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TOP PAOLO SORRENTINO :
NOTRE CLASSEMENT
Héritier revendiqué de Fellini, grand habitué du festival de Cannes, Paolo Sorrentino est autant apprécié que critiqué pour sa mise en scène grandiose de l’intime, traversée de fulgurances, de visions oniriques et de moments de grâce. De son premier long-métrage, L’Homme en plus, à Silvio et les autres, la filmographie de Sorrentino trace en filigrane un portrait - à charge - de l’Italie au fil des décennies, à travers des figures politiques (Silvio Berlusconi, Giulio Andreotti) ou d’autres, plus anonymes.
La plupart de ses personnages, figures masculines vieillissantes, ont en commun leur vision désabusée du monde et de ceux qui le peuplent. En pleine crise existentielle, tous se retrouvent face à leurs gloires et leurs amours passées, face au temps qui file, et surtout, face à celui qui reste.
À l’occasion de l’arrivée de La Grande Bellezza et Youth à l’abonnement sur UniversCiné, retour sur vingt ans de carrière, en huit films.

 8. L'Ami de la famille (2006)

Portrait tragi-comique d’un personnage affreux, sale et méchant, L’Ami de la famille est un plongeon à l’intérieur de l’homme et de sa dégénération. Geremia de Geremei, 70 ans, est un usurier aussi laid que sale et aussi riche que radin. Une sorte d’orge lubrique, un satyre crasseux et repoussant, tant physiquement que moralement, incarné à la perfection par Giacomo Rizzo. Sorrentino réussit malgré tout à distiller tout au long du film une certaine ambiguïté, dans sa mise en scène, ses décors, le double sens des dialogues, la personnalité de son personnage principal. Et à faire cohabiter, une fois de plus, les contrastes, entre laideur et beauté, corruption et pureté, ombre et lumière.

7. This must be the place (2011)

Dans son premier film américain, Paolo Sorrentino dirige Sean Penn, rencontré quelques années plus tôt à Cannes, lorsque l’acteur, président du Jury, avait récompensé Il Divo. Le cinéaste italien transforme ici l’acteur américain en sosie de Robert Smith, chanteur du groupe The Cure et en fait une star du rock à la retraite et dépressive, un personnage tragi-comique, à la fois grotesque et touchant, pathétique et flamboyant. Recluse à Dublin, la rock star déchue finit par quitter son manoir pour se lancer, après les obsèques de son père, dans une quête vengeresse à travers l’Amérique. Un road trip initiatique, au cours duquel  les visions oniriques et poétiques de Sorrentino rencontrent l’Americana, bercé par la musique du chanteur des Talking Heads, David Byrne. Prix du Jury Œcuménique à Cannes 2011.

6. L'Homme en plus (2001)

Premier film de Sorrentino et première collaboration avec Toni Servillo, grand comédien de théâtre, qui deviendra l’acteur fétiche du réalisateur. Le cinéaste y explore les destins parallèles de deux hommes qui portent le même nom : Antonio Pisapia. L’un est un crooner cynique déchu après une accusation de viol sur mineure, l’autre un footballeur idéaliste et naïf, contraint de mettre un terme à sa carrière suite à une blessure. Un portrait croisé de deux hommes que tout oppose, dans l’Italie des années 1980, à la veille de l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi. Présenté à la Mostra de Venise en 2001, le film lui a inspiré un roman, Ils ont tous raison (2010), basé sur le personnage joué par Toni Servillo.

5. Les Conséquences de l’amour (2004)

Paolo Sorrentino retrouve Toni Servillo, ici dans la peau d’un mystérieux quinquagénaire, qui vit reclus depuis huit ans dans un hôtel, limitant au maximum le contact avec ses semblables. Le cinéaste et son comédien fétiche expérimentent les thématiques qui deviendront récurrentes dans l'œuvre de Sorrentino, à travers un personnage d’homme vieillissant, observateur cynique et désabusé, seul face à la vacuité du monde qui l’entoure et de ceux qui le peuplent. Présenté en sélection officielle à Cannes en 2004, Les Conséquences de l’amour est le film qui fit découvrir Paolo Sorrentino aux spectateurs français, son premier long-métrage, L’homme en plus, étant resté inédit en France jusqu’à sa sortie tardive en 2012.

4. Youth (2015)

Nouveau film américain pour Sorrentino, qui après Sean Penn, dirige Michael Caine et Harvey Keitel. Le premier incarne un compositeur et chef d’orchestre à la retraite, le second, un réalisateur encore en activité. Les deux meilleurs amis se retrouvent dans une station thermale des Alpes en compagnie de Rachel Weisz, Jane Fonda et Paul Dano. Entre moments de nostalgie et échappées oniriques, Sorrentino et ses personnages se demandent si,  au crépuscule d’une vie, tout ce qui s’est joué et cristallisé peut encore être rattrapé. Présenté en compétition officielle à Cannes en 2015, Youth a inspiré un roman à Sorrentino, publié l’année suivante.

3. Il Divo (2008)

Sorrentino poursuit son portrait de l’Italie à travers celui de Giulio Andreotti, 7 fois président du Conseil et 25 fois ministre, figure majeure de la politique italienne pendant plus de 40 ans. Autant biopic que portrait au vitriol de ce personnage politique plus qu’ambigu, Il Divo présente Andreotti comme une sorte de Nosferatu romain. Dos courbé, oreilles décollées, épaisses lunettes et pas traînant, Toni Servillo incarne à merveille cette figure politique dans cet opéra pop et baroque à la mise en scène qui se veut un reflet de l’Italie bling-bling, en parfait contrepoint de l’austérité d’Andreotti. La prestation remarquable de Toni Servillo, méconnaissable, lui vaut le Prix du meilleur acteur aux European Film Awards. Prix du Jury à Cannes 2008.

2. Silvio et les autres (2018)

Sorrentino s’attaque à une nouvelle figure politique italienne : Silvio Berlusconi. Loin du biopic (un carton prévient le spectateur que le film mêle réalité et fiction), Sorrentino choisit une période de creux pour Berlusconi, à la veille de son retour aux affaires en 2008. Si le Cavaliere est absent pendant les 40 premières minutes du film, “il” est sur toutes les lèvres, dans toutes les conversations. L’occasion pour le cinéaste de brosser le portrait multiple (comme les points de vue) d’un homme politique au repos, mais aussi celui de sa cour et de l’Italie de la fin des années 2000, entre tractations politiques, bacchanales et fêtes démesurées. Comme toujours, Toni Servillo crève l’écran, notamment dans une scène d’appel téléphonique qui vaut à elle seule le visionnage du film. Absent de Cannes (fait rare pour Sorrentino), Silvio et les autres est sorti en deux parties (3h30 au total) en Italie sous le titre Loro et en un seul film de 2h30 en France.

1. La Grande Bellezza (2013)

Le grand retour de Toni Servillo chez Sorrentino, dans un rôle à l’opposé de son précédent dans Il Divo. L’acteur incarne ici Jep Gambardella, roi des mondains, auteur d’un roman brillant mais unique, écrit dans sa jeunesse. Alors qu’il fête ses 65 ans, ce dandy désabusé traîne son vide existentiel et sa gloire passée de soirée mondaine en palais romain, toujours une cigarette à la main. La mise en scène de Sorrentino, tout en travellings, plongées et contre-plongées, sublime ici tout autant la vulgarité des soirées dantesques que l’éternelle beauté des palais romains. Présenté en sélection officielle à Cannes en 2013, La Grande Bellezza est le chef d'œuvre de Sorrentino, qui a remporté l’Oscar et le Golden Globe du meilleur film étranger en 2014.

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