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Dans une carrière, un mineur marginal et loufoque est accusé d'avoir causé la mort d'un collègue avec l'alcool qu'il fabrique et qu'il vend.
Emil travaille avec son frère dans une carrière de calcaire. Marginal et loufoque, il n'est accepté par les autres mineurs que grâce à l'alcool frelaté qu’il fabrique et qu'il vend. Tout bascule lorsque la mixture préparée par Emil est accusée d’avoir empoisonné l’un d’entre eux.
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"La photographie organique de Sigurður Guðmundsson et le mixage sonore immersif sont tous deux mis au profit d’un dispositif qui flirte à pl
"La photographie organique de Sigurður Guðmundsson et le mixage sonore immersif sont tous deux mis au profit d’un dispositif qui flirte à plusieurs reprises avec le surréalisme. En plus de l’exercice de style, la puissance émotionnelle donnée à un sujet aussi abstrait que le manque d’amour fonctionne avant tout grâce à la prestation impressionnante d’Elliott Crosset Hove. À l’inverse du personnage de Johan (incarné par Simon Sears) dont la mise en scène magnifie la beauté virile, Emil est présenté de la façon la plus dégradante qui soit, sans que son interprète ne le fasse sombrer dans la pure figure pathos. C’est grâce à cette retenue dans la dramatisation que le spectateur s’attache à lui, permettant au réalisateur de mieux jouer avec nos attentes et nos émotions via sa réalisation hors du commun."
Julien Dugois"Dès les premières images, Winter Brothers cherche à capter l’attention. À tâtons dans les profondeurs d’un sous-sol anthracite, le spectate
"Dès les premières images, Winter Brothers cherche à capter l’attention. À tâtons dans les profondeurs d’un sous-sol anthracite, le spectateur accompagne une équipe de mineurs, dont le labeur épouvantable est dédié à une extraction indéterminée. Le réalisateur vise d’emblée l’entrechoc du réel et de l’abstraction, prétexte à une expérimentation visuelle et sonore. Lorsque résonne la pause déjeuner, les hommes remontent éreintés à la surface, en plein jour : le silence des décors forestiers environnants sous une neige immaculée est bousculé par les grincements de l’usine de calcaire dont la poussière recouvre les ouvriers des pieds à la tête. Tous ont l’allure étrange d’un fantôme mâchouillant son sandwich.
Alors qu’il esquisse le portrait de deux frères enchaînés au turbin, Hlynur Pálmason soutient son procédé esthétique, avançant graduellement les pions d’une sorte de dogme audiovisuel renouvelé, où sa sensibilité fusionne avec celle de sa directrice de la photographie, Maria von Hausswolff. Nous sommes conduits ainsi par un monstre à deux têtes, gardien d’une réalité infernale et paradoxalement pastel, sculpturale, quasi ornementale. Le film focalise sur l’un des deux frères, Emil, grand échalas moche avec un air idiot, vendeur de gnôle sous le manteau, qui se rince l’œil du reflet nu d’Anna, tel un Quasimodo transi inconscient des conséquences de ses moindres gestes. Elliott Crosset Hove, qui en est l’interprète – sacré meilleur acteur à Locarno -, ne vient pas de nulle part. Fils d’acteur, lui-même sorti de l’école nationale de l’art performance du Danemark, comédien de théâtre émérite, il donne pleine mesure à l’air ahuri et souffrant de son personnage. Pálmason a par ailleurs confié l’ensemble de sa distribution à des professionnels aguerris, dont le jeu épuré est sublimé par la musique électro polaire de Toke Brorson Odin. Au gré de son intrigue assez fluette, le réalisateur crée ainsi une succession de situations qui convergent à la scène spectaculaire d’un combat masculin, dont l’exubérance n’est pas sans rappeler celle de Ken Russell et de Love (1969). Personne ne saurait bouder la source volcanique de créativité de Winter Brothers, film exigeant aux contours glacés."
"La narration linéaire interprète le chaos intérieur d’un personnage inadapté et bafoué dans la seule motivation qui semble l’animer : être
"La narration linéaire interprète le chaos intérieur d’un personnage inadapté et bafoué dans la seule motivation qui semble l’animer : être aimé. Enfant qui n’aurait pas grandi, Emil s’exprime par le jeu et l’imitation. Incapable semble-t-il de se penser adulte et indépendant (de corps et d’esprit), il observe le petit monde qui l’entoure dans l’espoir d’y jouer un rôle. Privilégiant les plans larges, la caméra semble lui imposer une mise à distance et le place en orbite des autres, collègues, frère, petite amie.
L’approche cinématographique d’Hlynur Pálmason privilégie la simplicité d’un récit dans lequel le mystère du personnage principal entre en collision avec les règles premières de la vie de groupe. Alors que le quotidien des travailleurs ne semble rythmé que par le labeur, les trajets en pick-up et la consommation d’alcool, Emil fait office de « drôle », sorte d’idiot du village à la logique décalée. Son regard tour à tour attentif, vide ou plaintif illustre une quête d’absolu que personne ne veut entendre.
Si Winter Brothers propose une expérience hors-norme, la précision de sa mise en scène le rend parfaitement limpide. Par la maîtrise du rythme, l’économie de dialogues et la durée même du film, Hlynur Pálmason prouve qu’il préfère la rigueur à l’esbroufe. Travaillant le son comme il cadre l’image (à noter la superbe partition de Toke Brorson Odin), le cinéaste donne à son premier long métrage une sorte de « légèreté pesante », combinaison harmonieuse de sourdes bizarreries rendant la noirceur du propos moins oppressante.
Sorte de Stan Laurel scandinave, visage enfantin et corps sans âge, Elliott Crosset Hove s’oppose physiquement à la virilité terrienne de Simon Sears (interprète de Johan), les deux frères allant jusqu’à se confronter physiquement lors d’un combat nu aux allures de lutte antique. La tragédie prend alors tout son sens, celle de héros déchus aux destins dérisoires dont les dernières images du film préservent encore le mystère."
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