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La vie difficile de Joy dans une banlieue londonienne de la fin des sixties. Le premier long métrage de Ken Loach pour le cinéma.
Joy raconte sa vie quotidienne dans la banlieue londonienne de la fin des sixties. Un mari brutal, Tom, truand à la petite semaine, qui se fait coffrer après un braquage raté. Un fils, Johnny, qu’elle élève seule. Un amant, Dave, voyou fleur bleue, qui se retrouve aussi en prison. Une collègue serveuse de pub, Beryl, qui l’invite à poser nue pour des photographes minables. Des hommes de passage. Et demain ? Le premier long métrage de Ken Loach pour le cinéma.
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"Pour Ken Loach, réussir un film engagé, c’est filmer la vie. Sans discours, sans messages, sans transpositions ay
"Pour Ken Loach, réussir un film engagé, c’est filmer la vie. Sans discours, sans messages, sans transpositions ayant valeur de parabole. Sa caméra plonge dans les décors réels et la figuration improvisée du quotidien ; elle opère en prises directes, selon les normes du reportage télévisé. Un parti-pris qui est devenu l’originalité de style de ce jeune transfuge du théâtre et de la télévision. Il aura fallu le succès d’estime de Kes et l’extraordinaire engouement pour Family Life pour que le public français puisse enfin découvrir le premier long métrage de Ken Loach (présenté au Festival d’Hyères en 1970). Entre temps, l’ORTF lors d’un hommage à la BBC, nous avait permis d’apprécier Cathy come home, une dramatique dont l’impact est loin d’être émoussé. (...)
Malgré d’évidentes imperfections, Poor cow marque une date, celle de la rupture avec un cinéma anglais dénationalisé à cause de l’afflux des capitaux américains. Alors que les cinéastes britanniques les plus réputés se tournaient vers une production de luxe à diffusion internationale, Ken Loach redonnait vie à l’héritage de la fameuse école documentariste et enracinait son propos dans un contexte typiquement britannique. Un constat qui devient contestation.
A cet effet, il choisit un cadre géographique précis, soucieux de retrouver la lumière juste des extérieurs et de respecter les particularités de langue propres à une région ou à un quartier.
Ici, dans Poor cow, nous sommes dans un des faubourgs les plus laids de Londres, avec maisons de briques et cours sordides. Les poubelles sont pleines en permanence et les enfants jouent sous les linges usés qui sèchent. Les intérieurs, reconstitués, sont tout aussi criants de vérité avec les pièces exiguës décorées d’objets de mauvais goût, l’inévitable gondole vénitienne ou les bibelots-souvenirs hideux. Pas d’eau courante, les enfants se lavent dans les antiques lessiveuses. Tous ces détails qui en disent long sur la condition de cette classe défavorisée, sont minutieusement observés. Aucun d’eux n’échappe à cette exigence d’authenticité qui caractérise Ken Loach.
L’art de la mise en scène consiste à intégrer dans ce contexte, des éléments de fiction sans que le mélange donne l’impression du moindre hiatus. (...)
Pour donner l’impression de réalité à certaines séquences comme celle de l’arrestation mouvementée de la bande, il filme avec la caméra portée, et l’instabilité donne l’impression d’un reportage en direct. (...) Le film est bien meilleur dès qu’il enracine ses personnages dans un contexte qui fait oublier la fiction. Une parente qui n’en finit pas d’ajuster ses faux-cils, une dispute dans la rue qui amuse les amants à la fenêtre, un bambin qui noie la perruque de sa mère, la toilette du nourrisson aux langes nauséabonds, une séance de pose pour photographes vicieux, la recherche de l’enfant caché dans un terrain vague... Tableaux bouleversants de vérité, d’une émouvante simplicité. (...) Le film de Ken Loach annonce le grand cinéaste de Kes et de Family Life, par la justesse de la description et par les problèmes qu’il soulève. On s’attache à ces personnages instables, victimes d’un monde qui prend le visage du « normal ».
