Il en réalise deux autres Fortune cookie et Protozoa, et sort en 1994 de l’American film Institute, titulaire d’un master of Fine Art en réalisation.
En 1996, il fonde avec Eric Watson la société de production Protozoa Pictures pour développer ses projets. Il aurait alors commencé par réunir 60000 dollars en tapant ses proches pour financer son premier long Pi (1998). Dédale sur le délire obsessionnel d’un mathématicien incarné par Sean Gulette, le film est tourné en 16 mm, noir et blanc, ambiance de malaise onirique, couronné par le prix de la mise en scène au festival de Sundance.
Comparé à David Lynch, Aranofsky jure qu’il fera lui aussi un jour un film culte ! Ce sera Requiem for a dream (2000), adapté du roman d’Hubert Selby, film choc sur l’addiction qui frappe par son style shooté…
Il met ensuite 6 ans pour faire aboutir The Foutain, mélo métaphysique, écrit pour l’actrice Rachel Weisz, sa compagne. Une histoire d’amour qui transcende le temps et la mort, avec gros budget et grandes ambitions. Echec, massacre critique, fiasco financier. Aranofsky s’en relèvera.
Tous ses films ont un point commun : l’obsession et le dépassement de soi… En 2008, il retrouve la grâce et les honneurs avec The Wrestler, épure poignante sur le monde du catch, offrant à Mickey Rourke un sacré come-back. Le film a reçu le lion d’or au festival de Venise.
Mais c'est avec Black Swan (2010) qu'il renoue avec un succès international de grande envergure, notamment grâce à la performance de Natalie Portman, qui emporte critique et public en danseuse tourmentée.
Scénariste de tous ses films et producteur, il a aussi co-écrit en 1999 Abîmes (Below 2002), qu’il aurait dû réaliser, mais se consacrant à Requiem for a dream, il a laissé ce soin à David Twohy.
Camille Taboulay