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A travers les mésaventures d'un gardien de digue dans la Hongrie de 1950, "Le Témoin" est une satire politique sur l'absurdité des procès staliniens.
1950, en Hongrie. Pelikán, imprudent gardien de digue sur le Danube mais bon communiste, multiplie les maladresses qui lui valent de fréquents séjours en prison. Le voilà bientôt pris dans l'engrenage vertigineux des méthodes d'intimidation du système... Une féroce satire politique sur l'absurdité des procès staliniens en Hongrie. Interdit pendant 10 ans, "Le Témoin" a été présenté pour la première fois au Festival de Cannes en 1981.
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" Le Témoin de Péter Bacsó, bijou d’humour décapant (...) est né de cet instant de la fin des années 1960 où, sous l’impulsion du Printemps
" Le Témoin de Péter Bacsó, bijou d’humour décapant (...) est né de cet instant de la fin des années 1960 où, sous l’impulsion du Printemps de Prague, les artistes magyars crurent un temps profiter d’une relâche de la censure avant que la Hongrie, signataire du Pacte de Varsovie, ne réaffirme sa subordination à la Russie soviétique. Bacsó dut donc ruser avec sa tutelle pour achever le tournage d’un film qui, de toute façon, fut retiré des écrans peu après sa sortie.
Frappé d’interdiction pendant dix ans, Le Témoin acquit à domicile une véritable aura clandestine et connut, lorsqu’il fut enfin divulgué en 1980, un retentissement tel que bon nombre de ses répliques ont fini par infuser le langage commun.
Déplorable, la censure n’en semblait pas moins inévitable, tant la décharge était et demeure d’une virulence incroyable (et d’une terrible justesse) à l’encontre d’une bureaucratie désignée comme incapable, hypocrite, servile, confite dans la sophistique d’une idéologie en roue libre. Le récit, projeté vingt ans en arrière, à l’orée des années 1950, peu après la guerre, opère une sorte de contre-plongée satyrique en se mettant au niveau, non pas de l’autorité, mais d’un idiot, József Pelikán, communiste crédule à travers le bon sens terrien duquel le pouvoir est perçu comme une pantomime grotesque, absurde et proprement indéchiffrable.
Pelikán, ancien résistant et père d’une abondante marmaille, entretient une digue sur le Danube. Il se retrouve un beau jour sous la protection du chef de police Virág qui le noie sous les bons traitements et les postes à responsabilité. Le fonctionnaire cherche ainsi à conditionner son protégé, pour obtenir de lui un témoignage à charge dans le procès bidon de son ami Zoltán Dániel, ministre en disgrâce devenu gênant pour le Parti.
La forme picaresque du récit est rythmée par les gaffes de Pelikán et ses multiples séjours en prison, brocardant à chaque épisode un nouvel aspect de l’administration communiste. A commencer par son langage opaque, à travers les formules toutes faites du commissaire Virág, qui ne cesse d’asséner que « la vie n’est pas un gâteau à la crème » ou que « la situation internationale s’accentue ». Puis ses privilèges déguisés, dans cette scène où notre héros, catapulté directeur de piscine, lâche des hordes de mômes sur le chef d’état-major Bástya, qui s’était réservé un bassin pour lui seul.
Dans un épisode absolument désopilant (à ne pas manquer), c’est la propagande officielle qui en prend pour son grade : Pelikán, gérant d’un parc d’attraction, réhabilite un train fantôme en reconstituant dans une ambiance lugubre les passages-clés du Manifeste du parti communiste de Karl Marx (« un spectre hante l’Europe… »).
Enfin, toute la dernière partie du film, tournant autour du procès, démonte cette grossière parodie de justice où les autorités vont jusqu’à solliciter un écrivain de polar pour rédiger le témoignage du héros. Où qu’on regarde, les institutions marchent sur la tête, dans un cérémonial à la fois bouffon et glaçant, comme au royaume du Père Ubu.
Le montage disruptif de Bacsó confère à l’ensemble une grande nervosité, électrisant chaque ellipse par des coupes sèches et de vigoureuses frictions narratives. Sa mise en scène, nourrie de mouvements de caméra comme pour mieux décrire son terrain glissant, s’appuie sur la largeur du format Scope pour accentuer le ridicule des rituels politiques. On aurait tort de ramener la portée du film à sa seule circonstance historique, tant sa verve satyrique, taillée dans l’énergie du désespoir, peur aisément se rapporter à toute forme de totalitarisme ou de manipulation d’État. Ce Témoin n’a pas encore fini de nous concerner."
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