Le bonheur est-il possible dans cet univers répressif ? A la fin du film, dans un plan interview, dans le style de l’enquête télévisée, Joy apporte sa réponse :« Les gens racontent qu'ils sont heureux avec leur télévision ou leur réfrigérateur... Moi aussi, j'ai dit ça. Mais finalement j'ai compris : le vrai bonheur, ça se bricole... » (...)
Si nous déplorons, dans notre cinéma français infirme, l’absence d’un authentique cinéma de gauche, c’est du côté de la Grande-Bretagne qu’il faut regarder. Avec les films de Ken Loach comme modèles."
"Ce premier long métrage de cinéma de Kenneth Loach (1967) ne fut distribué en France qu'après le succ&
"Ce premier long métrage de cinéma de Kenneth Loach (1967) ne fut distribué en France qu'après le succès de son troisième film, Family Life. C'est un portrait de jeune femme paumée une « pauvre cloche », selon le titre original d'une étonnante vérité. Une fiction sur une vie misérable tournée dans un style proche du reportage, avec une critique sociale implicite. La musique est de Donovan."
Jacques Siclier"La force du cinéaste vient de ce qu’il ne tombe jamais dans la caricature misérabiliste. L’héroï
"La force du cinéaste vient de ce qu’il ne tombe jamais dans la caricature misérabiliste. L’héroïne parvient à se détacher des malheurs qui l’accablent en luttant au jour le jour. La caméra, et derrière elle Ken Loach, aime Joy et cela se ressent. Un premier film important à regarder de toute urgence car on ne l’a guère vu en France depuis sa sortie confidentielle en 1973."
Magali Jauffret" C'est l'histoire d'une lutte au quotidien, celle d'une femme libre, féministe sans le savoir, qui refuse de se
" C'est l'histoire d'une lutte au quotidien, celle d'une femme libre, féministe sans le savoir, qui refuse de se laisser broyer par la vie. Il y a du Ladybird dans ce parcours, qui devient exemplaire à force de banalité. Tout Ken Loach est déjà là : son goût pour les gens simples et sa capacité à scruter la vérité des êtres au détour de scènes en apparence anodines... Sans l'excuser, sans s'apitoyer, Loach regarde Joy et l'aime, dans toute son imperfection. Comme elle le fait dès le premier plan du film, Joy hésite fréquemment entre le rire et les larmes. Question de nature : mais au plus noir de la vie, bien vite, la joie (joy en anglais) reprend le dessus. Carol White est magnifique et Terence Stamp, dans un second rôle de tendre voyou (...) est tout à fait étonnant..."
Isabelle Danel" ... l'image est accompagnée d'une façon intermittente par deux sorte de commentaire : un commentaire dit par l
" ... l'image est accompagnée d'une façon intermittente par deux sorte de commentaire : un commentaire dit par l'héroïne, et l'on croit suivre une confession, un commentair constitué par les chansons de Donovan. Les deux commentaires n'entretiennent pas toujours les mêmes rapports avec l'image. Le récit est, de plus, entrecoupé par des inserts qui paraissent rapporter des phrases de Joy et qui remplissent plusieurs fonctions : ils forment des têtes de chapitres qui organisent le récit ; ils forment aussi une réflexion sur l'action par leur caractère détaché. Enfin le récit aboutit à un interrogatoire de l'héroïne. L'image et la séqueence sont donc toujours intégrées dans un réseau complexe qui tend à supprimer le romanesque -il n'y parvient pas toujours - et qui multiplie les points de vue (...)
La composition de certains plans, qui concernent la vie de Joy, forment contraste avec l'aspect peu apprêté de la plupart. ils figent une image type semblable à un tableau proche de l'école flamande par l'éclairage qui fait ressortir les objets d'un fond uniformément brun, ou semblable à un chromo pour calendrier ou reveue féminine (...)
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