Gangster, poète, cinéaste : Wakamatsu, 1936-2012 — L'enfant terrible du cinéma japonais
Un temps yakuza, Kôji Wakamatsu devient cinéaste après avoir purgé une peine de prison, en jurant de faire du ciné1
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Un homme pénètre de nuit dans un dortoir d'infirmières pour les tuer toutes. Mais l'une échappe au massacre : elle sait le profond besoin d'amour de l'intrus.
Un homme pénètre de nuit dans un dortoir d'infirmières avec l'intention de les tuer toutes sans exception. Pendant qu'il accomplit ce qu'il s'est imposé comme mission, pensées et obsessions lui reviennent à l'esprit, lui faisant prendre conscience de son manque d'amour et de ses besoins profonds... Le film se présente comme la libre adaptation de l'histoire de Richard Speck. Avec Wakamatsu, cela ressemble à un étrange mélange de Brecht et de Pasolini, massacrant toutes les règles classiques du pinku eiga, ces "films roses" destinés au circuit érotique japonais. Le film n'est plus un simple produit de consommation mais bien une création artistique, qui fut présentée en 1971 à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes.
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" ... Koji Wakamatsu s'impose ici comme un réalisateur utilisant les faits de son temps afin de mieux répondre aux questions qu'il propose,
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Koji Wakamatsu s'impose ici comme un réalisateur utilisant les faits de son temps afin de mieux répondre aux questions qu'il propose, et critiquer de la manière la plus juste et incisive possible (...)
Les Anges violés s'ouvrent sur un générique constitué de photos et autres documents coquins. Wakamatsu y présente le personnage principal : un homme en marge de la société qui, par dessus tout, apparaît comme un être extrêmement frustré. Ces images là, via leur défilement assez rapide, expriment très justement ce désir - ici charnel - qui pour lui demeure inaccessible. Et, s'imposant comme une sorte de mal incurable, c'est aussi le symbole qu'utilise Wakamatsu pour y dissimuler sa propre vision de la société de consommation.
Ce sera cet homme là qui, frustré encore une fois par le fait de regarder par la serrure et de ne pouvoir agir, sentira le besoin de faire exploser son impuissance. Grâce à son arme, il pourra se faire entendre; tout comme face à la mer où on peut le voir, dès le début du film, tirer dans le vent.
Si la position du voyeur est ici à l'étude, la mise en abyme avec un (nous) spectateur impuissant n'en est que plus intéressante. Et ce sera alors par la suite, lors d'un démentiel plan séquence ou Koji Wakamatsu saisira, en virtuose, la scène caméra à l'épaule, afin de filmer le dialogue -de sourds- entre le garçon et l'une des infirmières (cette dernière accumulant les mensonges pour sauver sa peau), que le film prendra alors tout (ou en partie) son sens.
Le meurtrier se dévoile comme un homme qui a besoin d'être écouté, un homme qui est sans doute délaissé, qui se sent trop “petit” dans une société répressive aux allures de labyrinthe et qui restreint sans cesse le droit des hommes à s'émanciper. Il trouvera donc la femme idéale "dans" la dernière infirmière qui restera. La seule qui, depuis le début, a osé le regarder et tenté de le comprendre.
Si Wakamatsu pose bien des questions et apporte autant de réponses, il renouvelle surtout et encore une fois le pinku eiga. On notera par exemple l'utilisation de la couleur, qui est ici utilisée pour les “bains de sang” : l'ange que crée notre homme (meurtre affreux au demeurant) se présentant alors comme son œuvre d'art, mérite ainsi un certain éclairage.
C'est comme si, grâce à ce meurtre, on allait pouvoir mieux comprendre cette homme en mettant donc à la lumière du jour ses faits les plus convaincants. De même, à la toute fin, on a l'impression qu'il s'est enfin compris, qu'il a enfin trouvé son âme sœur : cette infirmière qui, citée plus haut, l'écoute. Une sorte de mère, et de petite amie. Ici la couleur persiste, telle une révélation. Les choses semblent soudainement moins ternes.
Pour son septième et avant-dernier film de l'année 1967, Koji Wakamatsu réalise un huis-clos tendu et "réellement" bien interprété, un must du pinku eiga et - sans doute - LA référence du film de dortoir.
Techniquement et graphiquement splendide, Les Anges violés appartiennent aussi à un vrai cinéma engagé, celui de Wakamatsu, sans trop l'être non plus dans le sens "lourdingue", puisqu’il sait rester populaire tout en sachant, donc, se faire analyser par qui sera assez fou pour tenter la chose."
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