Ariane Labed : " Le cinéma est un art bébé, tout reste à faire..."
VIDEO | 2015, 9' | Grecque d'adoption, la jeune actrice française met depuis quelques années déjà sa grace longili1
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Marina, 23 ans, misanthrope, vit avec son père dans une ville industrielle. Elle est partagée entre trois personnes qui comptent le plus dans sa vie.
Marina, 23 ans, vit avec son père dans une ville industrielle de la côte. Se tenant à distance des êtres humains qu’elle juge bien trop étranges, Marina préfère écouter les chansons de Suicide, regarder les documentaires animaliers de Sir David Attenborough et suivre les cours d’éducation sexuelle de sa seule amie Bella. Un inconnu arrive en ville et la défie au babyfoot, tandis que son père prépare un rituel pour son départ du XXe siècle, qu’il juge "surrestimé". Ecartelée entre les deux hommes et Bella, Marina enquête sur les mystères insondables de la faune humaine.
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... en un mot, admirable (...) sont ici brassés, sans soucis de distinction, divers motifs prélevés dans la culture po
... en un mot, admirable (...) sont ici brassés, sans soucis de distinction, divers motifs prélevés dans la culture populaire (des chansons de Suicide aux documentaires animaliers de David Attenborough - c'est son nom que le titre écorche, avec l'accent grec), et parce qu'il puise son inspiration aussi bien chez Godard que chez les Monty Pythons, ou parce qu'il fait une utilisation délicate d'une B.O. impeccable (Alan Vega, Daniel Johnston, Françoise Hardy), enfin parce que, ici comme ailleurs (...), il s'agit de conjurer la mort en chansons et en danses (...) inspirés par les documentaires animaliers qu'ils se passent en boucle, les personnages font les singes, font les chiens, s'aboient dessus, se tournent autour en se frappant vigoureusement la poitrine ; ailleurs, offrant au film une déroutante ponctuation, Marina et son amie Bella exécutent dans les rues vides de la ville des danses muettes et symétriques, chorégraphies idiotes renvoyant à John Cleese et au « Ministry of silly walks » ; ailleurs encore, quand le père à l'hôpital rend son dernier souffle, Marina s'ébroue sur « Be Bop Kid », secouant son deuil dans une transe énergique, exorcisant la mort par la gymnastique.
La beauté du film tient - outre son sens du cadre éblouissant - au circuit extrêmement précis qu'il établit entre toutes ces petites marottes, jamais déposées là par hasard, jamais décoratives. Chaque lubie de ses personnages autistes est ainsi, immédiatement, reversée du côté de la mise en scène, saisie comme une hypothèse figurative.
Dans le documentaire animalier, il trouve par exemple un programme assez audacieux qui tient du pur répertoire de gestes et de postures et lui fait regarder ses personnages sous l'angle incongru de ce qu'on appellera, faut de mieux, une zoologie des sentiments. Dans les aboiements d'Alan Vega, pour qui Marina nourrit une identique passion, une manière de se confronter à l'émotion pure en feignant d'abord de la contourner par l'ironie ou la distance critique - I surrender, chanson sublime, est bien l'hymne du film de ce point de vue."
" Le film trouve sa musicalité en avançant par petites séquences, comme au coup par coup. On sait que la cin&eacu
" Le film trouve sa musicalité en avançant par petites séquences, comme au coup par coup. On sait que la cinéaste botte en touche lorsque les journalistes lui demandent si le film est autobiographique, quand il est plus intéressant de constater qu’il suit le chemin exact de son héroïne : il apprend à se lâcher. «Tout dans Attenberg est de l’ordre du cérémonial : l’éveil au désir, à la mort. N’oublions pas que cette fille trouve l’espèce humaine repoussante, agressive. Le film va démentir cette position.» Qui se souvient de Canine de Yorgos Lanthimos (qui ici joue l’amant), film produit par Athina et qui développait aussi une phobie physique, se demande si le plus grand problème de la Grèce en 2011 n’est pas sa faillite mais son rapport au corps. «La Grèce sensuelle, érotique, nous sommes contre. Pas de sensualité obligatoire, fuck le "corps roi", qui a entraîné la Grèce vers une société seulement matérialiste. Mais comme le corps existe et qu’il faut bien faire avec, notre traitement du corps est passé par la danse et par le théâtre. Le film s’en inspire.» (...)
