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Une adolescente, dont les parents ont été victimes des procès staliniens, regagne la Hongrie de l'après-guerre. Prix spécial du Jury - Cannes 1984.
Juli est journaliste en Hongrie. La liberté de la presse est loin d'y être acquise et Juli a déjà connu les prisons fascistes. Elle recueille Magda, une jeune fille orpheline dont les parents sont morts en Union Soviétique et dont les idées sont anti-staliniennes... Premier volet d'une trilogie autobiographique signée par l'une des cinéastes majeures en Hongrie, découverte avec "Adoption" et "Neuf mois". Prix spécial du Jury au Festival de Cannes 1984 et Grand prix au Festival de Budapest, le film recrée très fidèlement la Hongrie des années 50 et la terreur instaurée par le régime communiste avec ses enlèvements politiques.
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" Dans la Hongrie de l'immédiat après-guerre, débarque une toute jeune fille, Juli, qui arrive d'U.R.S.S.
" Dans la Hongrie de l'immédiat après-guerre, débarque une toute jeune fille, Juli, qui arrive d'U.R.S.S. où son père sculpteur s'est réfugié pour fuir les persécutions de l'amiral Horthy. Choix malencontreux car il disparaîtra au moment des purges staliniennes, et c'est une orpheline qui revient en Hongrie. Mais curieusement, sa mère adoptive Klara, représente de façon presque caricaturale le type du communiste « pur et dur » cher à l'époque stalinienne. Son mariage n'y a pas résisté et maintenant elle souhaiterait l'affection d'une fille mais sans jamais remettre quoi que ce soit en question. D'instinct, Juli n'éprouve qu'antipathie pour elle au point de demander à être inscrite dans un orphelinat.
D'emblée cela situe l'atmosphère du film et son style. Tout est intériorisé. Juli n'est que révolte : elle sèche l'école, qui la dégoûte, et les marques d'affection de sa tutrice. Révolte d'adolescente ? Pas seulement : tout ce qui nous est montré de la vie courante est finalement haïssable. A peine arrivée chez elle, Klara ouvre une porte, disant gentiment à Juli : « Voici ta chambre », et on nous présente une grande pièce bourgeoisement meublée qui doit bien représenter à peu près la superficie allouée normalement à une famille. Déjà, la nomenklatura s'installe bien.
Bien ? Elle est à la fois odieuse et ridicule : de nouveaux riches, et en plus, guindés, solennels, coupant tout contact envers les « inférieurs ». Un condisciple de Juli invite la classe à son anniversaire. Avant d'entrer, on passe dans une sorte de sas où l'on vous tâte (la confiance règne !), puis on arrive dans un hall immense où est dressée une table étincelante de cristaux : escalier monumental d'où, très habillé, descend solennellement le papa du copain qui fête son anniversaire... Vive la simplicité bolchevique ! Mais tout cela est seulement montré au passage ; jamais Juli n'explicite les causes de sa révolte sauf peut-être quand on l'empêche de parler de ses parents - sujet tabou ! - ou de prendre contact avec ce qui lui reste de famille en Hongrie. Elle se lie cependant avec Janos parce qu'il est bon et sensible ; il joue le rôle qu'aurait pu tenir son père parce qu'il en a l'âge, la comprend et l'encourage. Mais il détonne dans l'ambiance habituelle : son arrestation ne sera pas une surprise.
Juli, c'est un peu Marta Meszaros dont le père aussi était sculpteur ; elle a vécu cette époque et on peut penser qu'il y a dans le film des éléments de ce vécu. Il semble bien d'ailleurs que ces cas n'aient rien d'exceptionnel si l'on en croit Alexandre Zinoviev, le plus grand des écrivains contestataires. Lui aussi appartient à cette même génération. Après avoir expliqué qu'il est donc un pur produit de l'époque stalinienne (mais a contrario : c'est le combat qu'il lui a livré qui l'a « fait » lui-même), il ajoute : « L'époque stalinienne, ce ne sont pas seulement les grandes purges. Ce fut aussi l'époque où a grandi toute une génération de jeunes gens grâce auxquels le stalinisme a pris fin - on ignore généralement en Occident le rôle qu'a joué cette génération dans la liquidation du stalinisme ». Mais tout cela, dans le film, demeure discret, à l'arrière-plan. C'est le tissu de la vie quotidienne. Mettre tous ces faits en valeur semble presque une trahison par rapport à la tradition intimiste du cinéma hongrois à laquelle ce film paraît se rattacher par son style et sa sensibilité."
" Journal intime, film constat, montre bien les rouages du stalinisme dans une démocratie populaire. Une propagande politique et
" Journal intime, film constat, montre bien les rouages du stalinisme dans une démocratie populaire. Une propagande politique et psychologique (meetings dans les usines, films d'actualités de propagande, fêtes anniversaires à la gloire du régime et des chefs etc.) qui impose un ordre moral dans la vie sociale et privée et qui aboutit aux purges politiques des années cinquante.À travers ce processus, Meszaros condamne l'autoritarisme, qu'il soit de droite ou de gauche parce qu'il entraîne les mêmes excès (parallèle entre l'arrestation du père et de Janos) et montre que, face à ces régimes extrêmistes, toute forme de lutte ouverte est neutralisée. Mais la résistance intérieure de l'esprit a-t-elle plus de chance d'aboutir ? On est tenté de répondre affirmativement. Juli semble le personnage positif de Journal intime puisque sa résistance passive l'amène à se libérer et à prendre son avenir en main..."
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