Laurence Thrush : " La dépression et les relations familiales sont universelles "
De l'autre côté de la porte est un film qui traite du phénomène de l'hikikomori, qui touche essentiellement le Jap1
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Un jeune étudiant japonais décide de rester enfermer dans sa chambre pour une durée indéterminée. Un phénomène connu au Japon sous le terme "hikikomori".
Hiroshi vit dans une banlieue de Tokyo avec ses parents et son jeune frère. Un soir à son retour de l’école, il s’enferme dans sa chambre et pendant deux ans refusera d’en sortir et d’y laisser entrer qui que ce soit. Cette histoire se base sur le phénomène japonais des hikikomoris, qui affecterait plus d’un million de jeunes japonais.
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" Cinéaste anglo-saxon, Laurence Thrush a composé une œuvre purement nipponne avec des comédiens non professionnels au Japon. Comme Thrush d
" Cinéaste anglo-saxon, Laurence Thrush a composé une œuvre purement nipponne avec des comédiens non professionnels au Japon. Comme Thrush distancie à l’extrême et laisse la complexité des personnages apparaître peu à peu, il faut attendre un moment, où il décompose le réel avec des plans assez parcellaires, avant d’entrer dans le vif du sujet : l’enfermement volontaire d’un adolescent dépressif. Dès lors, on assiste à l’anatomie d’une famille sclérosée qui finit par se déliter. Splendide étude de mœurs distanciée, qui est un peu le chaînon manquant entre Ozu et Bresson."
Vincent Ostria" Toujours à la frange du documentaire, le film s’attache à rester distant, stylisé, en frisant par endroits l’abstraction : noir et blanc,
" Toujours à la frange du documentaire, le film s’attache à rester distant, stylisé, en frisant par endroits l’abstraction : noir et blanc, cadrages étranges, parcellaires, alternances de très gros plans et de plans larges, images graphiques. L’ellipse est la constante de ce film où le hors-champ prend une part prépondérante, comme son titre l’indique. “L’autre côté de la porte”, c’est la chambre du jeune Hiroshi, qu’on verra très peu, qui par son absence même devient mystérieux, voire menaçant.
La force du film, c’est de ne pas développer d’intrigue. On entre très vaguement et lentement dans le vif du sujet, après de longues séquences d’extérieurs urbains épurés à l’extrême. Au début, peu de dialogues, des activités mécaniques. On pense à Bresson : cette manière d’isoler des pans réduits du réel et de leur assigner un rôle signifiant, palliant le discours romanesque. Mais Thrush s’éloigne de ce modèle par sa pulsion documentaire, notamment dans les séquences de la clinique pour ados où la mère demande de l’aide.
Etrange réalisation d’un British américanisé, qui capte parfaitement l’esprit nippon, adhérant à son principe de dépouillement esthétique et de discrétion sociale. Il laisse à la plupart des personnages leur libre arbitre. Malgré la situation tendue, le récit coule sans événement majeur, sans coups de théâtre ni béquilles dramaturgiques. Un impeccable exercice minimaliste."
"Si les morts vivants sont à la mode des productions cinématographiques de ces dix dernières années, les vivants morts sont plutôt oubliés.
"Si les morts vivants sont à la mode des productions cinématographiques de ces dix dernières années, les vivants morts sont plutôt oubliés. C’est à un de ces êtres que le Britannique Laurence Thrush a consacré son premier long métrage, De l’autre côté de la porte (...)
C’est précisément le point de vue de la famille que le réalisateur privilégie. Il n’y a aucun voyeurisme dans sa démarche : Hiroshi, une fois enfermé, n’est pas montré. Pas d’attente morbide sur sa dégradation physique ou psychologique. En restant de l’autre côté de la porte, Hiroshi sort du monde et du film. Le réalisateur suit alors patiemment l’effondrement de la cellule familiale : les parents d’Hiroshi qui se déchirent en silence ; son frère sans problème qui trinque car délaissé pour son aîné inadapté. Le film est cruel pour ceux qui vivent.
De l’autre côté de la porte clignote de symboles. Il y a toujours dans le champ une chaîne ou des barreaux pour extérioriser l’enfermement intérieur du jeune homme, dont l’errance introductive en ville est noyée sous les bruits d’ambiance. La vie banale est sensitivement si violente que le film nous montre qu’il est logique que des particules soient éjectées du mouvement, ne serait-ce que pour créer une moyenne. La musique, toute de plops et de faux rythmes, est à l’avenant. Si l’individu n’est déjà rien dans cet abondant brouhaha, autant disparaître."
" L’hikikomori est un terme qui sert à qualifier une exclusion sociale volontaire qui vire à la radicalité pour un certain nombre de jeunes
" L’hikikomori est un terme qui sert à qualifier une exclusion sociale volontaire qui vire à la radicalité pour un certain nombre de jeunes japonais (on en dénombrerai un million) : un objet de fantasme « nerds » pour les journalistes autant qu’une problématique douloureuse, à multiples visages. Elle va effectivement impliquer la société du tout écran et du dématérialisé, mais pas seulement. Dans De l’autre côté de la porte, Laurence Thrush choisit d’ailleurs d’évoquer l’hikikomori dans son apparence la plus simple et dépouillée, s’en tenant à un enfermement pur et simple qui n’aurait pas juré dans un film des années 50, et jouant surtout sur le point de vue extérieur de la famille face à cette situation (...)
Une mère, un père, des époux, un frère, un fils… : les dialogues et les fils qui se dénouent ne sont jamais au service d’un jeu de rôle prédigéré, d’une pesanteur extérieure et « révélatrice » qui planerait sur les personnages. Ce qui se joue à vrai dire tiendrait plutôt d’une musicalité en arrière plan qui prend forme et s’impose de par soi-même : sans être écrasante, les personnages devront forcément composer avec elle.
La structure du film de Laurence Thrush semble appartenir à cette veine d’un cinéma capable de laisser se jouer ce qui ne se comprend pas nécessairement rationnellement (l’hikikomori est une rupture brutale à ce niveau avec un rationnel qu’on dira social, et même une rupture avec une certaine rationalité narrative), tout en essayant par le regard de retranscrire un rythme, d’imposer une forme très précise à une réalité qui se dresse comme un mur infranchissable."
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