Laurent Cantet : "J'ai eu envie d'écrire ce film après les premiers attentats..."
VIDEO |2017, 18'| Olivia, écrivaine, dirige, le temps d'un été, un atelier pour apprendre à des jeunes en réinsert1
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La Ciotat, l'été, Antoine accepte de suivre un atelier où des jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue...
La Ciotat, été 2016. Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n'intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l'anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.
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" Antoine, bel adolescent mutique et solitaire de La Ciotat (Matthieu Lucci, débutant fulgurant), cultive sa misanthropie en na
" Antoine, bel adolescent mutique et solitaire de La Ciotat (Matthieu Lucci, débutant fulgurant), cultive sa misanthropie en nageant seul dans l’eau bleu marine et contemple ses muscles dans la glace entre deux jeux vidéo guerriers. Il a accepté de suivre un atelier où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une auteure parisienne reconnue (Marina Foïs, à son meilleur). Contrairement à ce que les jeunes lui reprochent dès la première séance, Olivia n’a pas décidé de sacrifier son été avec eux pour gagner de l’argent sur leur dos. Savoir ce qu’ils ont dans la tête et le ventre, les aider, par l’écrit, à faire resurgir le passé de leur ville et de son chantier naval fermé depuis vingt-cinq ans la motivent. Mais cette nostalgie ouvrière laisse Antoine totalement froid. Rapidement, il s’oppose à ses camarades et à Olivia, qui cherche à en savoir plus sur lui…
Depuis ses premiers films, Laurent Cantet se passionne pour les classes sociales dans lesquelles sont enfermés les individus, et la manière dont ils se débattent pour en sortir. La classe, de collège cette fois, était le sujet même d’Entre les murs, Palme d’or en 2008. Avec L’Atelier, le cinéaste révèle, dans le sud de la France, d’autres jeunes, plus vrais que nature, et tous épatants : Boubacar, le plaisantin bon enfant, Fadi le glandeur qui se rebelle quand Antoine l’attaque (« Avec ce que tes copains ont fait au Bataclan… »), ou Malika, fière que son grand-père immigré se soit intégré grâce aux chantiers de La Ciotat. Mais c’est bien sur Antoine que le réalisateur resserre son objectif, comme Olivia, l’intellectuelle, braque son regard sur lui : leur duo, leur duel, devient l’enjeu de L’Atelier.
A la fois inquiète et fascinée par le jeune homme qui aime les armes et adhère aux discours nationalistes, elle tente même de s’en inspirer pour un prochain livre. Mais de quel droit peut-elle parler à sa place, se demande-t-il ? Que peut-elle comprendre, cette femme qui emploie des mots « prétentieux » ? Plus elle essaie de l’amadouer, plus Antoine se referme. Et L’Atelier tourne, ainsi, au film noir : la mise en scène réaliste devient baroque. Sous la lune, la mer et les rochers prennent une superbe dimension poétique. Jusqu’à ce discours final d’Antoine, bouleversant, sur l’acte gratuit, qui évoque fortement L’Etranger de Camus. C’est ce que ce grand film politique réussit à saisir : les motivations troubles d’une jeunesse qui a « le soleil dans les yeux » et qui, par ennui, par dégoût, pourrait tuer… Une jeunesse qu’il va falloir écouter, sans la juger, à la manière de Laurent Cantet."
" On peut revoir l’Atelier, on aura la surprise de rester captivé, de ne pas anticiper ni la suite, ni la fin, ni son sen
" On peut revoir l’Atelier, on aura la surprise de rester captivé, de ne pas anticiper ni la suite, ni la fin, ni son sens, alors même que la première vision date d’il y a moins de deux mois. On ne saura pas mieux que la première fois ce qui se trame, ce qui va surgir de l’écran, quelles expressions, quelles paroles, quels mouvements, ce que cherche Antoine, ce jeune homme désœuvré que n’importe quel autre film se contenterait d’enfermer dans le qualificatif d’extrême droite. Ça tient aux acteurs, aux géniaux acteurs non professionnels au moment du tournage que sont Matthieu Lucci, Warda Rammach, Issam Talbi, Florian Beaujean, Mamadou Doumbia, Julien Souve et Melissa Guilbert, à leur manière de jouer et de prendre le large avec ce qu’ils sont, à ne jamais se laisser assigner dans un caractère, tout comme à Marina Foïs, et la manière ultrasensible et réactive dont elle et son personnage - les deux se superposent sans se confondre - scrutent les jeunes gens, les écoutent, s’interrogent, se laissent emporter par eux, les drivent, et endossent le rôle de la Parisienne assez bien lotie qui a des égards et de l’intérêt pour ceux qui le sont moins qu’elle. Et ça tient, bien sûr, à Laurent Cantet, à son génie pour créer un dispositif qui capte à la fois l’instant du tournage, la fiction, et tout ce qui la rend vraie, vivante, indocile, imprévisible, révélatrice du temps présent.(...)
Le film n’est en rien théorique. Les discussions dans le groupe, les interjections, les argumentations, les digressions, et Daech et le chômage qui s’invitent constamment dans la parole, tiennent en haleine et sont filmés à plusieurs caméras, comme l’était la classe d’Entre les murs, palme d’or à Cannes en 2008, ou comme le sont les débats dans 120 Battements par minute, de Robin Campillo, ici coscénariste et qui a été longtemps aussi monteur des films de Cantet. Entre les extraits d’un documentaire sur les chantiers navals de La Ciotat, des journaux télévisés de l’époque et les jeux vidéo, plusieurs régimes et textures d’images sont utilisés, mais ce qui prévaut pourtant, ce qui frappe la rétine, ce sont la lumière de la Méditerranée sur la pierre blanche des calanques ou la beauté du maquis. Avec l’Atelier, des coudées au-dessus d’Entre les murs, car irrésolu, Cantet continue d’inventer un cinéma qui échappe à tout message, à toute thèse, et qui ne se laisse attraper par aucun filet idéologique. Un cinéma joyeusement politique."
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