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En panne d'idées après trente ans passés à la tête de la ville, le maire de Lyon retrouve un second souffle grâce à une jeune et brillante philosophe.
Après trente ans de mandat, Paul Théraneau, maire socialiste de Lyon, est fatigué. Il n'est pas encore tombé dans le cynisme, mais en panne d'idées, il est en pilotage automatique. Il tente de raviver la flamme de l'engagement politique en faisant appel à Alice Heimann, une jeune et brillante philosophe. Auprès d'elle, il commence à retrouver la foi. Au contact de Théraneau, elle perd quelques certitudes sur l'exercice du pouvoir. La jeune femme se révèle vite indispensable, suscitant des jalousies dans l'entourage du maire...
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"Ceux qui s’attendent à assister à un festival de fantaisies signées Fabrice Luchini risquent d’être déçus en regardant Alice et le Maire, le dernier film du cinéaste Nicolas Pariser (Le Grand Jeu en 2015). Et ils seront bien les seuls.
L’érudit comédien français y interprète tout en finesse Paul Théraneau, le maire socialiste de Lyon, cacique vieillissant entouré de collaborateurs aux dents longues et aux idées courtes. Les idées, justement, le maire n’en a plus alors que ses ambitions grandissent. Il fait venir auprès de lui Alice (Anaïs Demoustier), une jeune femme tout juste engagée à un petit poste dans l’équipe de communication de la mairie. Elle se voit chargée par le maire de lui donner des idées, d’être ce qu’il était à ses débuts : un type à quartz, avec une idée par seconde. La jeune femme va réussir au delà des espérances de l’édile, mais ses idées iront-elles dans le sens de ce qu’il en attend ?
Cette jolie fable tout à fait crédible pourrait être le chapitre précédant L’Exercice de l’Etat, le film de Pierre Schoeller sorti en 2011. Ici le pouvoir s’exerce dans des sphères moins hautes. Le cynisme et la cruauté n’y atteignent donc pas les mêmes sommets. Pourtant, on sent bien que l’aréopage qui vit de et pour le maire serait bientôt prêt à tout pour conserver et amplifier ses prérogatives. Alice va bouleverser sans le vouloir cet ordre établi et gravir quatre à quatre les échelons de l’administration municipale.Nicolas Pariser nous épargne heureusement l’idylle entre le maire et la jeune femme qu’on redoutait de voir arriver. Il dépeint à petites touches les moeurs de ce microcosme qui se croit puissant parce qu’il côtoie le pouvoir. Il tire également un assez bon parti de la situation géographique de Lyon, à la fois proche et éloignée des centres décisionnels nationaux. Il n’évite pourtant pas les écueils géographiques : la jeune femme ne peut qu’habiter le quartier réputé bobo de la Croix-Rousse et y descend forcément à pied les escaliers de cette même colline aperçus dans tout film tourné dans la capitale des Gaules. Détail.
Ce qui est plus gênant, c’est que depuis que le film a été tourné (des indices laissent penser qu’il l’a été au printemps 2017), le paysage politique français a beaucoup changé. Aujourd’hui, la désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle ne ferait plus la une des chaînes d’info continue. Le véritable maire de Lyon, d’ailleurs, n’est plus au PS. Ce vieillissement prématuré de l’histoire donne presque au film une valeur historique tant a changé le contexte de notre pays.
Mais l’essentiel est ailleurs, dans l’évolution du maire de Lyon, Paul Théraneau-Fabrice Luchini noyé dans la solitude du pouvoir et retrouvant une jeunesse perdue au fur et à mesure qu’il saisit la vanité de l’ambition politique. Nicolas Pariser a l'élégance de ne pas noyer son spectateur dans des considérations psychologiques superflues, son récit reste fluide, léger, malgré la gravité de son propos : peut-on vraiment accorder la pensée et la pratique de la vie politicienne ?
