Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Le destin d'une famille romaine déchirée par les rancœurs intestines, l'ambition et l'argent.
A Rome, un modeste boulanger fait fortune en spéculant sur des terrains de la banlieue. Quand il décide de fermer son commerce et vivre de ses rentes, il se débarrasse grossièrement de ses trois enfants. Peu à peu, l''arrivisme et les trahisons de chacun scellent le destin tragique d'une famille rongée par l'argent. Par l'auteur de "La Viaccia" et "Metello", un portrait acerbe de la bourgeoisie italienne. Prix d'interprétation féminine pour Dominique Sanda au Festival de Cannes 1976.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Élément moteur de toute figuration cinématographique conséquente par rapport à son objet, le
" Élément moteur de toute figuration cinématographique conséquente par rapport à son objet, le corps de l’acteur relève, chez Bolognini, de la même écriture signifiante que son prétexte narratif, plastique et rythmique à l’intérieur du discours. Artifice visant, parmi d’autres artifices, à l’allure du naturel par le biais de la distance admise entre une origine innocente et son aboutissement corrompu, il fonctionne, en profondeur, selon le même principe métaphorique que l’ensemble du texte.
De façon plus insistante qu’ailleurs, le protagoniste se définit ici par les rapports manifestes qu’entretient, dans son organicité physique et psychique, tel ou tel acteur avec un certain costume, à l’intérieur du décor associé à celui-ci. (…)
Dans L’Héritage, Irene arbore, pour fêter le carnaval qui occupe le dernier tiers du film, un déshabillé provocant, gage de la réussite « immorale » de son entreprise, qui ruine sa réputation auprès de la bourgeoisie respectable à laquelle elle aspire à s’intégrer.
(…) Comme en témoigne la fréquence croissante, dans la progression chronologique de son discours, des scènes de carnaval et de cérémonie, le vêtement, chez Bolognini, - et en particulier le vêtement féminin - est toujours une manière de déguisement, qui ne recouvre le corps que pour mieux le mettre en relief en tant qu’objet de désir. Mais, sous la protection illusoire de l’étoffe, la chair elle-même apparaît comme un autre tissu, plus ravissant encore que le premier de par sa vivacité incarnée, mais plus délicat, et à ce titre davantage soumis à l’usure de la corruption. (…) dans L’Héritage, Dominique Sanda intensifie le processus en accédant, à force de ténacité intérieure, à un épanouissement factice où affleure déjà l’angoisse de la condamnation dont elle sera finalement victime.
(…) pour la tentation permanente qu’elle représente, la chair féminine pourrait bien être, dans l’univers de Bolognini, le vêtement idéal de la corruption elle-même et, comme cela apparaît ouvertement dans L’Héritage, le masque séduisant de la mort. Mais, lorsque l’éternelle prostituée - condition à laquelle la femme est réduite par l’homme - réussit à tomber le masque - comme mademoiselle de Maupin ou, au sens littéral, Ottavia Piccolo battant Tina Aumont dans Metello et Françoise Fabian démasquant Mastroianni dans Vertiges - , elle offre alors le visage même de la vie, qui est aussi celui d’une innocence reconquise à travers l’expérience librement accomplie.
(…) Il en va de l’héroïne bologninienne, femme-objet qui tend à s’affirmer comme sujet, comme de l’araignée qui, en douceur, tisse sa toile pour y capter le désir du héros, et l’annihiler - ou, par exception, l’exalter sous son étreinte, par l’effet d’une vengeance bien méritée, lorsque le comportement masculin se détourne de la quête vitale de la liberté.
Mais, si elle croit alors dévider elle-même les fils du destin, en s’interdisant à cet égard tout épanchement excessif pour n’agir que par suggestion, persuasion, enveloppement, il arrive qu’elle se prenne elle-même à son propre piège, et découvre alors les rets d’une servitude qui la dépasse et la conduit au martyre qu’elle entendait d’abord faire subir à son partenaire. A la fois sorcière et victime, tel est le double visage de l’héroïne bologninienne."
