Au cœur de la Nouvelle Vague hongroise des années 60 – Istvan Gaal, Istvan Szabo, Miklos Jancso, dont elle fut l'épouse -, Marta Meszaros est, avec Judit Elek, l'une des seules réalisatrices à la stature internationale. Formée à la rude école du court métrage (elle en signe plus de vingt-cinq à partir de 1954), elle aborde le long en 1968, avec Cati, où elle met déjà en images une thématique qu'elle développera tout au long de sa carrière, celle des rapports filiaux et de la recherche du père, résultante de son propre drame familial.
Ce sont surtout les deux films qu'elle tourne en 1975 et 1976, Adoption (Ours d'or à Berlin) et Neuf mois, qui lui apportent une certaine renommée en France, à un moment où s'affirment de nouvelles revendications féminines. Le désir de maternité, de nouveaux rapports de couples, l'indépendance proclamée de la femme et sa possible autonomie, toutes les situations, bien ancrées dans la réalité hongroise, qu'elle met en scène, représentent un point de vue précieux, eu égard au très petit nombre de femmes cinéastes dans les pays de l'Est.
Une mère, une fille, Journal intime, Journal à mes enfants (Grand Prix à Cannes en 1984), Journal à mes amours (Ours d'argent à Berlin 1987), Journal à mon père et ma mère, tous ces titres, tournés entre 1981 et 1990, définissent précisément sa manière : un cinéma autobiographique à la visée suffisamment ample pour atteindre à l'universel. Son activité s'est ralentie puisqu'elle n'a tourné que trois films ces dix dernières années. Mais son œuvre passée est suffisamment riche pour que l'on y revienne régulièrement.