Le jeu de Fabrice Luchini gagne en profondeur ce qu'il perd en "luchineries". On aimera toujours l'exubérant trublion des plateaux de télévision, mais on appréciera aussi celui qui dit si bien Louis-Ferdinand Céline et habite Paul Théraneau."
"Paul Théraneau, maire de Lyon, a un grave problème. Démotivé après trente ans de vie politique, il
"Paul Théraneau, maire de Lyon, a un grave problème. Démotivé après trente ans de vie politique, il n’a plus d’idées. Vidé. L’embauche à son service d’une jeune agrégée de philosophie (Anaïs Demoustier) est censée régénérer sa capacité « à penser »…
Après Le Grand Jeu (2015), Nicolas Pariser poursuit son évocation du pouvoir. Il raconte avoir été essentiellement motivé à l’idée de montrer « des gens travailler », ce qui est rare dans le cinéma hexagonal lorsqu’il est exempt du thème de souffrance (hormis la perle de Luc Moullet, La Comédie du travail).
Pour embarquer le spectateur et infiltrer le décorum politique, le réalisateur se sert du regard innocent d’Alice découvrant un pays des merveilles, les us et coutumes de la mairie de Lyon. Cette jungle de verbiages touffus et de photocopies volantes, équivaut au milieu décrit par Blain et Lanzac dans Quai d’Orsay, bande dessinée fameuse adaptée à l’écran par Bertrand Tavernier. Dans Alice et le Maire, il s’agit là encore d’une ruche en ébullition dominée par un chevalier sans peur, le maire Théraneau (Fabrice Luchini), qui s’apparente au héros de Quai d’Orsay, un Taillard de Vorms sous Prozac et en panne de stabilo.
Le rythme et l’accumulation des dialogues du film rappellent immédiatement la fougue des œuvres de Jean-Paul Rappeneau et l’érudition de celles d’Eric Rohmer (Nicolas Pariser a été l’élève de ce dernier à La Sorbonne). Le flux de paroles politiques ou techniques, les speechs et autres transactions génèrent une énergie paradoxale face à ce maire décalé, quasi à l’arrêt, qui doute et se force à l’ouvrage. Un théâtre de gesticulations dans un mélange de cynisme et d’habitude. Devenu un ectoplasme, Paul Théraneau n’est cependant pas embarrassé du cadre légal lorsqu’il s’octroie les services de l’ingénue Alice, au seul motif de sa névrose personnelle. Ce contrat signe en réalité un aveu sidérant d’impuissance du politique à agir, un emblème de la crise démocratique qui caractérise la France.
Face au maire, Alice est le stéréotype de la génération Y et Z, férue de nouvelles technologies mais désorientée, en dépit d’études brillantes. Son ambition est autant en berne que son désarroi est grand. La rencontre dans Alice et le Maire fait réfléchir sur la conjonction des étoiles actuelle, où la grande dépression nous guette tapie dans l’ombre, prête à se jeter sur nous.
En dépit des profils de ses personnages clairement dessinés, Nicolas Pariser a l’intelligence d’éviter soigneusement toute forme de caricature. La sobriété et l’ambiguïté du jeu des deux acteurs permettent de prendre beaucoup de plaisir, de naviguer dans l’entrelacs de ce que l’on pourrait prendre, à tort, pour de grosses ficelles, tandis que la narration crée subtilement une communion d’entente entre Paul et Alice. Ces derniers perdent leurs masques au fil du récit au profit de la révélation de visages plus intimes, fruits d’une relation intellectuelle nourrie. Fabrice Luchini n’était pas apparu aussi sobre, fin et délicat depuis longtemps au cinéma, au diapason de l’interprétation d’Anaïs Demoustier, toujours impeccable et profonde. Si Nicolas Pariser raconte qu’il a beaucoup évoqué la mémoire de Sacha Guitry lors du tournage avec ses comédiens, il en reste quelque chose : au delà de sa fluidité, de sa drôlerie et de son engagement politique, Alice et le Maire possède le même éclat dont le maître de l’ironie était capable, un parfum subtil et entêtant."
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