Au lendemain de la mort de Staline, ce cinéaste fut l’un des artisans de la renaissance du 7ème art dans son pays.
En 1952, il tourne Tempête, un drame paysan qui sonne juste puisque le cinéaste vient lui-même de la campagne. La virtuosité avec laquelle il filme les scènes de liesse dans Un petit carrousel de fête va l’imposer au niveau international. Sa caméra tournoie et s’envole vers les manèges au son de la musique mais l’essentiel est dans la sincérité des personnages, qu’il filme avec pudeur et retenue. Le film révèle en outre Mari Töröcsik, qui va devenir la grande vedette du cinéma hongrois, remportant un prix d'interprétation au festival de Cannes 1970.
Cinéaste discret, porté sur les sujets historiques, Fabri avait à peine quarante ans lors du coup de force soviétique à Budapest en 1956. Il a su, durant sa carrière, rendre compte avec humanité des vicissitudes du rêve socialiste (Vingt heures, 1964).
Ses derniers films sont restés inédits en France, bien que récompensés dans les plus grands festivals : le Cinquième Sceau, 1976, obtint le Grand Prix à Moscou et Requiem, 1982, l'Ours d'argent à Berlin.
Il revint à sa première passion, la peinture, en 1984 et y consacra les dix dernières années de sa vie.
Né en 1917, il disparait en 1994.