Avec Stefan Uher, le cinéma slovaque trouve son identité
A l'occasion d'un hommage à Stefan Uher au Festival de la Rochelle, Eva Hepnerová-Zaoraleva trace un portrait du c1
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Fajolo, étudiant à Bratislava, décide de ne plus voir sa petite amie Bela après une grosse dispute. Pourtant, très vite, il s'aperçoit qu'il tient à elle...
Fajolo est étudiant à Bratislava. Il ne pense qu'à son transistor et à la photo. Avec sa petite amie Bela, il adore bronzer, sur le toit de sa maison. Bela vit dans une ambiance familiale détestable, entre une mère aveugle et un père qui est une véritable épave. Fajolo ne comprend pas ses problèmes et ne lui est d'aucune aide. Un jour, en colère, elle casse son transistor. Fajolo, furieux, cesse alors de la voir. Mais il s'aperçoit très vite qu'il tient à elle...
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Le soleil dans le filet de Stefan Uher, tiré d’un livret de A. Bednar, traite pour la première fois le thème de la jeunesse d’une manière no
Le soleil dans le filet de Stefan Uher, tiré d’un livret de A. Bednar, traite pour la première fois le thème de la jeunesse d’une manière nouvelle : ce n’est plus une jeunesse modèle ! Tout dans cette œuvre a valeur de symbole, depuis le titre jusqu’au choix des héros, âgés de 17 ans, qui représentent la première génération venue au monde après la révolution. Écouter leurs voix, c’est écouter l’avenir. Par sa forme et par son fond, ce film slovaque a troublé la quiétude de la critique et des spectateurs. Il y a des scènes à la campagne qui sont déjà du cinéma-vérité. Le récit filmique n’est pas toujours d'une lecture aisée : l’action extérieure est remplacée par une action intérieure ; les métaphores abondent et donnent à l’œuvre sa charge poétique. On a reproché à Uher certaines scènes trop formalistes. Mais en cette période où l’on demandait encore du réalisme socialiste, ce formalisme est vraiment progressiste. Il faut également savoir que Uher possède une conception personnelle du monde : il veut aller jusqu’au cœur de ce qui lui apparaît comme sa vérité ; sans aucune concession. Il faut encore dire que le surréalisme l’a profondément marqué et que la structure même de ses personnages en est touchée. Stefan Uher est slovaque. Jusqu’en 1962, le cinéma slovaque acceptait de jouer un rôle de second plan dans la production du pays. Il ne s’était pas débarrassé d'un certain esprit régionaliste, et même d’un complexe à l’égard de ce qui se faisait à Barrandov. Le soleil dans le filet peut être tenu comme le film qui a enfin placé le cinéma slovaque à égalité avec le cinéma tchèque. Il faut ajouter que ce film a encore une autre importance : la contribution qu’il apporte à cette longue bataille pour un nouveau cinéma.
"Le deuxième film de fiction de Štefan Uher (1930 -1993), cinéaste slovaque qui avait auparavant tourné des documentaires remarqués, est con
"Le deuxième film de fiction de Štefan Uher (1930 -1993), cinéaste slovaque qui avait auparavant tourné des documentaires remarqués, est considéré comme le détonateur de la nouvelle vague tchécoslovaque. Il s’inscrit dans le mouvement général qui, au début des années 60, a fait éclore un peu partout dans le monde des oeuvres en rupture avec les schémas formels et narratifs d’un cinéma classique engoncé dans ses conventions et ses corporatismes rigides. Cette variante slovaque de L’amour à vingt ans affiche de manière ostentatoire les signes de la modernité, assumant totalement le caractère hétérogène de ses éléments constitutifs : narration non linéaire, ruptures de ton, arrêts sur images (lorsque Fajolo prend des photos), voix off du protagoniste commentant ce que nous voyons, juxtaposition de la fiction et du documentaire.
(...)
Témoignage précieux et méconnu de l’effervescence artistique et politique qui régnait en Tchécoslovaquie dans les années qui précédèrent le Printemps de Prague, Le Soleil dans le filet méritait amplement d’être redécouvert. S’il est daté par certains côtés il n’en conserve pas moins, de par sa splendeur formelle, un fort pouvoir de séduction et dégage un charme véritable."
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