Après avoir intégré l’institut du Jeune Cinéma, il poursuit son parcours à l’université de Téhéran, d’où il sort diplômé en 1998 avec une maîtrise de mise en scène. Le bilan de ces dix ans de formation est déjà imposant : tournage de six courts-métrages, scénarios et réalisation de deux séries pour la télévision.
En 2001, les portes du cinéma s’entrouvrent grâce à Ebrahim Hatamikia avec lequel il coécrit le scénario de son film, Ertefae Past/Hauteur basse chronique dans le sud-ouest de l’Iran qui reçoit un bel accueil critique et public. L’occasion rêvée pour Asghar Farhadi de se lancer dans le long métrage. C’est ainsi qu’en 2003 sort Danse avec la poussière, où il conte les mésaventures de Nazar, contraint de divorcer de sa femme et de partir chasser le serpent dans le désert, afin de rembourser ses dettes envers sa belle-famille. « Prix spécial du Jury » au Festival du Film de Fajr (Téhéran), le film voyage avec succès, récompensé notamment lors du Festival international du Film de Moscou.
Un an plus tard, Les Enfants de Belle ville suit la même trajectoire : en abordant les dérives du système judiciaire iranien à travers l’histoire d’un adolescent condamné à mort, le film est de nouveau récompensé au Festival de Fajr avant d’émouvoir au-delà de ses frontières (« grand Prix » du Festival international du Film de Varsovie).
Avec La Fête du feu, le public français découvre pour la première fois en salles l’œuvre du cinéaste. Entre marivaudage et drame, cette autopsie d’une crise conjugale dont une aide-ménagère devient témoin consacre la singularité de l’auteur. Le film est applaudi en Iran, avec trois prix dont celui du « Meilleur réalisateur » au Festival de Fajr, comme à l’étranger, avec le « gold hugo du Meilleur Film » au Festival international du Film de Chicago et le « Prix du scénario » au Festival des 3 Continents de Nantes.
Réalisateur et scénariste prolixe, Asghar Farhadi s’est peu à peu entouré d’une famille d’acteurs, dont Taraneh Alidousti qu’il retrouvera pour la troisième fois avec
A propos d'Elly…, dont elle interprète le rôle-titre. Suspense psychologique et choral, le film a obtenu l'Ours d’argent du Meilleur réalisateur à Berlin.
Avec
Une Séparation, toujours à Berlin, le réalisateur iranien obtient l'Ours d'or, et est consacré collectivement par les Ours d'argent de meilleur acteur et meilleure actrice, suivis, au fil des mois, du César et de l'Oscar du meilleur film étranger. En France, le film rassemble près d'un million de spectateurs.
Tourné et produit en France, Le Passé (2013) vaut à son actrice principale, Bérénice Béjo, le prix d'interprétation au Festival de Cannes. Il recidive en 2016 avec Le Client, qui obtient le Prix d'Interprétation masculine, ainsi que le Prix du Scénario. Le film obtient également l'Oscar du Meilleur Film étranger l'année suivante.