Jiří Menzel et l'esprit tchèque
VIDEO | 2015, 9' | Rencontre avec l'une des figures majeures de la Nouvelle Vague tchèque. L'auteur des Trains étr1
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Après 15 années en prison, Jan s'installe dans un ancien village allemand, désert depuis 1945. Il se souvient de son ambitions d'alors : devenir millionnaire...
Prague. Jan Díte quitte, tant bien que mal, la prison dans laquelle il a purgé une peine de près de quinze ans. Alors qu’il s’installe dans un ancien village allemand abandonné dont les habitants ont été chassés après la Seconde Guerre mondiale, il se souvient de sa jeunesse et de sa grande ambition d’alors : devenir millionnaire… Le célèbre réalisateur de "Trains étroitement surveillés" adapte une nouvelle fois Hrabal pour une satire caustique bien dans l'esprit du cinéma tchèque fêté dans les années soixante.
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"C'est brillant, enlevé: il faut y aller !"
"Jiří Menzel n'a rien perdu de son inventivité visuelle. Ses trouvailles scénaristiques, ses effets de montage
"On se croyait chez Guitry et Haneke pointe le nez. Le retour du refoulé en quelque sorte. En tout cas (...) ce mousquetaire de
"On se croyait chez Guitry et Haneke pointe le nez. Le retour du refoulé en quelque sorte. En tout cas (...) ce mousquetaire de la nouvelle vague tchèque (...) a encore des choses à nous dire et n'a pas éprouvé le besoin de quitter son pays pour le faire."
Jean Roy" Le nouveau film de Jiri Menzel débute comme une classique épopée romanesque : devant la porte d'une prison,
" Le nouveau film de Jiri Menzel débute comme une classique épopée romanesque : devant la porte d'une prison, d'où sort un personnage bientôt héros, au seuil d'une nouvelle page. C'est d'ailleurs à un écrivain que Menzel emprunte son récit : Bohumil Hrabal, réputé l'un des plus grands auteurs tchèques modernes. Dans le cas de Moi qui ai servi le roi d'Angleterre, ce héros s'appelle Jan Dite et la vie dont il va nous faire une narration aussi oblique que détaillée résume à peu près l'histoire de son pays, autrefois appelé Tchécoslovaquie, au cours de la première moitié du XXe siècle.
Cette biographie va traverser un monde convulsif, une énorme guerre et trois systèmes politiques ennemis. Mais l'existence de Jan Dite gardera toujours un ineffable caractère spontané et lunaire. Soumis à la roue des circonstances, il glisse pourtant comme sur des patins à glace entre les événements, profitant des faveurs qu'inspire aux autres, et particulièrement aux puissants et aux belles femmes, son aura bonhomme et sympathique (irréprochables Ivan Barnev et Oldrich Kaiser, dans les rôles respectifs de Dite jeune, puis vieux).
Professionnellement, Jan Dite suit un cursus hôtelier féerique (...) C'est justement ce doigt si favorable du destin qui va finir par tromper ce personnage béni : sa grande indifférence au fond politique des événements de l'histoire le conduisant à collaborer, sans crime mais avec zèle, avec l'occupant nazi. La chute sera rude, mais surtout édifiante.
Un parfum de conte ironique flotte sans partage sur Moi qui ai servi le roi d'Angleterre, dont le style rétro ne doit pas être confondu avec une éventuelle lourdeur passéiste. Le film appartient à un genre profondément est-européen : une satire sociale et historique arrosée par un théâtre de l'absurde dont les nuages flottent sur chaque plan.
Jeu rhétorique sur les renversements de perspective auxquels toute vie est soumise en même temps que catharsis cocasse et dédramatisée de la psyché nationale tchèque, le film a connu un considérable succès dans son pays d'origine (qui l'a d'ailleurs sélectionné pour le représenter aux derniers oscars) et signé le retour d'un Menzel dernièrement négligé. On a connu des come-back moins élégants."
"… la décoiffante dégringolade d'un garçon de café tchèque des années 20 aux purg
"… la décoiffante dégringolade d'un garçon de café tchèque des années 20 aux purges staliniennes. Mordant, loufoque, triste (…) Hrabal écrit comme un conteur, campant des cafés, des petits employés et des prostituées comme on décrirait des palais et des empereurs. Rien d'étonnant que le cinéma, art populaire, s'empare de ses livres (…)
Plus proche de la fable initiatique que de la fanfaronnade tragique, le film transcrit néanmoins l'absurdité d'un système politique, chère à Hrabal. C'est Candide au pays des fascismes, sans l'humour éclairé de Voltaire. On rit pourtant, à défaut de grimacer, devant la jovialité de ce garçon de café devenu millionnaire, puis jeté en prison..."
" Douze années de préparation, un titre incongru, la fidélité renouvelée à Bohumil Hrabal, l
" Douze années de préparation, un titre incongru, la fidélité renouvelée à Bohumil Hrabal, l'histoire tchèque des années 30 à l'ère socialiste . Au départ, un homme, sort de prison, à 50 ans. Il sort sept sous de sa poche et les jette sur la chaussée, où sept millionnaires les ramassent. C’est le thême récurrent du film. Devenir millionnaire a été le rêve du héros. Revenu dans la foret sudète de son enfance, Jan raconte son ascension. Petit de taille et de fonction, groom dans un hôtel, formé par son chef et mentor, il apprend les règles du métier : " ne rien entendre, ne rien écouter, tout répéter". Tout va aller par trois : trois filles dénudées, trois hôtels servis, trois riches imités. Le gag des filles est le plus cocasse : l’une, couverte de marguerites blanches, l’autre de timbres rares, la troisième de nourritures variées. À intervalles irréguliers, Menzel revient au présent, dans la maison retapée de la forêt : une pièce vide, cinq miroirs en cercle, cinq images de la vie de Jan.
Le film suit l’évolution du cinéma, les styles changent, les gags se chargent de tristesse : avec 1938 et l’invasion des Sudètes, tout devient grave et les gags inquiétants. Jan adopte la mèche et la moustache d’Hitler, couche avec une soldate musclée dans les foyers "Lebensborn": et sa compagne se voit copuler avec Hitler… Le film est indescriptible et indécryptable – les billets sur le plancher, la fille perchée dans l’arbre de la forêt, le gag du prince arabe ? - , et en fin de compte, peut-être le meilleur de Menzel."
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