Son deuxième long métrage, Eternas Sonrisas de New Jersey, mettait en scène Daniel Day Lewis en dentiste fou. Mais l'accueil plus distant réservé au film oblige Carlos Sorín à se consacre, pendant une longue période, uniquement au film publicitaire.
A cette époque le réalisateur, qui avoue "préférer le documentaire à la fiction et les biographies aux romans", tourne pour la première fois avec des personnages réels : expérience qu'il souhaitera renouveler dans le cadre d'un long métrage.
Ainsi, après treize ans d'absence, il revient au cinéma en 2002 avec Historias minimas, où les trois protagonistes, cherchant à briser une solitude qu'ils n'ont pas choisie, voient leurs destins s'entrecroiser sur les routes de Patagonie.
Cette région de l'extrême sud de l'Argentine, avec ses paysages immenses et désolés, sert aussi de toile de fond à Bombón El perro, La Fenêtre et Jours de pêche en Patagonie.
Mais au-delà de ces repères "géographiques", c'est un profond humanisme qui réunit les films du cinéaste. Ses personnages, vivants tous dans des conditions extrêmes, matérielles et affectives, déploient toujours leur plus profonde énergie à saisir un espoir ou une raison de vivre dans le simple regard d'un proche comme d'un inconnu, ou encore d'une idole, même lointaine, tel Maradona, icône inaccessible de El Camino de San Diego.