" S’il y a une chance de réhabiliter Bolognini — commencée avec le cycle à la télévisio
" S’il y a une chance de réhabiliter Bolognini — commencée avec le cycle à la télévision —, une chance de comprendre ce qui lui est spécifique, et, en définitive, de l’aimer, c’est avec L’Héritage Ferramonti. Titre austère, film passionnant. Mauro Bolognini, c’est le dix-neuvièmiste du cinéma italien et voilà que nous l’ignorons. L’ombre patriarcale et excentrique de Visconti lui a causé du tort. Le « peintre de la décadence de la société bourgeoise », pour les critiques français, c’était Visconti, et lui seul. Erreur. Avec son talent particulier, Bolognini a droit à la même étiquette. Lui aussi s’est patiemment, longuement, en 34 films, penché sur les époques charnières de la société italienne, sur ce qui l’a fait basculer de la droite à la gauche, de la pauvreté à l’enrichissement. Mouvement de pendule. Les films de Bolognini débouchent souvent sur une classe, une marée qui n'existait pas au début du film. Fascisme (Vertiges) anarchisme (La Viaccia, Metello, Imputazione Di Omidicio Per Uno Studente, Libera Amore Mio, ces deux derniers inédits en France), socialisme (La Grande Bourgeoise) Le cinéma de Bolognini traque ce va-et-vient des classes montantes et descendantes. C’est, dans le cinéma européen, l’horloge sociale qui tic-taque depuis 1953.
(…) L’attention minutieuse aux détails est ce qu’on a le plus reproché à Bolognini. C est un maniaque de reconstitution, un obsessionnel du concret. C’est logique. Il a compris que peindre la petite et la grande bourgeoisie c’était peindre ses biens meublés aussi bien que ses immeubles. Faire visiter l’appartement au frère dans L’Héritage Ferramonti est un instant d’importance. Montrer les signes de son enrichissement équivaut à faire une déclaration réactionnaire. Une armoire à glace en dit plus long qu’une phrase de dialogue.
(…) Tous les thèmes favoris de Bolognini se retrouvent dans L’Héritage Ferramonti en un bouquet mûri, superbe et vénéneux. Peinture du profit, complots de famille, montée de la bureaucratie. Et, dans ce film-ci, Bolognini puise dans le roman Gaetano Carlo Chelli un élément de plus : le mariage du fonctionnaire et du marchand.
Il y a l’argent, il y a aussi la femme, perte de l’homme. C’est vrai que dans le reste de l’œuvre, l’homme est impuissant (Il Bell'Antonio) ou, ce qui revient au même, obsédé sexuel (Vertiges). C’est encore plus vrai dans L’Héritage Ferramonti où le personnage de la femme, Irene Ferramonti (Dominique Sanda) est souveraine. Elle règne sur trois hommes une femme, deux frères, un beau-frère : celui qui vend des clous (Luigi Proietti), celui qui est gratte-papier (Paolo Bonacelli) et celui qui barbote dans les actions (Fabio Testi). Le marchand, le fonctionnaire et l’homme d’affaires qui joue en Bourse : voilà la société dont nous sommes issus.
La femme a la beauté, l’intelligence mais elle n’a pas le pouvoir. Anthony Quinn, le père qui a déshérité ses fils cupides et lâches, a la dignité bourrue et le sens moral mais il n’a pas le vrai pouvoir. « Celui qui a le monde de son côté gagne », dit le commentaire off d’Irene à la fin du film. Le « vrai » pouvoir, c’est le sens des combines, des affaires, c’est la politique. Le «vrai » pouvoir, ce sont les frères Ferramonti. Les êtres « purs » du film (Dominique Sanda, Anthony Quinn), ont l’estime de Bolognini — et les plus belles scènes du film — mais ils ne gagnent pas.
Cela dit, on sent que la victoire, pour l'auteur, est celle de l’intelligence de la femme.
Cela fait longtemps que Bolognini choisit calmement des sujets où la femme domine, parfois sans ostentation comme dans La Viaccia et Senilità où, face à la lâcheté et à la petitesse de Tony Franciosa, Claudia Cardinale n’a pas de mal à l’emporter (Senilità). Mais, dans Ferramonti, la femme ne domine pas seulement. Elle éclate, elle éblouit, elle surplombe. Jamais Dominique Sanda n’a été aussi fastueuse. Tout est dans ses regards, dans son silence, dans le port de sa tête."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE