Né en 1969 à Séoul, il est le fils d'un designer. Il fait partie du ciné-club pendant ses études de sociologie à l'université Yeonsei, puis entre à la Korean Academy of Film Art en 1994, dans la section réalisation...
Après quelques courts-métrages (White man, The Memories in My Frame et Incoherence), Joon-Ho Bong participe en tant que scénariste à des longs-métrages et en tant qu'assistant réalisateur au film Motel Cactus (1997) de Ki-yong Park.
En 1999, il réalise son premier long-métrage Barking Dogs Never Bite, une comédie à l'humour noir où un jeune chômeur devient à moitié fou face aux aboiements d'un chien dans son immeuble. Quoi que bancal, le film révèle déjà un certain pour l'absurde et un regard caustique sur la Corée contemporaine. Le deuxième, Memories of Murder, fait sensation, aussi bien auprès du public que de la critique. Film policier, inspiré d'un faits divers où un serial killer n'avait pu être arrêté par la police, Memories of murder fascine par son atmosphère quasi fantastique et par la critique d'une partie rurale du pays, qu'on suppose gangrenée par la violence du fait du mépris des hautes autorités à leur égard.
Son film suivant prend un virage radical et The Host devient l'un des plus grands succès nationaux de tous les temps en Corée du sud. Film de genre, avec un monstre qui terrorise la ville, The Host mélange les tons et réussit à être un film qui épouvante, fait rire et émeut tout à la fois en abordant le thème de la responsabilité de l'homme envers son environnement, naturel et humain.
Joon-ho Bong est désormais l'un des jeunes cinéastes asiatiques les plus en vue. Il participe au film à sketches Tokyo !, signant l'un des trois segments aux côtés de Leos Carax et Michel Gondry.
Avec Mother (2009), Joon-ho Bong revient à une réalisation plus modeste, mais mélange de nouveau les genres. Il remporte un grand succès avec ce portrait d'une mère qui se transforme en justicière obstinée à la recherche de la vérité, voulant à tout prix innocenter son fils accusé de meurtre. Dans le rôle-titre, le cinéaste emploie, volontairement à contre-emploi, la star coréenne qui a le mieux symbolisé l'image de la "mère parfaite" à travers les rôles standards dans l'industrie locale du cinéma. Le film est en sélection officielle du Festival de Cannes, dans la section Un Certain Regard.
Joon-ho Bong devient définitivement l'un des réalisateurs sud-coréens les plus populaires et les plus défendus par la critique internationale qui reconnait dans l'efficacité de son style une grande subtilité d'approche et une audace qui lui permet d'aborder les genres en dépassant leurs contraintes.
Lui même se définit comme "cinéaste instable". Mais l'on pourra, d'un film à l'autre, leur reconnaître un trait commun : l'évocation de la société de son pays, qui sous-tend, explique et conditionne les actes de ses personnages et donne au récit une véritable profondeur.
En 2012 sort Le Transperceneige, un projet de longue haleine pour lequel le cinéaste a dû se battre pour imposer sa vision. Adaptation d'une bande dessinée française de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, et superproduction américano-sudcoréen, le film raconte les derniers instants de l'humanité face à une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants se sont réfugiés à bord d'un train qui circulent sans arrêt, et compartimenté selon une hiérarchie sociale stricte. Loin de la censure hollywoodienne, alors qu'il emploie des stars (Chris Evans, John Hurt, Tilda Swinton) et une équipe technique chevronnée, Bong Joon-ho offre un glaçant film d'anticipation.
En 2017, le public attend la sortie de sa nouvelle réalisation Okja, retour, après The Host, au film de monstre.
- par ailleurs, Joon-ho Bong (présentation du nom à l'occidentale : prénom + nom) ou Bong Joon-ho (présentation du nom à l'asiatique : nom + prénom) sont bien une seule et même personne !