Mohamed Diab : "Ironiquement, le seul sujet qu’on a pu trouver sur la révolution, c’est son échec."
Présenté au festival de Cannes 2016 dans la sélection Un Certain Regard, Clash, le deuxième long métrage de Mohame1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Le Caire, été 2013. Un jour d'émeute, des manifestants aux convictions divergentes tentent de surmonter leurs différences pour sortir d'un fourgon de police.
Le Caire, été 2013, deux ans après la révolution égyptienne. Au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi, un jour de violentes émeutes, des dizaines de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes sont embarqués dans un fourgon de police. Sauront-ils surmonter leurs différences pour s'en sortir ? En sélection officielle du festival de Cannes 2016 - Un Certain Regard.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
"Dans Les Femmes du bus 678, son premier film, l'Egyptien Mohamed Diab usait de ce moyen de transport pour dénoncer le harc&
"Dans Les Femmes du bus 678, son premier film, l'Egyptien Mohamed Diab usait de ce moyen de transport pour dénoncer le harcèlement sexuel dont les femmes de son pays sont victimes. C'est un fourgon de police, qui, ici, lui sert de huis clos roulant pour raconter les affrontements qui suivirent la chute du président Morsi, le 3 juillet 2013. Débordés par les manifestations, les policiers entassent dans le même panier à salade Frères musulmans, partisans du retour au pouvoir des militaires et deux journalistes soupçonnés d'être à la solde de l'Occident. Dispositif qui pourrait paraître simpliste, mais que le réalisateur sait rendre pédagogique et intense. D'abord, la défiance et le mépris sont sur tous les visages, filmés en gros plan, et l'idéologie perce sous chaque propos échangé. Mais dans l'habitacle surchauffé, où tout le monde endure les mêmes souffrances, les nuances se dessinent : une jeune fille voilée n'est pas forcément fondamentaliste. Des garçons se fichent carrément de religion et de politique et ne rêvent que de musique et de modernité. Un laïc s'avère violent, alors qu'un « intégriste » invite au calme... La solidarité, surtout féminine, s'organise quand il s'agit de partager une unique bouteille d'eau ou d'exfiltrer un vieillard cardiaque. Malin dans ce petit théâtre filmé, le cinéaste est encore meilleur dans sa mise en scène des extérieurs. Vues uniquement depuis l'intérieur du fourgon, les émeutes dans les rues du Caire et la panique de la police elle-même deviennent source de tension et de peur pour les occupants : leur père, leurs frères ont-ils, comme eux, été arrêtés ? Sont-ils en train d'asphyxier dans un autre fourgon ? Et où va leur pays ?... Mohamed Diab veut croire à un avenir démocratique, mais il reste lucide, hélas : vingt personnes que la survie la plus élémentaire force à dialoguer ne sont rien en regard de tout un peuple divisé..."
Guillemette Odicino"Si le fourgon s’avère une prison somme toute virtuelle (les occupants participant à leur propre enfermement
"Si le fourgon s’avère une prison somme toute virtuelle (les occupants participant à leur propre enfermement – comme une métaphore de l’impasse où se trouvent les aspirations démocratiques égyptiennes), il s’offre surtout comme une lucarne, voire un écran, d’où l’on peut regarder le monde et mettre en scène des situations semblant tirées de fictions de genre : film d’action, film d’exil, film policier, voire film d’horreur. En termes de mise en scène, en particulier, ces fenêtres et cette porte agissent comme des sources idéales de hors-champ, non seulement au-delà des bords de ces cadres dans le cadre, mais aussi dans le sens de la profondeur, puisque tandis que l’on regarde par une telle ouverture, ce qui se passe en dessous de l’angle de vision relève d’un espace inconnu. Cela fonctionne notamment bien dans une scène où des occupants du fourgon communiquent dans l’urgence avec ceux d’un autre fourgon stationné à côté : les deux habitacles semblent séparés par un gouffre où l’on n’oserait baisser les yeux. Dès lors, le parcours laborieux du fourgon à travers une ville en plein chaos devient un thriller véritablement permanent, et la tension attendue à l’intérieur, entre Frères musulmans et pro-militaires, pèse peu au regard de celle générée constamment de l’extérieur. (...)
Des manifestants utilisent des marqueurs lasers pour aveugler leurs adversaires ; mais ironiquement, c’est tout le monde – toute la société ? – qui devient progressivement aveugle et incontrôlable, au point que même une prison, avec ses murs bien tangibles, pourrait devenir le seul repère de salut. Le fond de la désillusion politique du film se trouve sans doute là. Peu importent les responsables que l’on puisse désigner par leurs étiquettes politiques pour cette situation : le pire qui puisse arriver, ce pourrait être que personne ne reconnaisse plus personne."
" Entre la loi islamiste et la loi martiale, Mohamed Diab a l’intelligence de ne pas choisir : son film ne milite que pour la lib
" Entre la loi islamiste et la loi martiale, Mohamed Diab a l’intelligence de ne pas choisir : son film ne milite que pour la liberté d’expression et contre toutes les formes d’oppression. Un film aussi efficace et virtuose dans la mise en scène très théâtrale du huis clos que dans le découpage très cinématographique, à travers les fenestrons, de la guérilla urbaine. Un film, enfin, où le spectateur étranger, placé contre son gré derrière les barreaux, ne pourra plus dire que c’est loin et que ça ne le concerne pas."
Jérôme GarcinNos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE