Olivier Séguret — Forever Godard
VIDEO | 2015, 9' | Pendant trente ans journaliste et critique de cinéma à Libération, Olivier Séguret a quitté le1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
À l'heure de la société de consommation, Paul rêve de s'intégrer. Madeleine, sa future amante, l'aide en lui trouvant du travail, mais est-ce suffisant ?
"Un film dit "de jeunes" sur des jeunes gens" disait Godard, à travers le parcours de Paul. À la suite de son service militaire, il est à la recherche d'un emploi. C'est Madeleine, une connaissance, qui lui propose de travailler avec elle pour une revue. Elle deviendra son amante, sa passion, tandis qu'un de ses camarades l'initiera à la politique...
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" ... Ce qui plaît ici ne sont ni les recettes stylistiques transfuges des films précédents (les effets mitraillet
" ... Ce qui plaît ici ne sont ni les recettes stylistiques transfuges des films précédents (les effets mitraillettes de Vivre sa vie, les cartons), ni les hommes au couteau et les femmes au pistolet, ni les slogans politiques toute cette violence théorique qui est comme un calque posé sur le film , mais ce qui est au milieu de tout ça, en désordre, et qui finit par raconter l’histoire, assez con mais bien rendue, d’une fille amoureuse d’un type qui en aime une autre qui s’en moque puisqu’elle ne pense qu’à sa carrière. D’où des plans d’appartements fugaces et beaux où l’on voit des regards anxieux se perdre dans des dos ou des plats de purée.
Coincé entre deux films manifestes rutilants, Masculin-féminin marque comme un arrêt où s’opère, via Jean-Pierre Léaud, une reconnexion souterraine avec d’autres films de la Nouvelle Vague, passés ou à venir Antoine et Antoinette ou La Maman et la putain , avec quelque chose de l’ordre du café parisien, du ciel gris et du désarroi amoureux.
De cette époque frénétique où Godard tournait d’abord et réfléchissait ensuite, les films portent tous la marque assez enthousiasmante. Mais cette activité délirante, qui était le fruit de son dégoût croissant pour les formes traditionnelles de production et la vacuité qu’elles infèrent, se lit mieux sous le signe de la fuite angoissée que sous celui du gai savoir, et elle se résoudra par une crise et un double exil. Vers le cinéma militant d’abord, de 1969 à 1972, dans le collectif Dziga Vertov, puis vers Grenoble et la vidéo, jusqu’en 1978."
"... Blagues de potaches, annotations flâneuses dans Paris, légèreté narquoise teintée de quelques r
"... Blagues de potaches, annotations flâneuses dans Paris, légèreté narquoise teintée de quelques remords d'étudiant en sociologie, effets de décalage sonore qui ouvrent sur des réminiscences de muet à la Tati, et puis Léaud, tombant amoureux et s'essayant accessoirement à deux trois notions politiquement révolutionnaires.
Animé de la force de frappe verbale qu'on lui connaît, Léaud surtout pose des questions, en émissaire consciencieux du cinéaste : Godard en position d'intervieweur face aux acteurs, au cinéma, à la vie, alors Léaud n'arrête pas, d'ailleurs son personnage travaille pour l'Ifop. Le film prend la forme d'un questionnaire aléatoire, d'un interrogatoire nerveux, d'une enquête inachevée. Godard et Léaud sont des représentants suffisamment atypiques de la masculinité pour que le suspense annoncé par le titre s'évapore fissa.
Pareil pour la féminité, sous la forme d'un trio de copines, qui oppose une morgue indifférente à la curiosité incessante du tandem, et ainsi se dérobe. Aux yeux sixties du maître en tout cas, les filles ne captaient rien à la politique. Hormis leurs intérêts émotionnels immédiats, zéro conscience de la marche du monde. Des gourdes. Mais l'intuition godardienne reprend le dessus et suggère de cette ignorance une autre interprétation; ne serait-ce pas, de la part des femmes, un rejet instinctif et salutaire de ce qui nourrit la vanité enfantine des hommes ? Poème brillant et nonchalant, Masculin féminin se divertit surtout des effluves de son époque, dont il célèbre les icônes : Bardot, Hardy ou Dylan, en guest stars tendrement invoquées."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE