"J'ai 31 ans, j'ai passé les dix premières années de ma vie dans une espèce de paradis, entre Duhamel, Picasso... C'était à Mougins, une espèce de banco qu'avaient fait mon père et ma mère au moment où le métier n'allait pas très bien pour lui, le pari de tourner le dos au métier, d'aller dans le sud. Dès qu'il a chanté, on est remonté sur Paris, on s'est installé chez Michel Auclair, et là j'ai été mis en pension, pendant six ans ; il y a eu une fracture entre moi et ma famille.
Après la pension, c'était joué, c'était en 1976-1977, ça a été la période du rock, dans laquelle je me suis engagé corps et biens entre Londres, Paris, les squats. Et une rupture quasi-définitive avec ma famille. On vivait de rien, avec le noyau dur du rock-punk français, Asphalt Jungle, Métal Urbain, Gazoline. Mon meilleur ami s'appelait Pierre-Jean Cayatte, et il est mort pendant l'hécatombe du tournant des années 1980 ; j'ai commencé à faire l'acteur pour gagner ma vie ; j'ai rencontré Patrick Grandperret avec Claude Faraldo ; je connaissais Johnny Thunders, j'ai raconté mon amitié avec Pierre-Jean Cayatte, avec en sous-entendu toutes les histoires de drogue, et on a travaillé sur ce qui allait être Mona et Moi, pendant six ans. Tout un parcours..."
Ainsi parlait Simon Reggiani en 1992, pendant que se tournait De force avec d'autres. Depuis ? Simon Reggiani est apparu comme acteur quand quelques films, notamment Saint-Cyr de Patricia Mazuy. Ensemble, ils ont aussi signé Basse normandie. Dans ce film, on découvre leur vie de couple au rythme d'un spectacle que s'apprête à donner Simon Reggiani : une adaptation des Carnets du sous sol de Dostoievski, que le comédien joue à cheval. Une représentation de "théâtre équestre" dont le public est constitué de 1 700 paysans au Salon de l’agriculture 2003...