Ce film qui lui ressemble tant, pop mais buté, croyant au cinéma plus qu’à l’humain, dans lequel tout résiste puis tout coule, a un côté Françoise Hardy, Tous les garçons et les filles de mon âge revu et corrigé par un regard de fer, un regard d’entomologiste. Attenberg, d’ailleurs, c’est la prononciation grecque déformée, genre cheveu sur la langue, de Sir David Attenborough, distingué scientifique britannique qui, durant les années 70, filmait la vie des animaux. Comment ils s’aiment, comment ils meurent, comment ils survivent."
" Quitter un père mourant, apprendre à vivre avec les hommes, trouver sa place dans la société : tel est l
" Quitter un père mourant, apprendre à vivre avec les hommes, trouver sa place dans la société : tel est l'apprentissage de l'héroïne d'Attenberg, notre coup de coeur, réalisé par Athina Rachel Tsangari, figure du cinéma indépendant grec.
Patchwork de pas de deux saugrenus (entre Pina Bausch et l'acteur John Cleese, des Monty Python), de mimes animaliers, d'initiations sexuelles façon slapstick (scène de baiser entre filles) ou romantiques (culte de la Françoise Hardy de Tous les garçons et les filles), Attenberg interpelle les tabous, s'interroge sur le transit des corps à l'ère mondialiste, la compréhension entre bêtes sauvages et prétendus civilisés. "
" Athina Rachel Tsangari remplit son film d’une dynamique contradictoire : alors que le père, atteint d’un mal
" Athina Rachel Tsangari remplit son film d’une dynamique contradictoire : alors que le père, atteint d’un mal incurable, glisse vers la mort, Marina met le nez à la fenêtre et s’aventure vers les choses de la vie. Le rapport entre les deux complices distille une étrange mélancolie, presque sereine, où le jeu et la tendresse tiennent jusqu’au bout la dragée haute à la grande faucheuse. N’étant visiblement pas passée par le processus éducatif – au sens large – « normal », Marina suit avec une brutale candeur un apprentissage in situ des grandes questions de l’existence.
Ceci aboutit à une foule de situations aussi tordantes que touchantes, notamment lors d’un savoureux rendez-vous galant, où le faire s’assortit d’un perpétuel commentaire verbal. Ariane Lebed fait merveille par sa capacité à se situer sur le fil ; elle compose un bloc d’intériorité captivant, fragile et dur, dubitatif et déterminé.
Le geste cinématographique – largement travaillé par la question de la corporalité (et même gagné par la chorégraphie et la comédie musicale) – étonne et séduit par ses colorations multiples qui sonnent justes parce qu’elles ne se départissent jamais d’une cohérence d’ensemble. La mise en scène navigue d’un aspect assez clinique tout en s’assouplissant pour exprimer sensibilité et sensualité. Géographiquement statique, Attenberg constitue pourtant un authentique cheminement pour Marina, un road movie intérieur dont le point d’arrivée s’avère la certitude du fait de bien exister. Point de symbolisme abscons dans la répétition de ces séquences où Marina et Bella s’adonnent à des démarches excentriques, il s’agit simplement d’apprendre à tenir debout, à se mouvoir dans l’espace, et à habiter celui-ci.
À ce titre, Attenberg constitue également, et ça n’est pas rien, le plus beau réinvestissement du burlesque depuis bien longtemps, dans ce qu’il a de plus précieux : l’étrangeté et les aspérités du réel, le rapport tragique au monde, et les étranges contorsions que l’on est amené à exécuter pour essayer d’y prendre place."
" Attenberg, comme Kinetta et Canine de Yorgos Lanthimos (qui ici interprète le personnage de l'ingénieur), est un fi
" Attenberg, comme Kinetta et Canine de Yorgos Lanthimos (qui ici interprète le personnage de l'ingénieur), est un film à la fois pince-sans-rire et sans cynisme sur la naissance du monde, peut-être d'un cinéma. C'est-à-dire un film sur la mythologie. "
Jean-Baptiste Morain" Siamoises dans l’âme, deux jeunes filles s’interrogent sur l’art d’embrasser avec la langue, d’ai
" Siamoises dans l’âme, deux jeunes filles s’interrogent sur l’art d’embrasser avec la langue, d’aimer un homme et de le combler, de trouver une place dans une société mondialiste. Leur complicité craintive de l’avenir se traduit par des danses saugrenues, saynètes rythmant le film comme autant de strophes inspirées. Amateurs de bluettes linéaires s’abstenir : le premier film de cette jeune plasticienne conjugue théâtre, chorégraphie, art vidéo, body language. Une révélation jubilatoire. "
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