la nature, se fait remarquer. Puis surtout avec Pau et son frère (2001) présenté en compétition au festival de Cannes. Le naturalisme y devient fantastique, pour filmer le fantôme d’un frère disparu (joué par son vrai frère et faux jumeau, David) dont le deuil imprègne jusqu’aux matières organiques des paysages, pierre, terre, eau…
Changement d’air et de genre, Les Mains vides (2003) croise les histoires tragi-comiques de plusieurs personnages dans un petit village des Pyrénées-Orientales.
En 2006, il retrouve son frère David et se met en scène avec lui dans Jours d’Août. Autofiction et enquête documentaire, ce film-voyage les mènent sur les traces de Ramon Barnils, journaliste mort en 2001, pour remonter le passé de la guerre civile espagnole.
Dans Marc Recha, un arbre catalan, le portrait que lui a consacré Laurent Billard en 2007, le cinéaste exprime son attachement à sa Catalogne traversée par les grands souffles libertaires. Libre, c’est le mot clé de sa personnalité et de son travail. Caméra mobile, équipe réduite, tout est fait pour préserver son indépendance. En 2008, C’est ici que je vis, interprété par Sergi Lopez et Eduardo Noriega, met en scène, dans la banlieue industrielle de Barcelone, un jeune garçon rêveur, passionné par les oiseaux chanteurs.
Camille Taboulay