L'œuvre de Laurent Achard est (encore) peu nombreuse – cinq courts et trois longs métrages -, mais déjà largement récompensée : un Prix spécial au Festival de Clermont-Ferrand 1994 pour Dimanche ou les Fantômes, un Grand Prix à Clermont 2005 et le César 2006 du meilleur court pour La Peur, petit chasseur, Prix Cyril Collard pour Plus qu'hier, moins que demain (1998), son premier long métrage, le Prix Jean-Vigo 2006 pour Le Dernier des fous, son second. D'un film à l'autre, on retrouve sa prédilection pour les héros fragiles, enfants ou adolescents, les atmosphères chargées, l'étouffement affectif, les dénouements tragiques : le viol de la jeune fille dans Qu'en savent les morts (1991), l'extermination des parents dans Le Dernier des fous ou le poids meurtrier d'une mère dans Dernière séance (2011). Achard est un peintre de la solitude enfantine, de l'oppression éprouvée, de la violence longtemps retenue et qui explose brusquement à l'intérieur du microcosme familial. En quelques titres, il a su délimiter un univers dépouillé, hérité de Maurice Pialat, dont le réalisme précis n'est pas un ...
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L'œuvre de Laurent Achard est (encore) peu nombreuse – cinq courts et trois longs métrages -, mais déjà largement récompensée : un Prix spécial au Festival de Clermont-Ferrand 1994 pour Dimanche ou les Fantômes, un Grand Prix à Clermont 2005 et le César 2006 du meilleur court pour La Peur, petit chasseur, Prix Cyril Collard pour Plus qu'hier, moins que demain (1998), son premier long métrage, le Prix Jean-Vigo 2006 pour Le Dernier des fous, son second. D'un film à l'autre, on retrouve sa prédilection pour les héros fragiles, enfants ou adolescents, les atmosphères chargées, l'étouffement affectif, les dénouements tragiques : le viol de la jeune fille dans Qu'en savent les morts (1991), l'extermination des parents dans Le Dernier des fous ou le poids meurtrier d'une mère dans Dernière séance (2011). Achard est un peintre de la solitude enfantine, de l'oppression éprouvée, de la violence longtemps retenue et qui explose brusquement à l'intérieur du microcosme familial. En quelques titres, il a su délimiter un univers dépouillé, hérité de Maurice Pialat, dont le réalisme précis n'est pas un frein à l'imaginaire, au contraire : fantômes et fantasmes y ont la part belle. On peut attendre encore beaucoup de ce franc-tireur.
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